Test : Absolum - PS5

Absolum - PS5

Absolum - PS5

Genre : Rogue 'em up

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En pleine pandémie de vous-savez-quoi, le combo Dotemu, Lizardcube et Guard Crush Games sortait l'excellent Streets of Rage 4, nouvel épisode qui dépoussiérait grandement le beat'em up. Aujourd'hui, rebelote (mais sans Lizardcube et avec Supamonks à la place) avec un certain Absolum qui rajoute à sa formule un côté roguelite.

Test effectué à partir d'une version PS5

Absolum raconte d'abord une histoire qui, à défaut d'être réellement passionnante à suivre, a le mérite d'exister et de reposer sur un lore relativement conséquent. Elle prend place dans le monde de Talamh, qui a été ravagé par un cataclysme magique, et où un certain Roi Soleil Azra en a profité pour déployer ses forces sur toujours plus de terres, notamment pour traquer les mages. C'est dans ce contexte tyrannique que le joueur fait connaissance avec Uchawi, une entité particulièrement puissante faisant partie de l'ordre des Sœurs-Racines. Aux côtés des autres sœurs, elle maîtrise la magie sur le bout des doigts, ce qui lui permet de rallonger la vie de ses fidèles et de les ressusciter. Parmi ces derniers : Galandra, Karl, Cider et Brome.

Magic warriors

Ces quatre combattants, ce sont évidemment les héros qu'il va falloir incarner pour traverser les biomes d'Absolum et atteindre Azra, que ce soit en solo ou en coopération à deux (en ligne ou en local), ce dernier mode étant d'ailleurs à notre sens le meilleur. Lorsque deux joueurs sont dans la partie, les ennemis sont un peu plus nombreux et un peu plus puissants, même si la difficulté reste correcte pour un jeu de ce genre, notamment concernant les boss qui n'opposent pas de grande résistance. Attention, ce n'est pas non plus une balade de santé mais les puristes du BDSM vont sans doute tiquer.

Absolum

Comme dit précédemment, Absolum est donc un beat'em up auquel se rattachent des éléments de roguelite et chaque run fonctionne un peu comme dans un Hades : le joueur se lance dans le premier biome et passe tableau après tableau, avec moult ennemis et autres mini-boss à battre, chaque tableau se terminant avec un bonus, que ce soit de l'argent ou des aptitudes. Deux zones de repos sont dispatchées au sein du biome, il est possible d'interagir avec certains éléments pour en apprendre un peu plus sur le lore et le tout se termine sur un combat de boss. En cas de victoire, on passe à la suite. En cas de mort, retour à la case départ, sachant qu'il faudra affronter chaque boss une fois de plus.

Absolum

Ici, toutefois, les zones ne sont pas générées aléatoirement puisqu'elles ont été créées et placées manuellement, obligeant à passer encore et toujours par les mêmes. Heureusement, des chemins alternatifs sont régulièrement proposés, comme par exemple dès le départ – à Grandery - où il est possible de choisir entre la forêt et la plage. Certaines routes alternatives nécessitent toutefois la résolution d'une quête en amont, par exemple pour remettre un ascenseur en route. Le parcours peut en tout cas être suivi à tout moment sur une map, histoire de savoir ce qui attend ensuite les héros. Passer deux fois au même endroit peut aussi déclencher une nouvelle quête, renforçant l'impression de cohérence et de vie de ce monde fictif puisque certaines quêtes sont la conséquence d'autres déjà terminées. Chaque run peut donc renfermer de nouvelles surprises.

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Bien sûr, chaque zone et chaque biome renferme ses propres ennemis et pièges. Pour revenir sur la forêt, par exemple, il s'agit du lieu de vie de gobelins qui n'apprécient pas franchement qu'on le traverse, tandis que Jaroba fourmille de hyènes enragées et ainsi de suite. Comme dans les autres jeux du genre, une première incursion dans une nouvelle zone sert avant tout à tâter le terrain et à découvrir les nouveaux patterns, tandis que les runs suivantes serviront à peaufiner la stratégie pour progresser toujours plus loin. Bref, rien de bien neuf sous le soleil mais cette base reste efficace.

Absolum

Rogue 'em up

Là où Absolum se démarque de la concurrence, c'est par l'imbrication ingénieuse de ses deux styles de gameplays, à savoir le beat'em up et le roguelite. Le côté beat'em up, s'il repose sur une palette de coups au final assez limitée, progresse comme dans un Streets of Rage, à savoir en scrolling horizontal. Chaque héros dispose d'une série de coups basiques, d'un coup puissant et d'une esquive, mais à ceci se greffent des variantes qui dépendent du contexte. Par exemple, utiliser le coup puissant alors que l'ennemi va attaquer génère un Clash, permettant au joueur de prendre le dessus et d'enchaîner sur une punition. Cet aspect demande un petit temps d'adaptation mais permet, une fois maîtrisé, de se montrer particulièrement agressif avec les adversaires.

