Test : Call of Duty : Modern Warfare 2 (2022) - PS5

Call of Duty : Modern Warfare 2 (2022) - PS5
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Le patron Infinity Ward prend les choses en main en nous proposant une nouvelle version du légendaire Modern Warfare 2, histoire de calmer les enfants et de remettre les darons sur le saint chemin du frag.

Test effectué à partir d'une version PC

Dans la sphère du jeu vidéo, la série des Call of Duty est un monstre brutal, totalement implacable. Pas uniquement par les chiffres de ventes astronomiques qu’il dégage à chaque exercice, mais plutôt dans son exécution, penchant davantage vers le FPS arcade ultra rapide où chaque tir compte et où la mort est présente à chaque coin de mur. C’est le développeur historique, Infinity Ward, qui s’est occupé du créneau 2022 avec la refonte complète d’un épisode fondateur de la licence : Modern Warfare 2. Faisant écho à l’ancien épisode, cet opus propose une campagne haletante, bourrée d’effets théâtraux palpitants et autres retournements de situations hollywoodiens ainsi qu’un mode multijoueur savamment équilibré, promettant frustration et jubilation sur une même session de jeu. Cette tension entre fragilité et puissance est maintenue par un rendu satisfaisant des armes, de la balistique ainsi que des animations. Les pistolets mitrailleurs sont plus rapides, les fusils d’assaut puissants et l’accent est davantage placé sur le positionnement ainsi que votre placement en jeu pour éviter de vous faire dégommer en quelques millisecondes.

Sang pour sang

La campagne de Modern Warfare 2 ne révolutionne pas la version de sa grande sœur, mais se réapproprie avec force tous les bons points alors mis à l’honneur à l’époque. Ainsi, incarnant Gaz ou encore Soap, vous traverserez 17 missions en passant par le Mexique, l’Espagne ou Amsterdam, devant déjouer les plans d’Hassan en possession de missiles à longue portée. La force de cette campagne réside dans sa capacité à diversifier les situations de jeu tout en suivant un fil narratif qui est déployé de manière simpliste devant nos yeux. Le tout est accompagné de petites scènes cinématiques séparant chaque mission et offrant une vraie mise en scène nous plongeant dans l’histoire de ces enjeux. En termes de qualité de missions, cette campagne souffle cependant le chaud (voire le très chaud) et le froid en proposant certains passages totalement oubliables (la course-poursuite de véhicule en véhicule) jusqu’à certaines séquences qui sont, pour moi, les meilleures de la série (la mission « Alone » qui représente plus un jeu de survie qu’un shooter). A noter que cette refonte a mis de côté la mission « No Russian », très problématique à l’époque puisque vous obligeant à décimer un aéroport en tirant, notamment, sur les civils. Quoi qu’il en soit, cette campagne reste l'une des meilleures produites par la série, et ce nouveau Modern Warfare 2 s’amuse à souffler la poussière de ses meilleures marmites pour nous concocter une soupe au goût qui nous manquait.


Alors que Modern Warfare 2 est encore considéré comme l'un des meilleurs épisodes de la saga, Infinity Ward ne s’est pas courbé devant la pression de se réapproprier ce mastodonte, surtout après le passage d’épisodes de transition (Black Ops Cold War, Vanguard…), ce qui ne présageait pas forcément le meilleur pour la suite de la série. Le développeur délivre alors ici une bonne copie, aussi bien concernant la campagne d’environ 6h qu’un multijoueur bien fourni, là où réside tout le sel de ce Modern Warfare 2. Répondant au rythme rapide et énervé de la campagne, le multijoueur de Modern Warfare 2 ne demande jamais au joueur de ralentir. Ici, le « kill » arrive très rapidement et vous laisse très peu de marge de manœuvre pour réajuster vos tirs : si vous êtes mal placé et que vous ne visez pas assez vite : vous êtes déjà mort. Que vous cherchiez à obtenir un K/D positif en match à mort par équipe, que vous défendiez des points chauds en Hardpoint et en Domination, ou que vous maudissiez discrètement vos coéquipiers qui refusent de jouer l'objectif dans les nouveaux modes Sauvetage des prisonniers et Knock out, relativement ternes, un positionnement intelligent et une maîtrise de vos armes sont essentiels. Le moindre son pourra révéler votre position à l’adversaire, que cela soit un sprint un peu trop long ou un rechargement au mauvais moment. Cependant, le son n’impacte réellement la partie que dans un ou deux modes de jeu : pour le reste, le rythme reste infernal et vous devrez constamment rester en mouvement.

Call of Duty : Modern Warfare 2

En attendant Warzone 2...

