Généralement moins fignolé que ses antécédents sur console de salon, un épisode développé sur console portable peut laisser sceptique. Celui-ci, se voulant un spin-off se situant entre les deux opus de PS3, arrive à se démarquer d’eux sans pour autant détonner. On retrouve les mêmes sensations de jeu, à la différence près que celui-ci est à la troisième personne. Exit Nathan Hales, bonjour James Grayson, mercenaire cradingue, raciste et sans un poil de compassion. Une seule chose l’anime : la haine des chimères, cet envahisseur extra-terrestre sur le point d’anéantir l’humanité, qui l’a forcé à tuer son grand frère.
C'est pas ma... Ah ben si, c'est ma guerre.
Petit rappel si vous n’avez pas joué aux épisodes PS3 (
ici et
là) : nous sommes en 1951, la seconde guerre mondiale n’a pas eu lieu. Les nazis sont ici remplacés par des bestioles à la technologie bien supérieure qu’on croirait sorties de Doom (jusqu’au canon à impulsions) qui ne font pas la distinction entre les blonds et les bruns. Tout le monde passe à la moulinette. Seule résistance : l’armée du Maquis, groupe de combattants de France et des alentours et prête à rendre son dernier souffle, que vous rejoignez malgré vous pour éviter la peine de mort. Et de toute façon, quitte à mourir, autant que ce soit en bottant le cul des chimères. La tâche est donc plutôt importante : l’avenir de ce qu’il reste de l’Europe repose sur vos épaules, et il va falloir zigouiller du vilain à outrance pour la sauver. On a donc affaire à un scénario sans nuance, d’ailleurs prévisible du début à la fin, qui se pose là et nous défie d’y trouver à redire. Tellement ridicule et mal interprété (intégralement doublé en français) qu’il pourrait être rebutant s’il ne devenait pas drôle pris au second degré.

Tourisme européen
Une fois le sujet exposé, il ne vous reste plus qu’à vous rendre à Paris à pied, où les chimères ont installé leur QG. Mais depuis Rotterdam, où votre flotte s’est écrasée, ça fait une trotte. Pas le choix, il faut avancer. À partir de là, de nombreuses phases de shoot tout ce qu’il y a de plus classique s’enchaîneront dans des niveaux qui pourraient être la définition du mot « linéaire ». D’une facilité déconcertante au début, les difficultés apparaîtront rapidement à mesure de votre progression, par intermittence toutefois. Quelques phases de
mecha, devenues indispensables pour tout jeu du genre, permettront de se défouler un peu plus sans vraiment craindre la défaite. Et si l’on accepte le côté répétitif de ces combats, jusqu’à la faible variété de types d’ennemis, la réalisation est tout à fait convenable pour ce type de jeu. Les graphismes sont parmi les meilleurs sur la console, l’ambiance sonore est parfaitement mesurée pour intensifier chaque phase. Encore une fois, c’est du grand classique, sans aucune innovation mais bigrement efficace.
Résolvez les énigmes du professeur Grayson
Le panel d’armes est plutôt faible, mais nettement suffisant et varié pour que toutes soient utilisées sans qu’on se trouve en manque. Elles sont complémentaires et, chacune bénéficiant d’une fonction secondaire, suffisent à dégommer les bestioles qui nous veulent du mal. Du côté des bonus, un bon paquet de zones cachées renferment des « infos » (extraits cachés du carnet de notes de Grayson, qui apportent des précisions sur l’univers de la série), et de nombreux challenges qui permettront de déverrouiller de nouvelles armes. Vous pouvez totaliser une bonne quinzaine d’heures de jeu au minimum si vous prenez la peine de recommencer chaque niveau où vous en avez raté. Ce dernier aspect laisse à penser que le jeu est finalement un tout petit peu moins linéaire qu’on le croit tant il est facile de passer à côté des salles secrètes. Petite option gadget supplémentaire : vous pourrez bénéficier de certaines fonctionnalités si vous « infectez » votre jeu par l’intermédiaire du
deuxième épisode de PS3.