Le chevalier Remus aura eu la mauvaise idée, en ces temps médiévaux, d'épouser la fille d'un roi sous le contrôle d'une sorcière. Remus, son frère Romulus et son épouse Sylvia se voient donc massacrés lors de la cérémonie de mariage. Revenant d'outre-tombe par désir de vengeance munis du pouvoir de transformer quiconque en mort-vivant, ils décident de s'attaquer à l'armée royale et aux membres de l'aristocratie locale.
Zombie Revenge
L'effort en terme de gameplay fourni par les équipes de
Koei Tecmo est loin d'être vain : créer et contrôler une horde de zombies afin de se défaire d'adversaires gigantesques ou d'interagir avec le décor est une excellente idée, indispensable à une bonne progression dans le soft. Cependant, sa mise en pratique laisse demeurer quelques points contestables. Ici on projette ses zombies les uns après les autres sur un adversaire démesuré pour l'affaiblir et mieux le vaincre, là on détruit une catapulte ou une porte en envoyant son armée d'outre-tombe au travail. On peut aussi, il est vrai, créer des ponts… mais cela s'arrête là. L'innovation est donc importante, sans doute, mais pas assez variée pour convaincre.
A cela s'ajoutent quelques soucis auxquels il faudra s'habituer pour bien profiter du soft. L'IA ennemie, tout d'abord, est souvent risible : l'armée adverse présente de graves problèmes psychomoteurs et, de manière générale, une tendance à ne pas savoir où donner de la tête. Sur un champ de bataille où le nombre de protagonistes atteint parfois la quarantaine, on n'y prend pas toujours garde. Ce qui amène d'ailleurs un autre gros défaut du jeu, son caractère très brouillon. Les combats se font souvent au jugé et choper (bouton rond) un adversaire pour le zombifier relève rarement du skill mais plutôt de l'aléatoire.
Hormis ces innovations somme toute limitées, on se retrouve en présence d'un beat them all tout ce qu'il y a de plus classique : carré pour une frappe normale et triangle pour une frappe accentuée, croix pour sauter, gâchette de gauche pour recentrer la caméra et enfin gâchette de droite pour commander ses troupes. Rien de bien révolutionnaire, donc, mais toujours efficace.
Zombie for nothing
Mais efficacité ne rime pas toujours avec variété, et
Undead Knights ne déroge pas à cette règle. L'action pâtit d'une tendance à la répétition entaillant le plaisir de jeu chapitre après chapitre. On passe d'un checkpoint à l'autre (d'une arène à l'autre plus précisément) sans jamais avoir d'autre alternative que de taillader, détruire et zombifier, sans jamais pouvoir briser la linéarité du titre (ce qu'aurait réalisé le premier
Castlevania venu). Certes, trois personnages sont jouables, et les upgrades sont relativement nombreux (on n'est pas en présence de
Bayonetta non plus !), mais cela n'est pas assez enrichissant pour réellement convaincre, une fois de plus.
L'ambiance gothique du titre est soutenue par une réalisation technique et artistique assez réussie, sans atteindre les sommets de
God of War Chains of Olympus sur le même support. Les décors restent assez pauvres, sans relief... Cependant, force est de constater un effort fourni au niveau des boss, gigantesques : que ce soit l'éléphant géant tout droit sorti du passage des Alpes par Hannibal, ou les diverses transformations des protagonistes principaux. Mention spéciale attribuée à la cinématique d'introduction, l'une des plus belles qu'il m'ait été donné de visionner sur PSP.
Cranberries
Trop répétitives et rares pour être honnêtes, les musiques ne marqueront pas les esprits. Par contre, l'ambiance sonore est particulièrement soignée, et entendre un « all fucking die » lancé en plein milieu d'un combat acharné est un réel bonheur, qui correspond à l'esprit décalé et parfois même humoristique du soft. Autre argument en faveur de la bande-son, les hurlements des morts-vivants, particulièrement comiques, tout comme leur attitude, une fois pendus à l'un des nombreux boss du jeu. Les doublages sont excellents (en anglais) et font profiter des séquences de dialogues lors des cinématiques réalisées avec le moteur du jeu, malheureusement sans synchronisation labiale (les bouches ne s'ouvrent même pas).