Test : Blazing Dragons - PlayStation

Blazing Dragons - PlayStation
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Oyez oyez braves gens. Marre des tirs de roquette, des voitures néonées et de mouiller vos chaussettes propres en entrant dans la salle de bain ? Blazing Dragons est fait pour vous. Nous prenons notre Delorean fait maison pour revenir fin 1996, un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Plongeons dans un univers fantastico-médiéval sans queue ni tête, adaptation d'un dessin animé de cette époque baptisée "Sacré Dragons".

Test effectué à partir d'une version PlayStation

La cinématique d'introduction met tout de suite dans l'ambiance. Sous forme de dessin animé (assez mal animé), on y apprend que les vilains pas beaux humains sont en train de piller les mines royales de diamant de Camelot. Les 4 chevaliers de la table carrée mettent alors en place un plan d'attaque pour défendre leurs bijoux de famille. Le titre du jeu s'affiche alors sous les bruits des coups d'épées et des humains hurlant leur fuite, le contexte est posé. Reprenant les bases du mythe Arthurien tout en le déformant à l'extrême, le Roi Artifur et ses 4 chevaliers (les seuls du royaume, semble-t-il) dont Sir Lance-à-l'eau, combattent l'immonde race humaine et son tyran Sir Georges (ou plus communément Le Gros Dégueulasse quand on l'a vu la première fois). Cet univers, issu de l'imaginaire fertile de Terry Jones des Monty Pythons (qui a aussi créé la série animée dont il est adapté, mais attention, ce jeu n'a strictement RIEN A VOIR avec la série, le contexte est similaire mais les personnages, le but, les décors, tout est différent), est particulièrement original. Le jeu, lui, est une mine d'or de références en tout genre, par exemple à l'asile de fou des contes de fée, on y croise le joueur de flûte de Hamelin qui ne s'empêche plus de jouer de peur de voir des rats l'attaquer, un homme qui mange des mouches (et qui s'avère être une grenouille transformé en homme à cause d'un baiser d'une princesse), mais aussi Rapunzel qui est traumatisé par ses cheveux et passe son temps à les raser. Même la dame du lac est présente et se débarrasse des ordures qui traînent au fond de sa culotte de son lac.
Vous l'avez compris, nous sommes dans l'univers de la folie, du loufoque et de la débandade assurés pour celui qui aime les contes, les histoires de dragons, de chevaliers, de combats d'épée, et tout ça. Une petite âme d'enfant (oui, elle est là, cachée derrière vos muscles, vos tatouages et votre grosse voiture) et une bonne dose d'humour sont les pré-requis pour toucher à ce jeu, que dis-je, cette œuvre vidéoludique malheureusement méconnue de tous. On a forcément dans notre collection un jeu comme celui-là, que personne ne connaît, que personne ne suspecte, mais qu'on aime et qu'on trouve parfait et qu'on voudrait faire découvrir au monde entier quand il arrêtera d'écouter Lady Gaga, Justin Bieber et La Fouine.

Tu cliques ou tu pointes ?

Maintenant que vous avez tous compris de quoi il en retournait, on peut parler du jeu. En fait, il s'agit ni plus ni moins d'un point’n’click en 2D sur console (PS1 et Saturn), reprenant un gameplay similaire à Sam & Max Hit The Road (sur PC celui là), c'est à dire que l'on dirige un curseur et que c'est lui qui décide de l'action à effectuer. On clique avec une main ? On attrape quelque chose, on ouvre une porte. On clique avec une bouche ? On parle aux personnages (ou à un objet, pourquoi pas ?). Un œil ? On observe. Un pied ? On marche. Bon, je vais pas non plus tous les faire (trop tard en fait), mais c'est très simple à jouer et on comprend tout de suite comment ça marche. Le but du jeu est, comme tout bon point’n’click qui se respecte, d'amasser des objets à stocker dans son inventaire (sous forme de sac) pour résoudre des énigmes et faire avancer le scénario. L'aventure est aussi ponctuée de mini-jeux comme la chatapulte (une catapulte, mais le projectile est un chat, normal), le bras de fer chinois, ou une battle de danse contre un gros loubard en tutu sous forme de QTE (en 1996, s'il vous plait ! Bien avant Shenmue, EH OUI !)

C'est un dragon et un humain dans un bar. Le dragon dit...

