Test : Silent Hill F - PS5

Silent Hill F - PS5

Silent Hill F - PS5

Genre : Survival horror

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Il y a un an, Konami et Bloober Team donnaient un petit coup de jeune au cultissime Silent Hill 2 en sortant un remake particulièrement réussi. Et ce n'était pas fini puisque la licence revient une fois de plus cette année avec un épisode inédit : Silent Hill f.

Test effectué à partir d'une version PS5

Un épisode qui était particulièrement attendu, et ce pour plusieurs raisons à commencer par la présence de Ryukishi07 à l'écriture. Un nom que les fans de visual novels connaissent forcément très bien puisqu'il s'agit de l'homme derrière les excellents When They Cry, de petits bijoux d'horreur psychologique et de tension. Le pays et l'époque choisis avaient également de quoi faire saliver les amateurs d'horreur puisque le tout prend place dans le Japon des années 60. Enfin, Akira Yamaoka était annoncé à la musique – et on ne le présente plus – tandis que l'excellente artiste Kera s'occupait de la patte artistique. Bref, qu'est-ce qui pouvait mal tourner ?

Vous reprendrez bien un peu de combats ?

Hé bien rien, en fait, cet épisode étant une franche réussite (désolée pour le spoil), même si l'on peut noter quelques petits défauts qui risquent de faire grincer des dents. À commencer par les énigmes, qui sont une constante pour la licence mais qui sont malheureusement ici assez faiblardes. Elles sont globalement peu intéressantes, parfois trop faciles, parfois trop expéditives, parfois trop longues et parfois trop floues, rendant l'ensemble frustrant mais jamais pour les mêmes raisons. Certaines reposent par ailleurs sur un pattern très old school, comme le fait de refaire plusieurs fois la même chose, ce qui n'est franchement pas intéressant (et ne l'a jamais été, d'ailleurs).

Silent Hill f

Heureusement, les affrontements relèvent le niveau. Hinako, notre pauvre héroïne qui n'a pas demandé à plonger dans ce bourbier, sait se battre de manière très classique mais tout de même efficace : avec des armes de fortune trouvées dans le décor (qui se cassent dans le monde réel mais pas dans l'autre monde), elle peut donner un coup classique ou un coup plus chargé, mais aussi esquiver et contrer si le joueur appuie sur le bouton au bon moment. Le tout repose par ailleurs sur deux jauges, à savoir celle d'endurance et celle de concentration.

Silent Hill f

Toutes deux influent sur deux éléments distincts. La jauge d'endurance régit tout ce qui est purement physique, comme le sprint et l'esquive, il s'agit donc d'éviter de la réduire à zéro sous peine de se retrouver sans possibilité de se défendre. De son côté, la jauge de concentration a un impact sur la santé mentale d'Hinako, qui elle-même réduit la barre de vie lorsqu'elle tombe à zéro. Sachant que se concentrer permet de ralentir un peu le temps et de mieux appréhender les mouvements de l'ennemi, et que ces derniers peuvent parfois être surprenants, il devient rapidement indispensable de savoir jongler entre tout ça.

Silent Hill f

En résultent des combats intéressants et plutôt vifs, là où ils pouvaient se montrer franchement lourds dans des épisodes précédents. Nous ne sommes pas sur la nervosité d'un pur jeu d'action, mais la prise en main est agréable et tous ces éléments – mêlés aux différentes difficultés disponibles – permettent à chacun de faire un peu à sa sauce. Néanmoins, ce côté action n'est pas non plus dénué de défauts. La caméra fait parfois n'importe quoi, la distance des hitbox n'est pas toujours claire, Hinako se retrouve des fois bloquée par de petits cailloux et, surtout, il y a beaucoup, beaucoup trop de combats. S'il est certes possible en règle générale d'éviter l'affrontement, les ennemis sont extrêmement nombreux et il n'est parfois même pas possible de juste leur passer sous le nez (on te voit, l'énigme des épouvantails).

Silent Hill f

Beautiful horror

On n'a pas franchement de problème avec un jeu qui propose énormément de combats, mais ce n'est pas vraiment ce que l'on attend d'une expérience estampillée Silent Hill puisque l'omniprésence des monstres vient régulièrement casser l'ambiance que le jeu s'évertue à mettre en place, un peu comme ce que pouvait faire un The Evil Within. Certes, le design des monstres est très bon même si le bestiaire est limité, et celui des boss est excellent et retranscrit particulièrement bien tous les aspects négatifs de la psyché d'Hinako, mais cette avalanche de combats fait souvent oublier que l'on progresse au sein d'un jeu censé reposer avant tout sur son côté oppressant et lourd. Normalement, on ne sait jamais vraiment ce qui nous attend au prochain virage. Ici, on sait.

