Test : Arizona Sunshine 2 - PS5

Arizona Sunshine 2 - PS5
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Après le (presque) révolutionnaire Arizona Sunshine, voici que sa suite est arrivée avec quelques nouveautés dans sa manche et notamment une refonte graphique et un gameplay amélioré.

Test effectué à partir d'une version PS5

Sans originalité à vous défroisser le pantalon, Arizona Sunshine 2 vous permet d’incarner le héros du jeu original pour une nouvelle excursion à travers un paysage mortellement cubique, fait d'aéroports, de tunnels d'égouts (beaucoup trop) et de parkings cramant sous le soleil de l’Arizona. Sans surprise non plus, chaque niveau du jeu regorge de munitions et de "Freds" (le terme du protagoniste pour désigner les zombies) en quantités désignées pour l’action, la boucherie et la tuerie de masse sans vergogne. Les intentions du jeu sont donc claires dès le départ : il ne s'agit pas d’un genre où vous devrez gentiment vous soucier des réserves de munitions. Non. Ici, c’est une ode au gaspillage de balles qui vous attend, de quoi faire trembler John Wick de tout son long.

Du sang,

Arizona Sunshine 2 brille particulièrement lorsqu'il s'agit de nettoyer des hordes imposantes de zombies et c’est en grande partie réussi dû aux bonnes mécaniques de tir. Aligner les tirs et dégager des pièces est un plaisir constant, car c'est fiable et puissant. La plupart des niveaux regorgent d'armes différentes avec leurs propres schémas de tir. Le titre propose également le rechargement manuel des armes, souvent satisfaisant puisqu’il consiste à éjecter le chargeur, charger l’arme et armer la première balle. Cette mécanique réussie est toutefois à relativiser face à l’ergonomie globale du jeu qui laisse à désirer. Comme d’autres avant lui, Arizona Sunshine 2 a fait le choix de la ceinture d’armement installée directement sur le joueur, lui permettant un accès rapide aux différentes armes et munitions. Le problème du jeu vient notamment de la précision de la préhension sur les objets : en effet, il vous arrivera TRÈS souvent de sortir votre pistolet de son étui alors que vous ne vouliez que ramasser une bouteille au sol. Les hitboxes s’entremêlent donc un peu lorsqu’il s’agit de faire de la manipulation de précision et on est vite frustré, surtout si cela arrive en pleine séquence où des zomblards foncent droit sur vous. Notez par exemple que les munitions que vous ramassez doivent être directement portées à votre torse pour être rangées, vous ne pourrez pas, par exemple, simplement les jeter vers vous. J’ai perdu un bon tas de chargeurs de cette manière, pensant bêtement (comme dans Alyx) que ce rayon d’action était plus permissif.

Arizona Sunshine 2 se veut donc très arcade, mais sans vraiment pousser le concept jusque dans la gestion de son inventaire, ce qui génère pas mal de contradictions. Par exemple, le jeu est littéralement jonché de composants vous permettant de créer des explosifs sur certaines bornes dédiées. Le problème ? Vous ne pouvez en porter que deux à la fois sachant qu’à des moments j’aurais littéralement pu en créer 30 de chaque. Le jeu est donc sujet à de forts déséquilibres entre une volonté de laisser le joueur s’amuser et les limitations des outils qui vous sont donnés pour le faire. On pourra aussi citer l’ajout des armes de mêlée qui sont finalement assez peu utiles : on doit évidemment se rapprocher des zombies, souvent en nombres, pour frapper, et les dégâts ne sont pas suffisamment rentables pour pouvoir prendre ce risque. Qui troquerait une balle dans la tête (avec des munitions quasi illimitées) pour un coup de hachoir au risque d’y perdre la vie ?

Arizona Sunshine 2

des égoûts,

La vraie addition qui fait plaisir d’Arizona Sunshine 2 n’est autre que Buddy, un chien vous accompagnant pendant toute la durée du jeu. C’est durant les premiers combats que vous apprendrez à faire confiance au chien qui pourra tuer les zombies un par un ou immobiliser les plus gros pour vous faciliter le boulot. Les commandes sont assez simples puisqu’il suffit d’envoyer le chien vers un ennemi particulier ou bien vers des objets afin de vous les ramener. Il vous aidera également pour débloquer certains accès en vous ramenant une clé ou poussant un corps qui bloquait une porte ou une échelle. Le jeu propose d’ailleurs des petites énigmes, ici et là, afin de faire varier le rythme global assez répétitif du jeu. Cette répétitivité de l’action est associée au level design franchement plat tout au long du titre : nous avons joué sur PS VR2, mais le titre est disponible également sur Meta Quest 2 (environnement Android, on le rappelle), ne permettant pas d’incroyables folies en termes de qualité de production. Ici, vous parcourrez beaucoup d’environnements cubiques, de longs corridors assez froids, le tout se répétant sans grand charme. On aura apprécié faire trois chapitres complets dans des égouts, ce qui peut être considéré comme un haut fait sur le marché (Final Fantasy VII Remake n’y a pas échappé non plus, remarquez…).

Arizona Sunshine 2

et du soleil.

Le titre est faisable en coopération, ce qui ajoute toujours plus de fun qu’une traversée solo, coincé dans un casque VR. Rien ne change fondamentalement, pour le meilleur ou pour le pire, même si l’immersion en prend un petit coup : vous serez deux à être le "dernier survivant" dans l’intrigue. D’ailleurs, cette dernière n’est pas vraiment l’argument vendeur du jeu. Comme dans le premier opus, le protagoniste est un type qui plaisante, vulgaire et dont toute la personnalité est révélée par des blagues de mauvais goût. L'histoire est également dépourvue de surprises, mais finalement, sommes-nous vraiment là pour ça ?

Arizona Sunshine 2

Arizona Sunshine 2 n'est pas révolutionnaire, loin de là, mais a le mérite de proposer des mécaniques satisfaisantes de tir ainsi qu’un défouloir arcade, pas subtil pour un sou, mais assumant totalement son statut. Toutefois, si le premier opus était original puisqu’un des premiers bons FPS en VR, sa suite arrive après de grands chamboulements sur le marché (on en a marre de citer Half-Life : Alyx, mais bon), et n’a pas réussi à absorber et recracher toutes les bonnes idées qu’on aura testées ces dernières années. Le jeu peine en termes d’ergonomie et se contredit beaucoup, notamment entre ce que le titre espère faire expérimenter aux joueurs et les outils qu’il met à disposition pour y arriver. Le level design est également sans grandes inspirations, mais on mettra ça sur le compte des limitations techniques du développement, même si quand on veut, on peut.
18 décembre 2023 à 12h39

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Points positifs

  • Les mécaniques de tir
  • La satisfaction de faire sauter les têtes
  • Le sound design
  • Buddy, le chien
  • La possibilité de co-op

Points négatifs

  • L’ergonomie de la ceinture d’équipements
  • La précision pour ramasser les objets
  • On ne peut pas transporter assez d’explosifs
  • Le manque d’équilibrage global
  • Le level design quelconque
  • Des bugs dans le pathfinding du chien
  • Le protagoniste est sympa, mais un peu relou quand même
  • Un seul type d'ennemi tout au long du jeu

Gribouillé par...

Lorris

Lorris

Fin limier du mot

Jean-Claude Van Damme au corps, Jean-Claude Dusse dans la tête. C'est parfois l'inverse.

Twitter : @Yolorris

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