À l’heure actuelle, la meta est encore en train de se stabiliser, et les joueurs expérimentent armes, compétences et fonctionnalités (surtout que l’arrivée prochaine de Warzone 2.0 risque de rebattre beaucoup de cartes). Il n’est donc pas étrange de voir un pistolet être plus efficace au corps-à-corps qu’un fusil à pompe, ou de voir un fusil d’assaut modifié être plus polyvalent à moyenne portée qu’un SMG équilibré. Évidemment, d’un point de vue global, c’est bien le fusil d’assaut qui reste le roi incontesté du champ de bataille puisqu’il permet de gérer toutes les situations relativement bien. Attention toutefois, le fossé qui sépare les joueurs dans le matchmaking risque de se creuser considérablement, notamment à cause des systèmes de personnalisation des armes et de progression inutilement compliqués. Il y a trop d'options, cachées derrière trop de menus encombrants, et une ergonomie générale toujours aussi foutraque (ça ne s’améliore pas avec les années). Ce système est évidemment l’apanage des jeux services dans lesquels le joueur doit continuellement être abreuvé de contenu, notamment représenté par des modifications esthétiques et pratiques des armes se faisant dans ces menus.

Call of Duty : Modern Warfare 2

En termes de personnalisation d’ailleurs, les armes peuvent être équipées de cinq accessoires distincts, ce qui permet de vous concentrer sur les apports qui vous intéressent vraiment, pas comme dans Vanguard et ses dix (oui, oui) modificateurs. Si certains accessoires sont universellement partagés entre les classes d'armes, d'autres ne le sont pas, Modern Warfare 2 vous obligeant à jouer avec des armes que vous n'aimez pas pour débloquer certains de vos ajouts favoris. C’est pour ça que vous pourrez voir des joueurs « spammer » certaines armes horribles dans certaines parties. Au niveau des atouts que vous pouvez utiliser en match, parmi cinq à choisir, deux sont passifs, tandis que les trois autres se débloquent directement pendant la partie selon des seuils de « killstreaks ». Cela signifie qu’un premier atout utilisable (un drone caméra, par exemple) se débloque lorsque vous tuez trois joueurs à la suite, puis un autre atout avec cinq tués, puis un troisième avec dix.

Call of Duty : Modern Warfare 2

Enfin, visuellement, Modern Warfare 2 est une véritable réussite. Les cut-scenes en cinématique sont quasi-photoréalistes, l’utilisation de la lumière et des ombres est impressionnante, tout comme les contrastes entre intérieurs/extérieurs ou encore les missions de jour et de nuit. Enfin, malgré la grande linéarité des niveaux (pourquoi pas une campagne CoD, plus intimiste, en monde ouvert un jour ?), la topographie et le terrain des environnements de certaines missions sont plus vrais que nature (tout le monde a vu les nombreuses vidéos bluffantes du niveau d’Amsterdam sur les réseaux), Infinity Ward rendant une excellente copie à ce niveau pour une immersion quasi-constante. Mais certains bugs de collision, de pathfinding de PNJ ou encore une VF assez atroce peuvent sortir du jeu.

Call of Duty : Modern Warfare 2

S’appropriant avec aisance et soin les meilleurs côtés du mythique Modern Warfare 2, ce nouvel épisode propose une campagne haletante, engageante et équilibrée, comme on n'en avait pas eu depuis longtemps. Les modes multijoueur oscillent encore en qualité et la meta n’est pas encore fixée entre les joueurs. On constatera seulement que le titre d’Infinity Ward propose des parties au rythme infernal et une stabilité technique des parties pour l’instant relativement robuste (même si le netcode fait des siennes parfois) ainsi qu’un système de progression relativement addictif. On regrettera cependant des menus à la lisibilité difficile, l’impossibilité de désactiver le crossplay sur PC et certains modes de jeux à éviter.
10 novembre 2022 à 13h05

Par

Points positifs

  • C’est beau et immersif
  • Une campagne équilibrée
  • La mission « Alone »
  • Rythmé et impitoyable en multi
  • La personnalisation de l’équipement
  • Sound design de bonne qualité

Points négatifs

  • Les menus de l’enfer
  • Crossplay forcé sur PC
  • Quelques modes de jeu sur lesquels on ne retourne pas
  • L’Aim Down Sight et le Time To Kill sont beaucoup trop importants
  • Manque de contenu en attendant Warzone
  • Le netcode instable par moments

Gribouillé par...

Lorris

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Fin limier du mot

Jean-Claude Van Damme au corps, Jean-Claude Dusse dans la tête. C'est parfois l'inverse.

Twitter : @Yolorris

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