Test : Lumines Arise - PS5

Lumines Arise - PS5

Lumines Arise - PS5

Genre : Tetris like

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Lumines Arise, c’est le retour d’une vieille obsession qui avait déjà grillé pas mal de batteries de PSP. Cette fois, le puzzle musical revient sur PC, compatible VR comme en bon vieux « flat » sur écran, sous la houlette de l’équipe derrière Tetris Effect. Autant dire que nos rétines et nos oreilles n’étaient pas prêtes.

Test effectué à partir d'une version PC

Sur le papier, Lumines Arise reste fidèle à la formule qui a fait la série : une grille de 16 x 10, des blocs de 2 x 2 composés de deux couleurs, et une ligne temporelle qui balaie l’écran pour effacer les carrés complétés. La différence, c’est la façon dont tout est pensé pour fusionner avec la musique et l’habillage visuel, jusqu’à transformer la partie en espèce de trance interactive. Chaque stage est un « skin » avec sa palette de couleurs, son fond animé et sa piste musicale réactive. On passe d’une jungle moite à des rues japonaises bourrées de néons, puis à des visions plus abstraites façon rêve sous stroboscope. Le jeu empile plus de 35 tableaux de ce genre, tous faits main, avec des variations de tempo qui influencent directement la vitesse de la fameuse ligne de temps. La grosse nouveauté de cet épisode, c’est la mécanique Burst. En jouant propre, on remplit une jauge qui permet, une fois déclenchée, de suspendre l’effacement pendant plusieurs passages de la ligne. Le but est simple : profiter du répit pour construire un énorme bloc d’une seule couleur, avant de tout faire exploser en un combo. Ce gameplay, déjà très solide, est décliné dans un paquet de modes. Le Périple sert de campagne principale, enchaînant plusieurs stages avec des objectifs de score ou de survie. On trouve aussi des missions plus ciblées, des défis à base de puzzles à résoudre, et une Playlist qui permet de se monter sa suite de stages idéale, jusqu’à douze d’affilée. Enfin, le multijoueur donne accès à des batailles en ligne et aux classements mondiaux, avec crossplay entre PS5 et PC. De quoi occuper pas mal de soirées si l’on a l’esprit de compétition.


VR ou pas VR : même drogue, autre dosage

Lumines Arise a été pensé dès le départ pour tourner aussi bien en VR qu’en mode classique. Sur PC, on peut donc brancher un casque SteamVR, basculer en vue immersive et se laisser enfermer volontairement dans un tunnel de sons et de lumière. La grille est toujours devant, mais tout ce qui l’entoure se met à remplir le champ de vision. Avec un bon casque audio, on a vraiment l’impression de disparaître dans le jeu le temps d’un run. Ce qui est intéressant, c’est que le cœur du gameplay ne change pas. Que l’on joue en VR ou sur simple écran 2D, les blocs tombent au même rythme, la ligne de temps garde la même logique et les mécaniques restent strictement identiques. Avec la VR, l’expérience gagne en intensité et en focus, mais on ne perd rien en restant sur un écran classique. On peut donc parfaitement profiter du jeu sans casque, sans avoir la sensation d’une version mutilée. En VR, le vrai gain se situe sur la sensation de flow. La manière dont les particules, les avatars et les arrière-plans enveloppent la vision périphérique aide à entrer plus vite dans cette zone où l’on joue presque en pilotage automatique. Mais ça vient avec un prix : certaines skins, déjà chargées sur écran, deviennent franchement brouillonnes une fois affichées tout autour de soi. Quand le fond décide de hurler autant que les blocs, les erreurs de lecture arrivent plus vite que le game over. Sans VR, l’expérience est plus sage, mais aussi plus lisible. Sur un bon écran 4K, Lumines Arise reste un spectacle ultra propre, avec une interface claire et une latence inexistante. Sur PC, même une config raisonnable tient facilement les 60 images par seconde sans toucher aux options, ce qui tombe bien pour un jeu où le moindre micro accroc casse le rythme. Sur Steam Deck, on frôle les 60 fps verrouillés, consommation maîtrisée et aucun réglage spécifique requis, ce qui en fait un parfait compagnon de canapé ou de transports.