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Le joueur peut aussi compter sur les armes de jet trouvées dans les niveaux (haches, cailloux, etc) ainsi que sur les montures, comme les sangliers ou les dragons qui font fortement penser à ceux de Golden Axe (et ce n'est d'ailleurs là qu'un petit clin d’œil sur bien d'autres). Bien sûr, les héros ont tous un style bien à eux, Galandra utilisant par exemple une épée tandis que Karl met à profit son arme à feu ou sa capacité de chope. De quoi varier les plaisirs et tester différentes styles, en tout cas une fois les quatre héros débloqués puisqu'ils ne sont pas tous immédiatement accessibles.

Absolum

Mais pour encore plus de diversité, les équipes ont rajouté tout un aspect roguelite qui fonctionne particulièrement bien avec le reste. À chaque passage important, donc une fin de tableau ou la défaite d'un boss, le joueur a droit à une récompense. Il s'agit parfois d'or à utiliser pendant la run ou de cristaux à dépenser dans le hub (nous y reviendrons plus tard), mais le plus souvent il s'agit d'accessoires ou de capacités à débloquer ou améliorer. Et alors là, c'est le début du terrier de lapin tant les possibilités de builds sont nombreuses et permettent des runs très différentes les unes des autres, réduisant au passage le côté très vite répétitif du beat'em up.

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Il est ainsi possible de se spécialiser dans un élément (feu, eau...) pour créer des synergies ou bien de miser davantage sur la création de petites choses aidant durant les combats, comme la création de compagnons fantomatiques en cas d'esquive réussie. Tout n'est évidemment pas balancé en début de partie et il faut progresser pour débloquer toujours plus de possibilités, permettant de les apprivoiser petit à petit. Résultat : les combats se montrent immédiatement addictifs grâce à toutes ces variations, d'autant plus que la prise en main est très simple et donc accessible au plus grand nombre. On regrette simplement un manque de lisibilité certain et pénalisant lorsque l'on joue en coop' et que de nombreux ennemis s'amassent à l'écran (et c'est encore pire si on a des compagnons).

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Des étoiles dans les yeux

En dehors des runs, le joueur se retrouve dans un hub, un sanctuaire où la Sœur-Racine et ses alliés se cachent. Il est ici possible de dépenser diverses monnaies permanentes pour améliorer l'expérience globale (PV max augmentés, compagnons plus efficaces, or présent en début de partie, etc) ou encore pour débloquer de nouvelles aptitudes. Il y est également possible de s'entraîner librement, de tester des accessoires ou encore d'obtenir des récompenses en fonction des actions effectuées durant une partie, comme battre un boss. C'est là aussi que sert le score engrangé durant chaque run puisque plus celui-ci est élevé et plus la monnaie coulera à flots. Là encore, il s'agit d'une fonctionnalité très compréhensible et ayant un véritable impact sur la progression tant la montée en puissance se ressent.


Impossible enfin de ne pas parler de la réalisation de cet Absolum qui se montre maîtrisée de bout en bout. Visuellement, tout d'abord, c'est sublime : il suffit de quelques coups d’œil aux screenshots pour se rendre compte de la beauté et la complexité des environnements, mais aussi du chara design des personnages et monstres ou encore de la variété honorable du bestiaire, la direction artistique donnant l'impression d'évoluer en pleine bande dessinée. Les doublages anglais sont de qualité (les textes sont en français) et les musiques sont un vrai kif, même si elles s'excitent parfois sans raison et prennent le dessus sur les voix. Bien sûr, le tout tourne comme un charme, un impératif pour un jeu du genre (coucou Hotel Barcelona).
Absolum mélange beat'em up et roguelite et ça fonctionne rudement bien. Entre une prise en main immédiate et addictive, des builds nombreuses et variées à construire ou encore des surprises permanentes, difficile de lâcher la manette. D'autant plus que la réalisation se montre de haute volée, avec une sublime DA et une bande-son folle. Tout n'est certes pas parfait, avec une histoire peu intéressante, des coups assez limités pour un beat'em up et des soucis de lisibilité en coop', mais rien qui devrait empêcher les fans de ces genres d'en profiter.
21 octobre 2025 à 09h55

Par

Points positifs

  • Prise en main immédiate et addictive
  • Possibilité de créer de très nombreuses builds
  • La coop', un vrai bonbon
  • Réalisation impeccable sur tous les points
  • De très nombreuses surprises
  • Une difficulté abordable et un bon équilibrage

Points négatifs

  • Un manque de coups variés pour un beat'em up
  • Des soucis de lisibilité franchement pénalisants (en coop')
  • Un scénario peu convaincant
  • Forcément répétitif au bout d'un moment (la faute aux genres)

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

Bluesky : shaunichan

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