Test : Possessor(s) - PS5

Possessor(s) - PS5
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Mal en point depuis quelques temps maintenant et ayant procédé à des licenciements il y a un mois, le studio Heart Machine, connu notamment pour son Hyper Light Drifter, tente de sortir la tête de l'eau avec son Metroidvania Possessor(s).

Test effectué à partir d'une version PS5

Dans Possessor(s), les joueurs incarnent Luca, jeune femme ayant pactisé avec un démon pour sauver sa peau. Suite à une catastrophe s'étant déroulée dans la ville dystopique de Sanzu, de nombreuses créatures démoniaques ont débarqué en 1. détruisant tout sur leur passage et 2. tuant ceux qui se trouvaient sur leur chemin, dont le meilleur ami de Luca. La pauvre héroïne a perdu ses jambes dans le processus et c'est pour ça qu'elle a accepté que Rhem la possède. Tous deux vont devoir parcourir les ruines de la cité pour que Luca retrouve sa famille et que Rhem rentre chez lui.

L'enfer, c'est la corpo

Bien sûr, le tout ne sera pas de tout repos puisque Sanzu fourmille de démons ayant dû posséder des objets du quotidien pour survivre. Il n'est donc pas rare de se faire attaquer par un pot de fleurs, un cône de chantier ou un distributeur automatique : autant d'ennemis à tuer en utilisant une petite poignée d'armes principales. En plus de ces dernières, Luca va trouver durant ses pérégrinations des armes secondaires tout aussi atypiques pour un jeu vidéo, comme une souris d'ordinateur ou un smartphone, ainsi que des sortes de reliques offrant des buffs. Oubliez toutefois la promesse d'utiliser tout et n'importe quoi : l'arsenal est clairement délimité dès le départ.

Possessor(s)

Il y a largement de quoi faire pour venir à bout des ennemis mais, malheureusement, les combats ne sont jamais vraiment satisfaisants dans Possessor(s), et ce pour plusieurs raisons. La première, c'est qu'il est impossible de changer d'arme principale à la volée, forçant à passer par un menu lourdingue, ce qui casse totalement le rythme des affrontements. La présence de très nombreux ennemis volants est également frustrante, obligeant à constamment utiliser le fouet pour les amener au sol et les attaquer, sachant que l'arme va parfois viser automatiquement un autre ennemi plus imposant.

Possessor(s)

Sauf que dans ce cas, c'est Luca qui vole vers lui et reste accrochée une fraction de seconde, venant là encore donner un coup au combo en cours. Qui plus est, les affrontements n'évoluent jamais vraiment et quasiment tous les mouvements sont donnés en début de partie, rendant le tout rapidement répétitif, et l'animation quelque peu saccadée rend le timing des contres et esquives délicat. Heureusement, les boss sortent un peu du lot et on aurait donc aimé avoir moins de mobs de base – qui sont extrêmement nombreux – et plus de mini-boss.

Possessor(s)

Metroidvania oblige, Possessor(s) repose sur une map interconnectée et comprenant des endroits inaccessibles tant que la bonne compétence n'a pas été trouvée. Mais une fois de plus, la mise en place est bancale et c'est d'ailleurs là le plus gros défaut de ce titre. Les ruines de Sanzu sont littéralement labyrinthiques, mais dans le mauvais sens du terme. En général, dans un Metroidvania, le level design est créé de sorte à subtilement donner des indices au joueur sur la zone suivante à explorer. Le but : trouver les bonnes compétences au bon moment pour ne jamais tourner en rond.

Possessor(s)

Au prochain virage, revenez sur vos pas


Ici, ce n'est pas le cas et on passe le plus clair de notre temps à explorer de nouveaux endroits en espérant trouver cette foutue capacité de s'accroupir pour enfin passer ces trois chemins que l'on a trouvés en amont. Il n'est ainsi pas rare de passer de longues minutes à progresser quelque part avant d'être bloqué car on n'avait pas la bonne compétence, sans autre possibilité que de rebrousser chemin (ce qui est rendu pire par la lourdeur de l'héroïne). Il nous est même arrivé d'être soft lock pour cette même raison de level design, nous obligeant à recharger une ancienne sauvegarde.

Possessor(s)

Et la map n'aide pas tant elle est sommaire et trop peu détaillée. Quant aux points de téléportation, c'est encore pire : bien que Rhem crée de petits zones parallèles permettant à Luca de se soigner et de déposer l'argent looté sur les ennemis, ces mêmes zones ne sont pas utilisées pour se téléporter. Ça ferait sens pourtant, mais non, il faut trouver et débloquer des stations de métro pour pouvoir se déplacer. Bien entendu, celles-ci sont bien moins nombreuses et souvent éloignées d'éléments importants (boutiques, boss, etc), les rendant presque inutiles. À ce sujet, on ne peut penser qu'à une seule raison du pourquoi du comment, à savoir augmenter artificiellement la durée de vie.

Possessor(s)

De son côté, l'histoire se laisse suivre sans déplaisir même si elle n'étonne jamais vraiment tant elle repose sur des clichés vus et revus (Comment ? La société diabolique était encore plus diabolique que prévu ? Ah mais c'est fou ça !). On a en revanche apprécié l'évolution de la relation entre Luca et Rhem, duo au départ explosif et totalement opposé qui, à grands coups de flashbacks, va apprendre à coopérer. On aurait toutefois préféré des dialogues un peu moins ''ça boom les djeun's ?'' qui deviennent rapidement lourdingues.

Possessor(s)

Si le chara design des personnages est sublime, on ne peut hélas pas en dire autant des environnements 3D qui sont globalement vides et moins réussis, la direction artistique n'arrivant pas à camoufler ce défaut. La bande-son minimaliste rend par ailleurs le tout très... vide. Certes, l'aventure prend place dans des ruines et se veut mélancolique, mais ce choix ne permet pas vraiment de démarquer les biomes entre eux. Résultat : ils finissent par tous se ressembler et on oublie presque immédiatement les zones que l'on vient de traverser.
Malheureusement, si le chara design est réussi et que le duo Luca / Rhem fonctionne plutôt bien sur le long cours, difficile de recommander ce Possessor(s). Il ne coche pas vraiment les cases du bon Metroidvania avec ses combats peu satisfaisants au rythme haché, son exploration frustrante ou encore son scénario trop cliché. Il se laisse parcourir sans jamais vraiment amuser ni marquer avec ses idées soit mauvaises, soit mal exécutées.
14 novembre 2025 à 10h20

Par

Points positifs

  • Une superbe direction artistique
  • Le duo Luca / Rhem
  • Des ennemis et armes qui sortent du lot

Points négatifs

  • Des combats peu satisfaisants
  • Une exploration frustrante
  • Un level design mal conçu
  • Un scénario ok mais cliché

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

Bluesky : shaunichan

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