Le cœur du gameplay repose donc sur trois piliers de gameplay : l'exploration pour trouver les ingrédients, la gestion de la cuisine pour faire de l'argent et les liens à établir avec les habitants. Tout commence dans l'espace, et plus précisément dans le petit logement du joueur qui apprend rapidement les bases du gameplay en s'équipant d'une spatule et en tuant quelques insectes avant de les mettre sur le grill et de les livrer (miam). Il est rapidement expliqué qu'il va falloir aller trouver de nouveaux ingrédients sur d'autres planètes pour rajouter des plats au menu.
Vers l'infini et au-delà
Pour ce faire, il suffit de monter à bord d'un vaisseau et de se balader librement dans la galaxie. Celle-ci est remplie d'endroits plus ou moins intéressants à visiter, les plus intéressants étant évidemment les planètes renfermant les ingrédients et les petites villes où se trouvent les clients. Et c'est là que le tout se complique, car la recherche des ingrédients est plus une corvée qu'autre chose, en tout cas pour ce qui est de la faune.
S'il est très simple de récolter des légumes et autres plantes – à condition pour certains d'avoir les bons outils -, la chasse aux animaux n'est clairement pas satisfaisante, la faute à une maniabilité franchement hasardeuse. Une fois équipé d'une arme de fortune, le joueur doit s'approcher pour frapper et tuer, le tout en étant pénalisé par une hitbox vraiment pas claire. Il n'est pas rare de donner des coups dans le vide et c'est encore pire pour se défendre. Car oui, si certains animaux se contentent de fuir, d'autres répliquent violemment.
Heureusement, le côté assez simple de Space Chef permet de contrebalancer ce problème de gameplay. Il est plutôt aisé de fuir les prédateurs et donc de ne pas mourir, même si on aurait préféré pouvoir se défendre correctement au lieu d'avoir à retourner en vitesse au vaisseau. C'est d'autant plus rageant qu'il est intéressant de découvrir chaque nouvelle planète, tous ces astres renfermant leur propre faune et flore, ouvrant la voie à de nouvelles recettes.
En dehors des ingrédients, il est essentiel en jeu de récolter tout un tas de matériaux basiques pour crafter de nouveaux objets. Ces derniers permettent de progresser, que ce soit pour la cuisine ou encore le vaisseau. Cet élément est d'ailleurs nécessaire à la survie sur le long terme puisque des pirates se baladent également dans l'espace. Mais là encore, tout ceci n'est pas satisfaisant et bien trop lourd puisque le joueur ramasse en fait des déchets à ramener à la décharge en échange de ressources aléatoires. Une étape alourdissant l'ensemble pour pas grand-chose (surtout que chaque entrée dans un bâtiment, ici la décharge, s'accompagne d'un temps de chargement).
Entrée, plat, dessert
Comme si ça ne suffisait pas, le début de l'aventure est extrêmement longuet et ne donne que très peu d'indications. Si les habitués du genre apprécieront de ne pas être pris par la main et de faire plus ou moins tout ce qu'ils veulent, les néophytes seront un peu plus perdus et rapidement découragés. Il faut effectuer un certain nombre de commandes très basiques pour engranger de l'argent et de la réputation avant d'enfin pouvoir ouvrir un restaurant digne de ce nom, ce qui donne lieu à beaucoup d'allers-retours.
C'est là que repose tout l'intérêt de Space Chef, puisque pour rappel la promesse de base est de gérer un restaurant dans l'espace. Mais là encore, le soufflé retombe vite. S'il est appréciable de pouvoir personnaliser tout et n'importe quoi, la gestion de A à Z de l'établissement devient fastidieuse tant elle repose sur trop d'éléments différents. Au moins, les mini-jeux en cuisine sont relativement amusants même si forcément répétitifs, et il est appréciable de découvrir de nouvelles recettes grâce aux nombreux ingrédients disponibles.
Le studio derrière Space Chef a jugé bon de rajouter par-dessus tout ça des relations à développer avec certains personnages. Mais là encore, le résultat n'est que peu convaincant avec des PNJ qui n'ont pas grand-chose d'intéressant à dire ni de quêtes passionnantes à donner. Il est clair que les développeurs ont voulu bien faire en mettant un peu tout dans leur bébé, mais ça donne un ensemble qui ne fonctionne pas puisque chaque pilier de gameplay est bancal. Résultat : si la boucle est certes variée, elle ne donne pas envie de progresser.
Pour sa direction artistique, ce jeu opte pour une esthétique qui fait très cartoonesque et ça fonctionne. Clairement, il était impossible de faire autrement pour faire passer la pilule de cafards de l'espace passés au grill et servis aux clients. Visuellement, c'est joli et coloré, même s'il est clair que la version Nintendo Switch manque d'optimisation. En revanche, rien à redire concernant les musiques qui font leur office pour un jeu censé être relaxant : elles sont cosy et chill, parfaites pour accompagner la gestion de la cuisine.