Lumines Arise

Une bande son qui fait le taf, mais pas un nouveau Tetris Effect

Côté oreilles, Lumines Arise ne fait pas semblant. La bande son, signée une nouvelle fois Hydelic, pioche dans un peu tout ce qui groove : électro, RnB planant, touches jazz ou house plus musclée. Chaque morceau est construit pour coller au déroulé d’un stage, avec des montées, des ruptures et des drops qui suivent la densité de la grille et la vitesse de la ligne de temps. L’ensemble fonctionne bien, surtout sur de longues sessions où l’on se laisse porter d’un stage à l’autre. Mais il faut être honnête : toutes les pistes ne restent pas en tête, et la sélection manque parfois de ces gros moments de grâce qui avaient fait de Tetris Effect une playlist qu’on réécoute hors-jeu. Là où le jeu marque davantage de points, c’est dans la façon dont chaque son réagit à nos actions. Le moindre déplacement ou rotation de bloc produit un petit bruit percussif qui se cale sur le rythme, les combos déclenchent des explosions musicales, et les changements de skins peuvent totalement réinventer la couleur sonore d’une partie. On finit par jouer la musique autant que le puzzle, ce qui donne parfois l’impression de mixer un set sans toucher à un platine.

Lumines Arise

Trop de particules tuent la particule

Là où Lumines Arise se prend un peu les pieds dans son esthétique, c’est sur la lisibilité. Les artistes ont clairement décidé de pousser à fond le côté synesthésie, quitte à saturer l’écran de particules, de silhouettes animées et d’effets de glow. Le résultat est splendide en capture d’écran, mais parfois beaucoup moins pratique en pleine montée de difficulté. Certains skins jouent sur des contrastes douteux ou des motifs de fond qui brouillent la lecture de la grille, surtout quand la vitesse augmente. Le jeu propose tout de même un solide menu d’options d’accessibilité pour calmer un peu les ardeurs visuelles : réduction des effets, intensité des particules, filtres pour le daltonisme, etc. Même en les poussant, cependant, on n’échappe pas totalement à certains arrière-plans trop envahissants. C’est loin de rendre le jeu injouable, mais ça suffit à casser le flow sur quelques stages, ce qui est dommage pour un titre qui en fait justement son argument numéro un.

Lumines Arise

Un contenu généreux, mais une progression qui tire un peu en longueur

En termes de contenu, difficile de râler. Le Périple propose déjà une bonne durée de vie rien qu’en visant le simple clear des stages, et devient franchement chronophage dès qu’on commence à chasser les meilleurs rangs. À côté, les modes Mission et Défi ajoutent une couche de puzzles plus techniques, parfaits pour comprendre les subtilités du Burst ou apprendre à manipuler les blocs pour étendre un carré sur toute la largeur de la grille. On débloque au passage des avatars et des éléments cosmétiques, un peu gadgets, mais qui donnent une petite carotte supplémentaire pour revenir. Le multijoueur en ligne, lui, fonctionne correctement, avec crossplay activable ou non dans les options. Les matchs sont nerveux, la marge de progression est énorme et les addicts de leaderboard ont de quoi s’occuper, surtout que la communauté PC et PS5 semble au rendez-vous au lancement. Le revers, c’est que la progression peut paraître un peu grindy si l’on veut tout débloquer. Certains objectifs demandent de répéter les mêmes stages ou de passer un temps déraisonnable à optimiser sa route.

Lumines Arise

Lumines Arise réussit à moderniser une formule déjà culte sans se perdre en route. En VR ou sur simple écran, le jeu aligne une boucle de gameplay ultra propre, un habillage hypnotique et un contenu généreux. Reste une lisibilité parfois bancale et une bande son moins « culte » que son grand cousin Tetris Effect. Mais pour qui cherche un puzzle game à la fois zen et exigeant, c’est clairement un excellent candidat.
08 décembre 2025 à 14h01

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Points positifs

  • Gameplay simple à comprendre, profond à maîtriser
  • Mécanique Burst qui relance bien la formule
  • VR très immersive sans rendre le mode écran obsolète
  • Direction artistique spectaculaire quand elle ne déborde pas
  • Contenu riche et crossplay entre PC et PS5

Points négatifs

  • Certains skins trop chargés qui nuisent à la lisibilité
  • Bande son inégale avec moins de thèmes mémorables
  • Progression un peu grindy pour tout débloquer
  • Online correct mais assez basique en options
  • Prix pas ridicule mais qui peut faire réfléchir pour « juste » un puzzle game

Gribouillé par...

Lorris

Lorris

Fin limier du mot

Jean-Claude Van Damme au corps, Jean-Claude Dusse dans la tête. C'est parfois l'inverse.

Twitter : @Yolorris

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