Nous dirigeons Flammèche, un jeune et beau dragon un peu flemmard (flamme, flemme, bon ok) qui ne rêve que de la jolie Princesse Flamme. Notre héros est inventeur (un feignant quoi), et la plupart des énigmes reposeront sur ce fait. Il faudra fouiller dans son carnet d'invention et reproduire l'une d'elle "grandeur nature" avec les objets que l'on trouve à droite à gauche pour débloquer les situations et faire avancer l'histoire. Mais qu'elle est-elle me direz-vous ? Le jeu démarre avec la "sonnerie à retardement" du réveil de Flammèche, puis Trépied, le bouffon, arrive et nous convie à la table du roi. Avec une heure de retard (une feignasse, je vous l'avais dit), Flammèche se dit que ça sent le roussi et qu'il vaut mieux ne pas trop tarder et s'esquiver avant que le Roi ne vienne lui frotter les écailles. Manque de chance, pris la main dans le sac, Sa Seigneurerie Artifur donne comme punition de laver la vaisselle royale avant de pouvoir sortir du château. La réunion peut alors commencer, il est question d'un futur tournoi. Celui-ci offrira à qui le gagnera, la chance d'épouser la princesse Flamme et de devenir le souverain du royaume de Camelot. Sir Lance-à-l'eau est vu comme favori, mais Flammèche ne l'entend pas de cette oreille. Après tout, lui et la princesse semblent déjà très amoureux l'un de l'autre, pourquoi ne peut-elle pas épouser le dragon qu'elle aime ? Flammèche doit alors gagner ce tournoi, MAIS.... Il faut être chevalier. Pour être chevalier, il faut déjà être écuyer puis passer les épreuves de la Grotte des Dilemmes. Et le tournoi est dans 3 jours… quand je vous disais que c'était une sale feignasse. Mais c'est là qu'entre Sir Georges et Mervin l'enchanteur en plein dans le château, tranquille, et qui expliquent qu'ils vont participer au futur tournoi par le biais de leur candidat Le Dragon Noir. Brrrouh, j'en tremble encore.

Jeune dragon recherche piston

C'est là que le véritable jeu commence, nous pouvons déambuler dans le château, effectuer notre première invention, le lave-vaisselle automatique (FEIGNANT FEIGNANT FEIGNANT !) puis sortir du château afin de quérir les chevaliers (qui se sont tous mis dans des situations extravagantes) pour devenir leur écuyer (en les suppliant comme un Cornelongue Roumain). Nous disposons d'une world map enchantée pour nous déplacer, certaines zones étant bloqués au début du jeu pour se dévoiler au fur et à mesure (c'est ça l'enchantement). D'ailleurs, les environnements sont particulièrement variés. Du château de départ, au jardin de celui-ci, les mines de diamant, l'asile de fou, le lac, ou encore le royaume des humains, triste, sale, et dont le seul intérêt pour le peuple est le bar du coin (comme quoi, c'est pas si irréel finalement).
La force du jeu réside néanmoins dans ses dialogues dont l'humour est à toute épreuve (et je pèse mes mots, c'est VRAIMENT hilarant pour qui aime le style Monty Python), même les doublages VF sont excellents (dont Le Roi Artifur doublé par le grand Benoît Allemane) . Les musiques composées de "pouet pouet" sont assez simplistes mais très accrocheuses et finissent par s'infiltrer dans notre crâne pour ne plus jamais s'enfuir. Le seul gros bémol de ce jeu, ce sont les nombreux temps de chargement (à chaque écran) bien trop longs et bien trop moches, on finit par s'y faire mais ça rebute au début. La durée de vie quant à elle est similaire aux jeux du genre, très longue la première fois et d'une certaine difficulté dans la résolution des énigmes toutes plus loufoques les unes que les autres (j'y ai passé plusieurs années. Bon j'étais enfant, mais j'avais un "grand" avec moi !). Mais une fois qu'on connaît le jeu, il suffit d'une poignée d'heures pour en voir le bout. Tel un Monkey Island, on se surprend tout de même souvent à y retourner, ne serait-ce que pour réentendre les répliques cultes ("Très bien, tu diras au Roi, notre souverain absolu, maître de tout ce qu'il contemple, que tu es trop occupé pour lui accorder un peu de ton temps précieux" -Trépied à Flammèche) et revoir les nombreuses situations déjantées (un pêcheur qui attrape la dame du lac dans son filet ? Easy gros).
En clair, c'est un jeu quasi-parfait pour les amoureux du genre, qui n'a rien à envier aux productions Lucas Arts de l'époque mais qui n'aura jamais le succès qu'il mérite. Le talent des auteurs et l'adaptation en VF intégrale qui n'enlève en rien son humour extraordinaire font de ce jeu une petite pépite qu'on garde précieusement et qu'on se plait à refaire régulièrement.
08 juillet 2013 à 21h44

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Points positifs

  • L'univers
  • L'humour
  • Les dialogues et la bande son en général
  • Les nombreuses références

Points négatifs

  • Les chargements trop longs, trop moches et trop présents
  • Les animations datées même pour l'époque

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