Pour ceux qui ne connaîtraient pas, le rally raid, discipline dont le Dakar est le plus illustre représentant, consiste en une série de checkpoints à rallier le plus rapidement possible jusqu’à l'arrivée. Dit comme cela, cela ressemble beaucoup au WRC. Mais ici, vous n’avez pas forcément de route/piste sur laquelle rouler, et les étapes sont beaucoup plus longues. La fonction du copilote change donc ici : il ne vous annonce pas les virages à venir, mais vous indique où aller.
Course d’orientation
Bien suivre ses instructions est donc une obligation. Sans cela, vous allez, au mieux, “jardiner” pour trouver les checkpoints, ou carrément vous perdre. Et vous pouvez nous croire sur parole, le terrain de jeu pouvant être très accidenté par moments, c’est vite arrivé. Dans ces cas-là, votre copilote sera vite dépassé, ses indications n’étant pas toujours d’une grande aide. Il y a manifestement une bonne marge de progression ici. Nous aurions aimé avoir accès à une carte indiquant l’emplacement des points de passage pour nous repérer plus efficacement dans ces cas-là.
Car avec des étapes pouvant faire plus de cent kilomètres de long et prenant place dans un vaste monde ouvert, vous aurez tôt fait de vous perdre en cas d’erreur de navigation. Et s’il est tentant de rouler prudemment de manière à prendre le temps de se repérer, cela se fera au prix de votre classement dans l’épreuve. Vous n’êtes pas là pour faire du tourisme, et vos concurrents se feront un malin plaisir de vous le rappeler. Il en résulte des étapes difficiles et intenses, qui deviennent éprouvantes lorsqu’elles se déroulent de nuit.
A chacun son style
Le titre propose trois types de gameplays différents : sport, professionnel et simulation (à débloquer). Le premier vous déleste de la partie navigation, les checkpoints étant clairement indiqués à l’écran. De plus, les départs étant groupés dans ce mode, il s’apparente plus à une course classique qu’à du rally raid. S’il enlève tout son sel à la discipline, le mode sport a pour lui de permettre de nous familiariser avec des étapes pouvant être très longues, et de rendre le jeu plus accessible. Ce qui en fait un bon ajout en soi. Les choses sérieuses commencent avec le mode professionnel. Les départs sont désormais décalés, comme dans la compétition irl, et les marqueurs de checkpoints ont disparu. Il vous faudra donc prêter attention aux indications de navigation pour rester sur la bonne voie. Ce qui implique une conduite plus conservatrice, d’autant plus que vos bolides sont ici plus sensibles aux dégâts. Le mode simulation, quant à lui, supprime les dernières aides disponibles en mode professionnel pour vous offrir l’expérience la plus authentique possible.
En termes de conduite, le titre offre bizarrement des sensations très différentes au volant et à la manette. Avec le premier, les véhicules semblent légers comme des plumes, la faute à un retour de force quasi-inexistant. Et s'il reste possible de régler ce paramètre, les effets de vos modifications sont aléatoires, allant jusqu’à rendre le titre injouable au volant. En revanche, les sensations sont beaucoup plus satisfaisantes, nous faisant bien ressentir le poids des véhicules et les transferts de masse. Le titre adopte une approche à mi-chemin entre simulation et arcade, trouvant un compromis efficace entre réalisme et accessibilité. Et si les sensations sont légères au volant, elles deviennent réellement plaisantes à la manette pour les voitures et les camions. Pour les motos et les quads, le bilan est plus mitigé, mais c’est plus une histoire d’affinité personnelle que de moteur physique.
Dodgeball
Côté IA, le titre souffre là aussi de problèmes d’équilibrage, pouvant être totalement à la ramasse, comme sur des rails. Son niveau de performances varie d’une étape à l’autre, si bien que vous pouvez facilement en gagner une puis vous retrouver au fond du classement à la suivante. Mais c’est bien sûr dans le mode sport, avec les départs groupés, que les faiblesses de l’IA sont les plus visibles, son comportement pouvant se montrer erratique. Trop agressive, elle a une forte tendance à venir au contact... quand elle ne s'écrase pas carrément sur vous. En fait, elle n’a aucune conscience de votre présence. Et quand c’est un véhicule d’une autre catégorie qui vous met dans le décor, c’est frustrant.
Techniquement parlant, le titre n’est pas impressionnant, avec du clipping et des ralentissements réguliers en mode résolution. Néanmoins, cela ne l’empêche pas de proposer des décors magnifiques et variés, avec des conditions météo variables. Ainsi, nous avons pu traverser des champs de dunes, des villages, longer des plages ou encore passer à travers des épaves d’avion, que cela soit par beau temps, sous la pluie ou en pleine tempête. Ce n’est pas Forza Horizon 5, mais le titre de Saber Interactive jouit tout de même de beaux panoramas qui valent le détour.
