Test Wuchang : Fallen Feathers

Avec Dark Souls, FromSoftware a bouleversé le paysage vidéoludique. Cela ne s’est pas fait d’un coup, certes, mais nous sommes tout de même forcés d’admettre que la série des Souls a donné naissance à toute une tripotée d’héritiers de plus ou moins bonne facture. Et Wuchang : Fallen Feathers en fait partie, étant lui-même un Souls-like. Nous allons voir ici s’il vaut le détour.

Test effectué à partir d'une version PC

Avant de parler des qualités ludiques du jeu, il faut revenir sur nos conditions de test. En effet, nous avons été victimes de l’erreur critique que beaucoup de joueurs ont connu au démarrage du jeu, nous empêchant d’accéder au menu principal et de lancer une partie. La solution connue à ce problème n’ayant pas fonctionné, nous avons été contraints de passer sur une autre machine physique. Car si nous avons finalement pu tester le jeu sur notre PC Shadow avec option Power, cela n’a été possible qu’en s’y connectant depuis un ordinateur portable. Et à l’heure où ces lignes sont rédigées, le problème persiste toujours.

La tête dans les nuages

Développé par Leenzee, Wuchang : Fallen Feathers vous met dans la peau de Wuchang, alors qu’elle se réveille dans une grotte, amnésique. Très vite, vous recevez une épée. Le message est clair : ça va trancher. À la manière d’un Dark Souls, le titre ne vous donne que très peu d’éléments de scénario, préférant développer son lore via des dialogues et la description des nombreux objets que vous amasserez au fil de votre aventure.

Sachez simplement que le royaume est ravagé par une épidémie d’ornithropie, une sorte de virus zombie d’origine aviaire apparu en même temps qu’un démon mangeur d’hommes jusqu’alors inconnu. Wuchang est elle-même touchée par ce mal, comme en attestent les plumes poussant sur son bras. Cependant, cela n’empêche pas le titre de se doter de cinématiques à l’esthétique léchée, principalement pour introduire les boss.

Migration contrariée

Le level design de Wuchang est une réussite. Les développeurs de Leenzee ont bien appris leur leçon, reprenant tous les codes d’un Dark Souls. La progression se fait en ligne droite pour commencer. Pas besoin de réfléchir. On avance en fracassant tout ce qui a l’audace de se présenter sur notre chemin (ou plutôt en essayant de ne pas mourir), puis on débloque des raccourcis, choisit entre plusieurs chemins possibles. Et après de longues minutes de déambulation dans des chemins tortueux, c’est le retour au point de départ. La question qui vient alors est la suivante : ”mais comment diantre je me retrouve ici !?” Et cette question, vous allez vous la poser régulièrement, les niveaux devenant toujours plus labyrinthiques au fur et à mesure que vous ouvrez de nouvelles voies. Sachant qu’en plus de cela il faut garder l’oeil ouvert pour débusquer les divers passages secrets.

Pour ce qui est des environnements, nous n’avons pas été ébahis par l’originalité du titre, mais il faut bien reconnaître qu’il devient franchement difficile de proposer de la nouveauté dans ce domaine. Cela étant dit, les différentes zones du titre disposent d’une personnalité propre, comme en témoignent les deux zones boisées qui n’ont rien à voir en termes de topographie, végétation et d’éclairage. Le travail effectué sur l’ambiance et l’atmosphère du titre est remarquable, si bien que le dépaysement et l’émerveillement sont bel et bien de la partie.

Se faire voler dans les plumes

Les aficionados du combat à distance et lopettes en tous genres (comme l’auteur de ces quelques lignes) en seront pour leurs frais ici. En effet, le jeu ne vous permet pas de rester en sécurité loin de vos adversaires, vous n’aurez donc pas d’armes d’attaque à distance. Certains sorts vous permettent bien de faire des dégâts à distance, mais vous devrez revenir au contact pour pouvoir les lancer. Car la gestion de la magie est assez particulière ici, le titre ne disposant pas de jauge de magie. Au lieu de cela, il vous permet de cumuler des charges de magie en effectuant des esquives parfaites. Ne pouvant cumuler que 4 charges au maximum, vous ne pouvez lancer que 4 sorts basiques d'affilée. C’est assez pour vaincre les ennemis les plus faibles, mais trop peu pour tous les autres.

