Split Fiction narre les mésaventures de deux autrices, Mio et Zoé, la première écrivant uniquement de la science-fiction tandis que la seconde se dédie à la fantasy. Toutes deux se rencontrent lors de leur arrivée dans les locaux de Rader Publishing, l'entreprise leur ayant promis de les éditer. Mais une fois sur place, elles vont devoir, aux côtés d'autres auteurs, tester une nouvelle machine destinée à créer des simulations basées sur leurs idées. Flairant – à raison – le mauvais coup, Mio refuse et se retrouve propulsée dans la simulation de Zoé.
L'union fait la force
Désormais toutes deux enfermées dans le même monde, elles vont devoir coopérer pour tenter de partir de cette simulation. Car les motivations de Rader Publishing deviennent rapidement claires : voler les idées des auteurs pour se faire du fric facile avec. C'est pour cette raison que Mio et Zoé vont devoir parcourir alternativement leurs mondes, espérant ainsi les supprimer de la simulation. Ce qui ne sera pas de tout repos puisqu'elles sont totalement opposées : elles n'ont pas le même caractère, les mêmes goûts, les mêmes motivations et ainsi de suite.
Dès le début de Split Fiction, on comprend que ce ne sera pas l'histoire qui sera au centre de l'expérience tant celle-ci se montre très classique : la grande méchante entreprise qui vole les petites gens pour se faire du pognon. Très cliché, même, mais le jeu en a conscience puisqu'il n'hésite pas à le dire. L'intérêt de la narration repose davantage sur l'amitié naissante entre Mio et Zoé, ainsi que sur l'évolution de leurs caractères. Mio, par exemple, se montre extrêmement désagréable en début de partie mais finit par s'ouvrir et par montrer d'autres côtés de sa personnalité.
Mais tout l'intérêt réside évidemment dans le gameplay, qui pousse encore plus loin les bases d'It Takes Two. Pour rappel, ce dernier enchaînait les expériences afin de proposer une aventure variée et toujours surprenante. Ici, on va encore plus loin et les nouveautés s'enchaînent jusqu'à la toute fin du jeu, même si certaines phases se ressemblent forcément, comme celles demandant de diriger des véhicules. L'action – parfois un peu too much il est vrai – ne s'arrête jamais, permettant donc de profiter d'une aventure sans baisse de rythme. Qui plus est, chaque expérience correspond à l'univers visité sur le moment, que ce soit la science-fiction ou la fantasy.
Trolls et supernovas
Par exemple, et sans en dire trop afin de ne pas gâcher votre plaisir de la découverte, la science-fiction est l'occasion d'utiliser des armes lasers ou des jet-packs, tandis que la fantasy permet de se métamorphoser ou de pratiquer la magie. Bien sûr, certaines idées sont reprises d'It Takes Two, mais l'intégralité de l'aventure se montre tellement généreuse que ce n'est pas bien grave. D'autant plus que les développeurs ont eu une excellente idée pour alterner plus souvent et de manière naturelle entre science-fiction et fantasy : les histoires annexes.
De base, Mio et Zoé traversent de gros niveaux correspondant soit à l'univers de l'une, soit à l'univers de l'autre. Mais afin de varier plus régulièrement les plaisirs, de petites histoires annexes ont été dispatchées ça et là. Il s'agit de petits niveaux assez peu cachés et correspondants au monde opposé : par exemple, les histoires annexes dans la science-fiction seront toujours de la fantasy. Les explorer est totalement facultatif mais ils sont tout aussi réussis que les niveaux classiques, il serait donc dommage de passer à côté.
Tout ce beau monde est en tout cas l'occasion de découvrir une belle quantité de références à d'autres licences, avec du Assassin's Creed, du Portal ou encore du Donkey Kong, pour citer uniquement le jeu vidéo. Car bien plus de surprises liées à la pop culture ont été intégrées par les développeurs, rajoutant encore une couche de plaisir et de découverte à l'ensemble. Les niveaux renferment également une bonne quantité de boss plus ou moins coriaces et souvent divisés en plusieurs phases.
Two girls, one game
À ce sujet, précisons que Split Fiction opte pour une difficulté un peu plus conséquente qu'It Takes Two, même si le tout reste assez accessible pour toute personne ayant un minimum d'expérience avec le jeu vidéo. D'ailleurs, la mort est très peu punitive : le joueur revient immédiatement et bien souvent à l'endroit où il a succombé. C'est un peu plus délicat si les deux joueurs meurent en même temps, mais là encore la progression perdue est vraiment minime. Et en dehors des boss, les morts bêtes surviennent souvent par manque de communication, de très nombreux passages demandant d'être correctement coordonné pour avancer.
Parfois, en revanche, la mort survient par manque de lisibilité, qui est sans doute le plus gros défaut de Split Fiction. En règle générale, tout va bien et la progression est fluide. Néanmoins, les décors sont des fois tellement surchargés et les VFX sont tellement nombreux qu'il devient difficile de savoir où se rendre. Ce qui est particulièrement gênant durant les phases de courses-poursuites même si, encore une fois, la mort n'est jamais punitive. On ressent aussi parfois un petit manque de précision, notamment lors de l'utilisation du grappin, mais rien de bien méchant là encore.
Du côté de sa réalisation, Split Fiction est également une très belle réussite. Les environnements, que ce soit du côté de la science-fiction ou de la fantasy, sont tous très réussis. Les décors sont fouillés, la luminosité est maîtrisée et toutes les directions artistiques différentes fonctionnent très bien. Le doublage français se montre de qualité lui aussi, même si nous vous recommandons d'aller faire un petit tour du côté des options pour modifier un peu l'intensité des musiques et bruitages qui prennent souvent le dessus sur les voix.