Test : Date Everything! - PS5

Date Everything! - PS5

Date Everything! - PS5

Genre : Draguez ce que vous voulez

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Team17 et Sassy Chap Games s'apprêtent à sortir dans quelques jours Date Everything!, un dating sim à la promesse particulièrement surprenante : la possibilité de draguer les objets du quotidien. Et comme si ça ne suffisait pas, les développeurs ont inclus pas moins de 100 personnages avec lesquels faire connaissance, rien que ça. Il est temps de voir ce que ça donne.

Test effectué à partir d'une version Nintendo Switch

Mais avant ça, il faut bosser dans le service client... ou en tout cas durant les premières minutes de l'aventure puisque l'avatar du joueur est bien vite viré et remplacé par une IA. Désormais au chômage, il va toutefois être impliqué dans une histoire assez étrange puisqu'il va recevoir une paire de lunettes particulièrement bizarres. Il suffit en effet de les porter pour pouvoir donner forme humaine à n'importe quel objet et discuter avec, y compris les lunettes elles-mêmes. Celles-ci vont lui suggérer d'en profiter pour draguer tout ce qui traîne dans la maison, parce qu'après tout pourquoi pas ?

Un grand pouvoir implique... de draguer ?

Bref, le principe même de l'aventure pose les bases : Date Everything est délicieusement loufoque, ce qui se ressent d'ailleurs pendant toute l'aventure. Les nombreux objets-personnages, au nombre donc de 100, sont tous plus étranges les uns que les autres, et les dialogues sont bien souvent savoureux. Entre le WC rappeur, le lave-linge et le sèche-linge qui ne se parlent plus, la nourriture qui embarque l'avatar dans des critiques gastronomiques ou encore le duo de rideaux qui passe son temps à se moquer de la tenue des passants, c'est toujours un plaisir de faire connaissance avec eux et de savoir ce qu'ils vont bien pouvoir dire.

Date Everything!

Il faut toutefois faire des choix, car il est uniquement possible de communiquer avec cinq objets par jour, et jamais deux fois le même dans la même journée. À chacun de voir comment occuper la journée puisqu'ils ont tous une petite histoire à suivre, voire un problème à résoudre, et une fin de relation différente à débloquer (amour, amitié ou haine). Et c'est là que débutent les soucis liés au roster gigantesque de Date Everything : avec 100 objets, il était impossible pour les scénaristes d'écrire des histoires de même qualité pour tous, ni des romances évoluant sur le long terme comme dans un otome.

Date Everything!

Certains nécessitent en effet de nombreuses interactions tandis que d'autres se résolvent en deux ou trois rencontres seulement. Pire, certains personnages demandent à l'avatar de venir les voir à un moment précis ou dans un autre endroit, mais aucun backlog ne permet de se remémorer ces demandes. Et si le joueur oublie... ils se mettent à bouder. D'ailleurs, l'aventure aurait pu profiter de quelques fonctionnalités qualité de vie bienvenues, comme le fait de savoir si on a déjà rencontré un objet ou non sans passer par le menu (avec 100, ça s'oublie vite) ou encore de la lecture auto. On apprécie en revanche la présence d'un trigger warning lorsque des sujets délicats sont abordés, rendant le tout plus inclusif.

Date Everything!

Home is where the dateable are

Ce ne sont malheureusement pas les seuls défauts que l'on peut relever ici. Par exemple, les choix à faire donnent bien souvent l'impression d'être parfaitement inutiles, certains personnages semblant totalement hermétiques à ce que le joueur peut leur dire. Ce qui n'est pas étonnant puisque les choix de dialogues ne sont clairement pas nuancés, l'avatar étant de toute évidence soit hyper empathique, soit parfaitement abject. Il n'y a par ailleurs pas vraiment de cohérence dans le suivi des interactions : si on a rencontré un objet lors d'une conversation avec un autre, il ne se souviendra pas de nous lorsque nous irons le rencontrer ''officiellement'' pour la première fois.

Date Everything!

Malgré tout, Date Everything reste plutôt prenant grâce à son écriture globalement soignée, son humour, ses jeux de mots, certains sujets graves et importants abordés avec tact et surtout le boulot abattu sur ses nombreux personnages. Même s'ils sont au nombre de 100, ils sont tous extrêmement différents les uns des autres et il est impossible de rencontrer deux fois la même personnalité puisqu'elles sont inspirées de l'objet de base. Ce qui se ressent aussi dans le chara-design qui se montre particulièrement soigné et bourré de détails, même si la direction artistique ne plaira pas à tout le monde. Impossible également de ne pas parler du doublage anglais : non seulement il est excellent – avec de nombreux acteurs bien connus -, mais en plus absolument toutes les lignes de dialogue ont droit à leurs voix.

Date Everything!

Venir à bout de tous ces arcs narratifs ne se fait pas uniquement pour le plaisir puisque chaque fin découverte vient faire grimper des points de S.P.E.C.S., représentant des traits de personnalité. De quoi, au bout d'un moment, débloquer de nouvelles options de dialogue et donc faire évoluer les relations avec certains personnages. En parallèle, une histoire fil rouge progresse durant une partie de l'aventure, tournant autour de ces mystérieuses lunettes et de l'entreprise dans laquelle l'avatar bossait au début de l'aventure. Ce scénario progresse via les applis de discussion du téléphone ingame, histoire de changer de la drague et des dramas. Bref, il y a de quoi faire.
Date Everything! se vit avant tout comme une sorte de visual novel bac à sable et déjanté. Certes, il est possible de draguer, mais avec 100 personnages au compteur, impossible de profiter d'histoires profondes ou nuancées. L'aventure reste agréable grâce à son humour, son écriture globale, son roster soigné et son excellent doublage, mais les développeurs ont été un peu trop ambitieux pour fournir un must-have du genre.
12 juin 2025 à 14h15

Par

Points positifs

  • Un excellent doublage anglais
  • Un roster énorme et soigné...
  • Une écriture globalement réussie
  • Des personnalités uniques
  • Vraiment drôle

Points négatifs

  • Aucune traduction française
  • … mais des histoires inégales
  • Un manque de nuances dans les choix
  • Et de cohérence dans les interactions
  • Quelques fonctionnalités de qualité de vie manquent à l'appel

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

Bluesky : shaunichan

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