Non contents de nous priver des attaques à distance, les développeurs ont poussé le vice plus loin : la plupart des armes ne vous permettent pas de parer les attaques de la manière habituelle (en maintenant une touche enfoncée). Seule la hache offre cette possibilité. Avec les autres, il faudra lancer une attaque au bon moment pour dévier le coup, et le timing est serré. L’esquive constituera donc la voie à suivre pour le joueur moyen. Ces choix de gameplay offrent des combats nerveux et tendus, vous obligeant à rester au contact avec vos opposants. Et chaque ennemi pouvant vous mettre une sérieuse déculottée, rester sur le qui-vive est crucial pour votre survie. Wuchang : Fallen Feather n’est pas une promenade de santé, et il aime vous le rappeler.

Apprendre à voler

Comme dans tout Souls-like qui se respecte, vous devrez accumuler des ressources pour monter en niveau. Ici, c’est du mercure rouge. Raffiner cette ressource vous permet d’obtenir un point de compétence à dépenser sur l’un des arbres disponibles. En plus de l’héroïne, chaque arme a son propre arbre de compétences, permettant de débloquer de bonus passifs et de nouvelles compétences. Cela étant, vous aurez besoin d’autres matériaux pour certains perks, collectables dans l’univers ou en éliminant des ennemis particulièrement redoutables.

Ce modèle de montée en puissance est bien vu, vous permettant de débloquer uniquement les compétences utiles à votre arme de prédilection ou votre style de jeu en général. Cependant, durant la première partie de l’aventure, le jeu vous impose une arme, l’épée longue. Si bien que vous serez amenés à investir des points de compétences dans l’arbre dédié avant d’obtenir une nouvelle arme. À tel point que certains préféreront s’en tenir à cette arme et à négliger les autres. Nous laisser le choix de l’arme de départ aurait été plus avisé.

Chair de poule

Lors des combats, vous avez aussi la possibilité d’activer la “trempe”, accessible via les points d'acupuncture sur votre bras “ornithropé”. Après y avoir planté des aiguilles aux effets divers, activer la trempe ajoutera des effets élémentaires à votre arme, améliorant son efficacité si vous faites bien les choses. Les armes disposent aussi de capacités propres, dont une que vous pouvez changer à loisir suivant votre préférence du moment. Notez aussi que vous pouvez équiper deux armes simultanément, et passer de l’une à l’autre d’une simple pression sur la croix directionnelle. Il est également possible d’effectuer un dégainement rapide, d’une pression sur le stick gauche. Dans ce cas là, Wuchang utilisera la capacité de la nouvelle arme dans la foulée.

Si cette technique est utile pour enchaîner les ennemis dans des combos dévastateurs, le fait est que les combats les plus intenses, contre les boss notamment, occasionnent des pressions accidentelles sur le stick en question. Si bien que nous avons préféré déséquiper notre arme secondaire pour garder le contrôle de la situation à tout moment. Ce problème d’ergonomie est surtout dû au niveau lamentable de votre humble serviteur, mais il ne fait aucun doute que de nombreux autres joueurs seront gênés par ces “attaques surprises”.

“Je ne vole pas. Je tombe avec panache.” Buzz l’Eclair

Sur un plan purement technique, nous n’avons rencontré que peu de problèmes en dehors de l’erreur fatale citée plus haut. Le titre a planté à deux reprises, nous renvoyant au bureau. Mais dans les deux cas, nous avons pu reprendre exactement où nous en étions, les sauvegardes automatiques étant très fréquentes. Quant aux problèmes d’optimisation pour lesquels le titre se fait lyncher en ligne, nous n’en avons rencontré aucun. Sur un PC décent, le titre tourne bien... à condition que vous parveniez à le lancer, bien sûr. Cela étant dit, la poitrine de Wuchang dispose d’un modèle physique saisissant de “réalisme”. L’essentiel est donc assuré.

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On ne va pas le nier, Wuchang : Fallen Feathers souffre de sérieux problèmes techniques. Cependant, derrière ces problèmes de finition se cache un excellent jeu. Reprenant les bases solides posées par FromSoftware, les équipes de Leenzee ont su apporter leur touche personnelle avec quelques très bonnes idées de gameplay. Et comme si cela ne suffisait pas, ils enfoncent le clou avec un univers et un level design saisissant. Il ne manque que quelques mises à jour pour faire de Wuchang : Fallen Feathers une réussite totale.

12 août 2025 à 09h46

Par pattoune