Vous prenez ici les commandes de Ryn, une vestigiale (une magicienne, en fait) syrouvienne, alors qu’elle patrouille avec Cor, son frère. Tout se passe bien jusqu’à ce que les deux patrouilleurs tombent nez-à-nez avec des soldats daliens. Vos deux pays respectifs étant en conflit, la rencontre tourne vite au vinaigre, et ces derniers repartent en vous laissant pour morte, avec votre frère comme otage. C’est alors que débute votre quête pour le retrouver, accompagnée d’Abraham, un nouvel ami rencontré à cette occasion.
L’histoire d’Echoes of the End n’a rien de révolutionnaire ni de réellement surprenant, mais elle se tient et reste agréable à suivre. Elle est cependant desservie par une direction artistique austère, à base de bouillie marron. À tel point que tous les environnements, ou presque, finissent par se ressembler.
Partir un jour
Les paysages syrouviens, largement inspirés par l’Islande, sont très accidentés. Heureusement, Ryn dispose d’une bonne palette de mouvements pour les traverser. Au début, elle peut sauter et grimper sur diverses surfaces. Durant son aventure, elle étoffera ses capacités, lui permettant d’atteindre des zones toujours plus éloignées. Ses pouvoirs de vestigiales sont aussi d’une grande utilité, permettant de déplacer des objets et d’actionner des mécanismes, ce qui sert de prétexte aux développeurs pour proposer des énigmes. Ces dernières ponctuent votre progression efficacement, offrant parfois un véritable sentiment de satisfaction lors de leur résolution.
Sans retour
Bien entendu, vous aurez aussi à gérer les menaces environnantes, qu’il s’agisse de soldats ennemis ou de la faune locale. Pour se faire, Ryn dispose d’une épée avec laquelle elle peut attaquer et parer les coups. Mais ses pouvoirs de vestigiales sont aussi d’une aide précieuse, lui permettant à terme de décimer des groupes d’ennemis en quelques secondes. Elle peut aussi s’en servir pour drainer la force vitale d’un adversaire et ainsi se soigner.
Sur le papier, les combats sont bien pensés. Malheureusement, manette en main, ils ne sont pas agréables à jouer, voire totalement imbitables par moments. La faute à une caméra qui devient folle et à des contrôles qui sont un peu “flottants”. Ces deux éléments augmentent artificiellement la difficulté des combats, au point où nous avons fini par passer en difficulté “histoire”, la plus facile, pour ne plus avoir à nous prendre la tête avec les combats.
Effacer notre amour
Pour en venir au level design, Echoes of the End est un couloir. Ce n’est pas une mauvaise chose en soi, mais si vous vous attendez à un jeu ouvert, vous serez déçu. Les seuls embranchements que vous aurez mèneront à un coffre, avant de vous ramener dans le cheminement principal. Et si vous aurez parfois l'impression de pouvoir dévier de ce parcours tout tracé, des murs invisibles sont là pour vous rappeler à l'ordre.
En plus des énigmes citées plus haut, le titre vous met face à des challenges de plateforme. Malheureusement, comme évoqué avant, l’inertie étrange de Ryn donne aux contrôles un côté flottant, rendant les sauts imprécis. Au final, ces phases de jeu sont souvent plus frustrantes qu’autre chose. Cela étant dit, le titre propose également des niveaux étonnamment créatifs et bien fichus, jouant avec la gravité ou des éléments invisibles, par exemple. Ces quelques passages revitalisant efficacement l’aventure et l’intérêt du joueur.
Ne rien regretter
D’un point de vue purement technique, le titre de Myrkur Games ne vous en mettra pas plein la vue. Il est vrai que la direction artistique n’aide pas, et en plus le titre répond tout juste aux standards actuels, avec quelques bugs d'affichage en prime. De même, l’optimisation est à revoir, les temps de chargement pouvant intervenir n’importe quand, comme on le voyait dans les années 90. Dans un autre genre, le titre déploie aussi des astuces de game design destinées à cacher les temps de chargement, comme des passages très étroits ou des obstacles obstruant la vue, tous nécessitant de longues animations. Le genre de chose que les SSD sont supposés avoir rendu obsolètes.