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EA Sports WRC fait le boulot. Avec 17 destinations (soit plus de 200 spéciales) et 68 véhicules représentant les différentes ères de la discipline, il y a de quoi faire. De Monte-Carlo au Chili, de la Lancia Fulvia à la Ford Puma Hybride, le titre propose un panachage intéressant, offrant une grande variété de combinaisons et de sensations. Et tout est disponible dès le départ, le titre vous laissant personnaliser votre expérience via le mode partie rapide, qui comprend la création de championnats.
EA Sports WRC comprend bien entendu un mode carrière. Celui-ci reprend la base de KT Racing mise en place ces dernières années, avec une progression via le calendrier des épreuves. Chaque semaine, différentes épreuves et activités sont disponibles. Et c’est à vous qu’il revient de choisir à laquelle vous voulez participer. En plus des divers championnats, le titre vous proposera des épreuves ponctuelles vous permettant de gagner des bonus pour votre progression, de recruter du personnel et de développer votre écurie. Le mode carrière propose une innovation de taille : la possibilité de concevoir sa voiture. Si l’idée a de quoi révulser les puristes, pour qui l’idée de piloter une voiture fictive dans un titre à licence officielle est inconcevable, elle apporte néanmoins un plus indéniable. Et le fait de piloter une voiture conçue par nos soins a quelque chose de profondément satisfaisant. D’autant plus que le comportement des voitures en question n’est pas déconnant.
Vous commencez par choisir un châssis, qui conditionnera la position du moteur et donc son comportement général. À partir de là, vous sélectionnez les différentes pièces qui vont en déterminer les performances avant de choisir la carrosserie et les différents éléments de l’habitacle. Au global, les possibilités sont assez limitées, évitant ainsi que les joueurs fassent n’importe quoi. Mais il est fort probable que ce segment du jeu se densifie au fil des épisodes.
“Cash is king” Lewis Hamilton
Votre budget ne dépend pas directement de vos performances en piste, mais de la générosité de votre mystérieux mécène : Max Lucre. Qui est-il ? Que veut-il ? Où lui envoyer mon RIB ? Personne ne le sait. En effet, votre principal et unique investisseur ne jugera pas utile de se montrer ou de vous contacter au cours de votre carrière, préférant contacter Keith, votre chef mécano. Toujours est-il qu’il qu’au début de chaque saison, il vous propose des contrats avec des budgets hebdomadaires à tenir et des objectifs à remplir. Et suivant vos performances, une jauge de satisfaction se remplira ou se videra, affectant l’état d’esprit et la générosité du monsieur. Pas vraiment original, ce système reste sympathique.
Mais quitte à donner un nom à cet investisseur, pourquoi ne pas aller jusqu’au bout et le faire intervenir de temps à autres ? Cela aurait aurait donné un peu plus de vie à l’ensemble. En l’état, nous devons nous contenter des debriefs de Keith, qui est la seule voix que vous entendrez de toute votre carrière, avec celle de Molly Pettit, la Julien Fébreau anglo-saxonne du WRC. Cette dernière est d’ailleurs incroyablement sous-exploitée ici. En plus des modes Carrière et Partie Rapide, EA Sports WRC propose un mode Moments. Ce dernier regroupe des défis à remplir, certains étant inspirés par des faits marquants de la compétition. Dans une situation donnée, il vous sera demandé de battre un temps précis. Mise à jour régulièrement, cette section du jeu comblera les amateurs de challenge.
“If in doubt, flatout ! ” Colin McRae
Pour la conduite, Codemasters a des bases solides, cumulant 25 ans d’expérience dans le domaine du rallye. Sans surprise, cet aspect du jeu est maîtrisé, mais il n’est pas parfait pour autant. En effet, la conduite sur asphalte reste perfectible. Sur cette surface, les voitures ont bien plus de grip, ce qui est totalement normal. Jusqu’à un certain point, votre bolide restera soudé à la route : le problème vient de ce “point”, cette limite qui est ici difficile à cerner. Si bien que nous avons subi de brusques pertes d’adhérence impossibles à rattraper car elles nous prenaient totalement au dépourvu.
Pour information, nous avons testé le jeu avec un volant T300RS de Thrustmaster. Ce n’est pas un direct drive, mais il offre tout de même un feedback très satisfaisant via son retour de force. Que ce soit sur la gestion du retour de force ou la physique du jeu en elle-même, il y a un souci à régler. Pour le reste, le titre offre de très bonnes sensations, se rapprochant davantage d’un Dirt Rally 2.0 que d’un WRC Generations. Le titre vous demandera une certaine finesse dans votre bourrinage pour faire de bons chronos.
Quand l’environnement veut ta peau
Et faire un temps correct n’est pas une mince affaire sur ces spéciales redoutables. Rester sur la piste est en soi une victoire tant les pièges sont nombreux. On était en droit de croire que reproduire les tracés réels de la discipline (une première dans la série) aurait calmé les développeurs sur ce point. Finie la piste qui se recouvre de glace à l’entrée d’une épingle, les rochers bien cachés derrière un buisson et autres joyeusetés du genre. Mais il n’en est rien. Les spéciales sont toujours aussi putassières, en plus d’être globalement plus longues. Dans les catégories WRC 2 et inférieures, cela reste gérable. Mais quand on commence à prendre en main des véhicules aussi puissants que les WRC, cela se complique drastiquement. Et je ne vous parle même pas du Groupe B.
Heureusement, vous pouvez compter sur votre copilote. Ses indications sont claires, précises et tombent dans un bon timing. Cela étant dit, il est compliqué de le suivre sur les enchaînements rapides, la quantité d’informations à assimiler étant conséquente. Notez toutefois que nous avons pu le prendre en défaut à quelques rares occasions, lors de changements de surfaces annoncés bien trop tôt.
Un ego irréel… (oui je sais, c’est pourri)
Pour ce titre, Codemasters a délaissé l’Ego Engine, son moteur historique, au profit de l’Unreal Engine. La raison de ce choix réside dans le fait de vouloir proposer des spéciales plus longues. À ce niveau là, le bénéfice est indéniable. Mais de façon plus générale, le titre n’impressionne pas par ses visuels. Les voitures sont bien modélisées et proposent un modélisation des dégâts convaincante, mais les décors peinent davantage à convaincre, avec des textures parfois limites. Cela dit, aucun clipping à l’horizon. En revanche, nous avons noté de très légers ralentissements intervenant régulièrement au fil de nos runs. Ils sont suffisamment marqués pour être vus mais, heureusement, pas assez pour être gênants.
Pour terminer, nous souhaitons revenir sur le Rally Pass qui, comme dans la série des F1, permet de débloquer des cosmétiques au fil du temps. Rien de bien méchant ici, à un détail près. Aux deux types de récompenses, Standard et Premium (accessibles via l’achat du Pass VIP), EA a jugé bon d’ajouter une troisième catégorie, accessible via la souscription à l’abonnement EA Play, nous demandant de passer à la caisse encore une fois. Nous avons là l’expression de la gourmandise d’Electronic Arts qui veut le beurre, l’argent du beurre, le cul de la crémière et la bénédiction du crémier.