Le pari lancé par
Namco en lançant le développement de
SoulCalibur : Broken Destiny sur
PSP est osé, et c'est le moins que l'on puisse dire. Réussir un portage pur et simple de
SoulCalibur 4, lequel était déjà un authentique chef-d'oeuvre de la Next Gen, sur la minuscule
PSP. Il ne s'agit pas de réaliser une énième déclinaison d'une licence à succès, dans un principe de jeu moins exigeant que de la baston 3D, comme avec le mitigé
SoulCalibur legends sur Wii. Non, on a décidé d'obtenir le même résultat que dans le salon. Bon courage.
Sous l'calebut de SoulCalibur
Allez, pas la peine de garder le suspense plus longtemps, si suspense il y a eu. Le portage est incroyablement bien réussi. Ce n'est pas une version de SoulCalibur au rabais, loin de là. Les graphismes sont réellement impressionants, du jamais vu sur
PSP.
Namco réussit un tour de force qui pousse la portable de Sony dans ses derniers retranchements, c'est certain. Les décors sont magnifiques, et sont effectivement pour la plupart déjà présents dans Soulcalibur 4. On retrouve absolument tous les combattants de la mouture salon, exception faite de Yoda, Vader et l'apprenti, humbles invités repartis avec leurs cliques et leurs claques. Ils laissent place à Dampierre, une sorte d'aristocrate farfelu imprévisible, proche de Voldo dans son approche du combat, et à l'inimitable Kratos de
God of War, demi-Dieu manipulant chaînes et lames avec la légèreté d'un Chabal sur un anglais. On peut donc compter sur 28 combattants au total, de Kilik, la réincarnation à peine masquée du Roi-Singe, à Cervantes, le pirate à moitié décrépi, en passant par Maxi le fils caché de Bruce Lee et Ivy la plantureuse fouetteuse aux capacités pulmonaires impressionnantes, personne ne manque à l'appel. On regrettera néanmoins que ceux-ci n'aient absolument pas besoin d'être débloqués et sont accessibles dès le départ. Mais tous ont subi leur conversion avec panache, en ne lâchant rien au passage. Chacun possède toute sa panoplie de coups dans les moindres détails et une fois encore, rien n'a été omis. Certains personnages ont même été légèrement remanipulés afin de suivre les suggestions des joueurs.
Non, Kratos n'est pas un mousquetaire
Le portage sur
PSP ne porte pas vraiment préjudice à la maniabilité. Certes, elle demande un petit temps d'adaptation, mais elle devient rapidement aussi intuitive que dans les autres éditions du jeu. On retrouve même toutes les petites nouveautés qui ont été ajoutées lors du développement de
SoulCalibur 4. Ainsi, le système de Guard Impact (coup paré et riposté dans la foulée) est toujours de mise, ainsi que les K.O. critiques. Ces derniers permettaient, après avoir longuement frappé un ennemi se protégeant, de lui faire un mouvement spécial impressionnant et d'en finir avec sa carcasse pour de bon. Toutefois, il est maintenant possible d'éviter la sentence ultime grâce au Purge Active. Celui-ci permet de se séparer de son armure en plein combat. On devient évidemment plus sensible aux coups de l'adversaire, mais exécuté au bon moment, on peut sauver sa peau. Des graphismes hallucinants, doublés d'une animation et d'une jouabilité au poil, SoulCalibur : Broken Destiny est techniquement irréprochable.
Non, Kratos n'est pas portugais non plus
Seul vrai bémol, le contenu. L'éditeur de personnages est très bien fichu, mais quelle que soit votre création, vous ne la partagerez pas avec grand monde puisqu'il n'y a pas de mode online. Vous ne pourrez jouer qu'avec deux PSP en duel, et dans un jeu tel que celui-là, c'est tout de même son intérêt premier que de déboiter des mâchoires aux intelligences non artificielles, mais néanmoins discutables. En solo, vous pourrez réaliser des défis. Ce mode comprend un scénario absolument insupportable et il s'apparente à un tutoriel infini. Le but est de réaliser une parade, un coup, une combinaison, ou n'importe quoi d'autre à la vitesse de l'éclair. Entre deux défis, un dessin agrémenté d'une histoire probablement écrite par une armée de stagiaires bourrés. Sorti de là, pas de mode histoire. Des parties rapides, et un mode survival. C'est tout, vous pouvez sortir maintenant. On tient donc un jeu fantastique mais n'allant nulle part. C'est triste, mais après tout, c'est un jeu de baston, on joue rarement pour le scénario. Mais dans ce cas, pourquoi diable ne pas avoir plus développé le mode online ?