Silent Hill f

Durant son exploration, le joueur peut trouver de nombreux objets s'il se montre suffisamment curieux, mais il ne s'agit pas uniquement d'armes et de soins. Silent Hill f repose en effet sur un système d'offrandes à faire sur les autels dispatchés un peu partout et qui servent d'ailleurs aussi de points de sauvegarde. Concrètement, une offrande permet de gagner de la foi, celle-ci étant ensuite à échanger contre différentes petites choses destinées à améliorer Hinako, comme des objets aux bonus passifs ou encore des points de vie. Un élément très important, donc, qui demande parfois de sacrifier de précieux objets de l'inventaire. Car si certains objets servent uniquement aux offrandes, ceux destinés aux soins peuvent aussi être offerts.

Silent Hill f

De quoi en tout cas pousser à explorer, ce qui n'est pas forcément instinctif au début du jeu tant le level design se montre très linéaire. Mais heureusement, le scénario, les personnages et l'ambiance de ce Silent Hill f parviennent à faire oublier cet aspect ainsi que l'abondance de combats. L'aventure prend place dans la campagne japonaise des années 60, et plus spécifiquement dans la petite ville d'Ebisugaoka. On y suit les mésaventures de Shimizu Hinako, une lycéenne qui n'a pas forcément la vie facile à la maison mais qui peut heureusement s'aérer l'esprit grâce à ses amis d'enfance. Toutefois, l'arrivée d'un brouillard particulièrement épais et de monstres va bouleverser le quotidien de la jeune femme, qui va aussi régulièrement se retrouver dans une autre monde où un énigmatique homme au masque de renard va la guider à travers des temples.

Silent Hill f

Smash the patriarchy

Le choix de l'époque et le fait d'incarner une femme sont deux éléments qui n'ont pas été laissés au hasard puisqu'ils mettent en lumière les attentes sociales lourdes qui pesaient à l'époque au Japon sur ''le sexe faible''. Et la chose est particulièrement maîtrisée ici, d'autant plus qu'elle le fait sans détour comme Silent Hill sait si bien le faire. Sans trop entrer dans les détails, il est par exemple question de violence domestique et de mariages arrangés. Et avant que certains commencent à crier au wokisme (on y a déjà eu droit avec le remake du 2), Silent Hill f n'oublie pas d'inclure aussi les pressions exercées sur les hommes. Car oui, le patriarcat est néfaste pour tout le monde.

Silent Hill f

Si l'histoire commence ''doucement'', toutes proportions gardées (l'ambiance lourde se pose dès les premières secondes), elle gagne en intensité et en passages dérangeants au fur et à mesure de l'aventure en dévoilant au passage toutes les facettes de la psyché complexe d'Hinako, qui semble en début de partie n'être qu'une ado réservée. Le scénario de cet épisode est marquant à bien des égards et touchera forcément le joueur d'une manière ou d'une autre par son côté réaliste et, hélas, encore trop d'actualité. Le tout se déroule sur une dizaine d'heures, mais la durée de vie se double lorsque l'on lance le New Game Plus, ce qui est d'ailleurs recommandé puisque l'on y découvre tous les tenants et aboutissants de cette histoire.

Silent Hill f

Techniquement enfin, il n'y a pas grand chose à reprocher à ce Silent Hill f, en tout cas sur PlayStation 5. Les personnages sont finement modélisés et leurs visages sont très expressifs, le design et les animations de tout ce beau monde sont une réussite, les environnements fourmillent de détails, le brouillard combiné aux effets de lumière instaurent dès le départ l'ambiance désirée, les doublages japonais sont excellents et la traduction française est de qualité. Bien entendu, la BO est un régal pour les oreilles, ce qui n'est pas étonnant au vu du nom qui l'accompagne, et la mise en scène très cinématographique sublime le tout. Nous n'avons rencontré ni bug, ni chute de framerate ou quelconque défaut de la sorte. 

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Silent Hill f

Que dire de plus ? Oui, les énigmes ne sont clairement pas le point fort de ce Silent Hill f et les combats sont beaucoup trop nombreux. Mais il ne s'agit au final que de petites gouttes d'eau dans l'océan tant tout le reste se montre extrêmement réussi. Que ce soit son scénario qui met claque sur claque avec ses thématiques lourdes abordées sans concession, ses personnages complexes se révélant peu à peu, son ambiance pesante, son bestiaire réussi ou sa réalisation sans faute, cet épisode se pose en tant qu'incontournable pour la licence et pour le survival horror en général.
08 octobre 2025 à 12h19

Par

Points positifs

  • Un scénario prenant aux thématiques lourdes...
  • Des personnages complexes
  • Une ambiance particulièrement réussie
  • Le design des monstres
  • Une réalisation sans faute

Points négatifs

  • … Donc clairement pas destiné à tout le monde
  • Beaucoup trop de combats
  • Des énigmes assez peu intéressantes
  • Certains patterns old school bof bof (devoir refaire plusieurs fois la même action, par exemple)

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

Bluesky : shaunichan

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