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Il y a des jeux qui cherchent à reproduire le réel, et d’autres qui préfèrent le tordre jusqu’à lui donner une forme nouvelle. Skate Story appartient clairement à la seconde catégorie. Derrière son concept absurde en apparence se cache une œuvre étonnamment cohérente, à la fois jeu de skate, fable métaphysique et expérience sensorielle. Un titre imparfait, mais habité.
Test effectué à partir d'une version PC
Difficile de parler de Skate Story sans évoquer son postulat de départ tant il conditionne l’ensemble de l’expérience. Ici, pas de skateur adolescent en quête de sponsors ou de spots mythiques. Le héros est une créature fragile, littéralement faite de verre, invoquée par le Diable en personne. Son objectif est simple sur le papier : atteindre la Lune en skateboard et la dévorer pour gagner sa liberté. Rien que ça.
Kickflip sur l’enfer, ollie vers la Lune
Ce point de départ improbable n’est pas qu’un gadget scénaristique. Il donne le ton d’un jeu qui refuse le réalisme et assume pleinement sa dimension symbolique. Chaque zone traversée ressemble davantage à une étape initiatique qu’à un simple niveau. Les environnements évoquent des limbes, des autoroutes infernales ou des espaces suspendus hors du temps, tous traversés à pleine vitesse, la planche vissée aux pieds. Le récit se distille par petites touches, souvent à travers des dialogues cryptiques avec des personnages tout aussi étranges que mémorables. Rien n’est jamais expliqué frontalement. Le jeu préfère suggérer, laisser le joueur interpréter quitte à parfois le perdre volontairement. Cette approche narrative tranche nettement avec les standards du genre et participe fortement à l’identité du titre.
La planche et le verre : quand le skate devient rituel
Sous ses airs d’expérience arty, Skate Story reste avant tout un jeu de skate, avec des mécaniques étonnamment solides. Les bases sont là : accélération, virages, sauts, grinds, flips et enchaînements de figures. La prise en main demande un petit temps d’adaptation, mais une fois les commandes assimilées, les sensations deviennent rapidement naturelles. Le jeu mise davantage sur la fluidité que sur la technicité pure. Il ne cherche pas à reproduire fidèlement chaque subtilité du skateboard réel, mais plutôt à transmettre une impression de glisse continue. Les enchaînements de tricks s’effectuent sans rupture, dans un mouvement presque chorégraphié. Lorsque tout s’aligne, la planche semble littéralement danser sur l’asphalte infernal.
Cette approche rend chaque session grisante, surtout lors des longues descentes où vitesse et précision se répondent. Le joueur est constamment encouragé à maintenir son flow, à éviter les erreurs qui pourraient briser le rythme. Car ici, tomber n’est jamais anodin. Le héros étant fait de verre, chaque choc a un poids symbolique et mécanique. Cependant, tout n’est pas parfaitement huilé. Certains virages serrés ou ajustements de trajectoire peuvent manquer de précision, surtout dans les environnements les plus abstraits. On sent parfois que la lisibilité visuelle prend le pas sur la clarté du level design. Une frustration légère mais récurrente, qui empêche le jeu d’atteindre une fluidité absolue.
Un grind existentiel, sans figure imposée
Là où Skate Story surprend, c’est dans sa manière d’intégrer des objectifs. Il ne s’agit pas simplement de réussir des combos pour obtenir un score. Les défis prennent des formes variées : battre des adversaires improbables, atteindre des checkpoints dans un temps imparti, survivre à des parcours dangereux ou accomplir des tâches étranges imposées par des entités tout aussi étranges. Cette diversité permet d’éviter la monotonie, même si certaines séquences peuvent sembler un peu répétitives sur la durée. Le jeu compense largement par son ambiance et son écriture. Chaque défi semble avoir un sens, même obscur, dans la progression globale du personnage.
Il y a également une vraie volonté de laisser le joueur jouer à sa manière. Rien n’oblige à optimiser chaque figure ou à viser la perfection technique. Le plaisir vient davantage du ressenti que de la performance pure. Une philosophie qui colle parfaitement à l’esprit du jeu mais qui pourra dérouter les amateurs de skate très technique ou compétitif.
L’enfer est pavé de néons : direction artistique en roue libre
Visuellement, Skate Story est une claque. Le jeu adopte une esthétique minimaliste et surréaliste, faite de couleurs tranchées, de textures brillantes et de formes géométriques parfois instables. Le choix d’un héros translucide renforce cette impression de fragilité permanente, presque oppressante. Chaque environnement possède sa propre identité visuelle, sans jamais tomber dans la redite. Certains niveaux évoquent des autoroutes infinies baignées de lumière artificielle, d’autres des espaces plus fermés, presque claustrophobes. Le tout est sublimé par des effets de lumière qui transforment chaque mouvement en spectacle visuel. Cette direction artistique n’est jamais gratuite. Elle sert constamment le propos du jeu, renforçant cette sensation d’évoluer dans un monde qui n’obéit pas aux règles habituelles. On ne skate pas seulement pour avancer, mais pour exister dans cet univers instable.
Une bande-son qui fait corps avec la glisse
Impossible de dissocier Skate Story de sa bande-son. Les musiques électroniques, souvent planantes, parfois plus agressives, accompagnent parfaitement la progression du joueur. Elles ne cherchent pas à voler la vedette à l’action, mais à l’épouser. Chaque accélération, chaque saut, chaque grind semble presque synchronisé avec les pulsations musicales. Le son devient un guide, un repère, parfois même un soutien psychologique lorsque le niveau de difficulté monte d’un cran. C’est dans ces moments que le jeu atteint une forme de transe ludique, où l’on ne réfléchit plus, on glisse. Le sound design est également très soigné. Les bruits de la planche, les impacts, les résonances du verre ajoutent une dimension tactile à l’expérience. Tout concourt à immerger le joueur dans cet étrange ballet infernal.
Une durée de vie à l’image du projet
Comptez environ cinq à six heures pour venir à bout de l’aventure principale. Une durée relativement courte, mais cohérente avec la proposition. Skate Story ne cherche pas à s’étirer artificiellement. Il raconte ce qu’il a à raconter, puis s’arrête. Certains regretteront l’absence d’un vrai mode endgame ou de défis plus poussés une fois la campagne terminée. D’autres apprécieront au contraire cette capacité à ne pas en faire trop. Le jeu laisse une impression durable, précisément parce qu’il ne s’épuise pas.
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Avec Skate Story, le skate devient un langage, un moyen d’explorer un univers aussi étrange que fascinant. Malgré quelques imprécisions dans les contrôles et une narration volontairement nébuleuse, l’expérience marque durablement par son identité forte et sa cohérence artistique. Oui, le jeu ne plaira pas à tout le monde, mais il s’adresse à ceux qui cherchent autre chose qu’un simple enchaînement de tricks. Une œuvre singulière, fragile et audacieuse, à l’image de son héros de verre.