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Street Fighter 6 se veut être le plus grand des jeux de combat de l’année et, pourquoi pas, de la génération actuelle. Y arrive-t-il seulement ?
Test effectué à partir d'une version PS5
Il est toujours difficile de rendre accessibles les jeux de puristes, de niche, ou simplement ceux taillés pour les compétiteurs acharnés. Certes, la porte d’entrée peut être franchie, mais c’est d’y rester qui est souvent le plus compliqué, surtout lorsque le niveau d’exigence et de temps de jeu pour maîtriser un ou plusieurs personnages est aussi grand. Street Fighter 6 a pour ambition de casser un peu le mythe en proposant aux nouveaux joueurs un terrain de jeu plus accueillant et ouvrir la bagarre au plus grand nombre. Ce sentiment, on le ressent très vite une fois arrivés dans le jeu et notamment dans Metro City via le mode de jeu World Tour.
Les jeux de combat ont une longue histoire de tentatives de création de modes solo alternatifs et de contenus narratifs en dehors des rushs de campagne pour chaque personnage (qui subsiste toujours dans ce Street Fighter 6, ne vous inquiétez pas). Mortal Kombat 11, par exemple, propose des modes narratifs très cinématiques qui ressemblent à des films ou à des séries télévisées entrecoupées de combats jouables. Si Street Fighter V a adopté cette approche avec A Shadow Falls, Street Fighter 6 est beaucoup plus ambitieux, créant un véritable monde semi-ouvert intégrant une composante RPG, à la manière d’un light-Yakuza. Une fois qu’on a passé le côté un peu cheap d’un level design simpliste et d’une forme de répétition de certains combats, on passe un bon moment sur ce mode, même si les puristes de la série ne s'en approcheront probablement pas.
La beugarre à Metro City
Pour commencer dans le World Tour, les joueurs créent un avatar en utilisant un outil de personnalisation avancé. Vous serez ensuite catapulté dans Metro City, exécutant des petites missions, ces dernières étant davantage un prétexte pour vous faire rencontrer les personnages classiques de Street Fighter dans leur quête de la signification de la force. Si le discours global des protagonistes semble cul-cul et un peu vain, il soulève certains sujets plus lourds et philosophiques qui trouvent bizarrement leur place dans ce genre d’exercice. Le but pour vous est de tester ainsi les différents styles de combats proposés par le jeu afin de vous trouver celui qui vous convient le mieux avant de passer à l’étape supérieure, et vous entraîner dans les autres modes pour devenir sérieux dans le versus fighting local/en ligne.
World Tour n’est donc pas qu’un simple mode pour faire beau, c’est une aventure de 20h, légère sur le fond mais engageante sur la forme, qui invite au combat et s’amuse même à transformer cette pratique en activité ordinaire. En effet, lorsque vous vous promenez, vous pourrez engager n’importe quel PNJ en combat. Les niveaux de ces derniers varient, évidemment, mais libre à vous d’engager n’importe quel personnage et de leur claquer un gros Shoryuken dans le dos pour entamer les discussions. C’est un peu fou, tout en restant cohérent avec la proposition de désacraliser l’épreuve du combat, tout en vous permettant de répéter vos gammes et de vous introduire aux subtilités du combat de Street Fighter 6.
Une fois que le World Tour vous aura appris les bases, le mode Fighting Ground sera un peu votre centre d’entraînement avant de passer à la suite. En effet, c’est ici que vous retrouverez un peu vos marques si vous êtes un habitué des jeux de combat. Fighting Ground est un hub qui agrège un peu tous les outils nécessaires à parfaire votre connaissance du jeu et la maîtrise des personnages : entraînements, tutoriaux, versus en local/ligne, campagne avec les différents persos ou encore une épreuve spéciale vous offrant des combats avec des règles originales. Quoi qu’il en soit, chaque combattant de Street Fighter 6 possède un style propre, et le jeu propose bien assez de didacticiels et d'entraînements pour permettre aux nouveaux joueurs de se familiariser avec les personnages de leur choix (18 personnages, dont 7 nouveaux). Les fondamentaux doivent donc être maîtrisés et, pour ce faire, le titre met à disposition trois types de commandes : classique pour les puristes (les manipulations sont plus complexes pour sortir les coups), moderne pour le confort (moins de combinaisons de touches pour sortir les attaques spéciales) et dynamique, assistée par I.A., qui simplifie au maximum la maniabilité afin de garantir une accessibilité pour tous les joueurs.
En combat, la nouvelle addition à ce SF6 vient d’une barre de Drive permettant de sortir des coups spéciaux (défensif et offensif) en quantité limitée avant le burnout qui peut potentiellement incapaciter votre personnage pendant un petit temps ou encore la refonte des super attaques (baptisées ici Super Arts), qui peuvent être lancées avec différents niveaux d’intensité selon la quantité d’énergie accumulée dans une barre en bas de votre écran. Il est encore difficile de juger de la pertinence de cette refonte par rapport aux opus précédents (qui proposaient les attaques Ex et Super), mais c’est pour l’instant bien équilibré et permet de maintenir une certaine intensité dans les combats tout en autorisant certains retournements de situations, spectaculaires et fins.
Des gifles ou des likes
La dernière pièce du puzzle Street Fighter 6 est l'excellent espace social en ligne baptisé Battle Hub. Ce mod permet à l'expérience multijoueur d'aller bien plus loin que les simples matchs classés ou occasionnels de Fighting Ground. Il s'agit en fait d'une salle d'arcade virtuelle géante où les joueurs peuvent montrer la tronche de leur avatar, former des clubs et approcher des joueurs dans une salle d'arcade virtuelle pour les affronter dans un match 1 contre 1. Le côté immersif est vraiment chouette puisque vous pourrez vous approcher de n’importe quelle borne d’arcade pour être simple spectateur d’un match en cours en attendant votre tour, un peu comme dans les années 90, quand vous vous approchiez d’une machine avec votre pièce en main, cheveux longs sur la nuque, prêt à en découdre.
Techniquement, le jeu est magnifique. Si la direction artistique peut clairement être remise en question dans le mode World Tour, elle est cependant incroyable quand elle concerne le reste du jeu. Les animations sont absolument incroyables de finesse et de fluidité, tout comme leur capacité à définir le caractère des personnages en un rien de temps. Encore une fois, Capcom fait des merveilles à ce niveau et permet à Street Fighter 6 de s’implémenter fermement dans une série mythique. Côté son, c’est également puissant et engageant à souhait puisque les nombreux thèmes des personnages collent bien à leur peau tout en procurant un vrai dynamisme pendant les combats (tout en ne négligeant pas la recherche de calme et chill hors des arènes).
Street Fighter 6 est une expérience multijoueur qui n'est pas près de s'arrêter. Taillé pour durer à l’aide d’un soutien sans faille de la part du développeur nippon, le jeu de combat est un divertissement non seulement pour les fans purs et durs de jeux de combat, mais également pour ceux qui s’y intéressaient de près ou de loin sans vraiment vouloir faire ce dangereux pas vers l’avant. Qu'il s'agisse des options de contrôles diversifiées ou de l’accessibilité du mode World Tour, Street Fighter 6 est un jeu de combat adapté à tous les types de joueurs. Techniquement fantastique et calibré au poil de fesse, il est désormais le mètre étalon du jeu de combat nouvelle génération. Au tour de Tekken 8 et Mortal Kombat 1 d’imposer leur marque dans le versus fighting parce que, jusqu’à preuve du contraire, SF6 est bien le roi en place.