Test : Tactics Ogre : Let Us Cling Together - PSP

Tactics Ogre : Let Us Cling Together - PSP
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C’est l’occasion d’aborder une part de l’histoire vidéoludique avec ce Tactics Ogre : Let Us Cling Together et le travail d’un maître incontesté en divertissement de masse pour ce qui est de Yasumi Matsuno : fier papa de Vagrant Story, Final Fantasy XII et tout et tout… Alors que penser de ce titre et de ce portage aujourd’hui ? Comment se positionner face à ce jeu d’une autre époque, tout de même élu septième meilleur jeu de l’histoire !?
Tactics Ogre : Let Us Cling Together est sorti pour la première fois il y a très très longtemps, au siècle dernier c’est pour vous dire, en 1995 plus exactement. La machine infernale capable de faire tourner ce jeu à l’époque fonctionnait à la vapeur et était tractée par quatre magnifiques chevaux de trait, tous élevés au haras de Couvains et Semilly, qui se nommait Super Famicom (Tadaaaa !). Le directeur de développement, monsieur Yasumi Matsuno est un génie et un proche de Pierre de Coubertin, il travaillait dans ces temps immémoriaux sous l’égide du studio Quest et nous lui devons tous ce célèbre dicton : jeux de mains, jeux de vilains ! Cette création sous forme d’un RPG tactique connût un tel succès à l’époque de la part des critiques et de la plèbe, que son adaptation sur des engins plus récents ne tarda pas. Et ce fut l’occasion de voir tourner des portages de ce jeu sur Saturn et PlayStation première du nom (Oh les beaux jours ! Ah le vieux style !). Le portage qui nous intéresse aujourd’hui est sur la console portable de Sony et ceci n’est pas innocent car la largeur de son écran associée à sa nature mobile et docile offrent une seconde vie au jeu en forme d’éloge.

Ogre de Tactique : Permettez-nous d'Adhérer Ensemble ; cf : Google traduction

Contrairement à ce que vous pourrez entendre partout, ce jeu ne mérite pas à lui seul l’achat d’une PSP et on peut même ajouter qu’il est réservé à un public averti. La première chose et sans doute la plus grande critique que l’on peut émettre sur ce jeu est qu’il n’est pas traduit en français, mais alors pas du tout ! Vous me direz : « t’avais qu’à faire tes homeworks ! » (Je me gausse !), ce à quoi je ne peux m’empêcher de répondre « lisez le titre du jeu encore une fois ! ». Le gros problème n’est pas tant que le jeu soit en anglais, c’est surtout le niveau de cet anglais : on est face à une langue de Shakespeare très littéraire et très soutenue. Ce qui est doublement dommage car le point fort du jeu, paradoxalement, est son scénario… La trame et les possibilités d’influencer l’histoire en faisant des choix importants, voire horriblement brise-méninges tant ils vous demandent de sacrifices est ce qui, entre autres, ont rendu ce jeu « famous » ! Ces choix reposent sur des différences de points de vue idéologiques et politiques qui au cours de l’aventure vous mèneront sinueusement et indiciblement vers l’une des différentes fins possibles. On peut imaginer sans mal que l’immensité du texte à traduire aura découragé Square Enix à se lancer dans une traduction fidèle et soignée, comme nous étions d’ailleurs en droit de l’attendre pour le portage d’un jeu historique, au cas par cas pour chaque pays européen. Mais nous sommes déçus… Surtout que le dos de la boîte du jeu est largement traduit et je vous laisse imaginer le tableau… : « - Maman Maman tu m’achètes une PSP avec truc Ogre, c’qui paraît c’est troooop bien !!! Dis dis ! » Et la crise de larmes arrive en rentrant à la maison, tout ça parce que nos amuseurs n’ont pas traduit leur produit et parce que la presse met des notes phénoménales par nostalgie et manque d’objectivité sur la qualité du produit, dans les conditions actuelles et avec la concurrence qui existe à ce jour.

La tactique c’est pas sorcier !

Le jeu est en 3D isométrique, à l’ancienne, mais pour les amateurs ce n’est pas un obstacle, surtout qu’avec des exigences d’il y a quinze ans, on est sur son derrière. Le style graphique est dépassé mais avec le temps il s’installe une ambiance vraiment pas désagréable et on se rend de plus en plus compte que le support est parfaitement adapté. Votre activité principale sera essentiellement des combats tactiques sur un damier et heureusement pour ces derniers l’anglais est moins compliqué. Enfin, disons qu’au bout d’une dizaine de combats, vous vous y serez fait. Parce qu’au début, autant le dire, vous nagerez complètement dans des tonnes d’explications en anglais bien soutenu, sur la façon de se battre ; sauf si bien sûr vous êtes parfaitement et vraiment parfaitement bilingue. Les différents passages de l’histoire, la gestion de vos troupes et les combats vous occuperont et vous divertiront pleinement, une fois le système de combat assimilé « of course ! »
Le gameplay est un poil inabordable de prime abord mais s’apprivoise avec le temps et devient docile à la longue, voire attachant et de bonne compagnie. Le jeu vous proposera des tonnes d’unités pour confectionner votre armée, avec tous types d’unités possibles et imaginables du sorcier au guerrier et tout le tralala. La diversité et la taille des terrains ne cesseront de vous surprendre et de vous étonner car toutes ces cartes, riches de nivelages variés, permettront à la tactique de prendre toute son ampleur. Lorsque vous jouerez, vous retrouverez les ficelles des RPG tactiques que vous connaissez déjà (tels que les fameux Final Fantasy Tactics) ; normal me direz-vous, ce titre en est de tous l’ancêtre ! Et si vous ne les connaissez pas, vous allez les découvrir et apprendre sans doute à les apprécier. La multitude des adversaires et les moyens à votre disposition pour les anéantir sont presque sans fin. Vous disposez de beaucoup d’unités différentes et vos possibilités d’attaque en sont donc fortement accrues. A travers des combats au corps à corps ou à distance, des combats usant de magie, d’armes de jet ou de cartes de tarot, tous les personnages (et ils sont nombreux !) prennent des niveaux et peuvent être équipés et agencés différemment sur le terrain. Enfin, vous pouvez apprendre des métiers et bien sûr vous y perfectionner pour parfaire votre artisanat.

Ou ai-je rangé mes bottes… ?

Ce qui peut rendre fou mais qui rend également le jeu passionnant est la gestion des équipements et des items, sous lesquels bientôt vous serez ensevelis et qui semblent être des milliers. Tout ce matos permet réellement de personnaliser à l’extrême votre armée et il faut aussi compter sur les compétences des différentes classes de personnages qui évoluent avec le leveling et l’histoire qui se personnalise avec vos choix. Ainsi, vous obtenez une partie unique et impossible à reproduire. Ce sont là les grands atouts du titre, ceux qui ont fait sa renommée. Le titre peut se jouer en multijoueur à deux en réseau local, ce qui est toujours sympathique et ce qui tend à rallonger la durée de vie du titre. Comme si ce dernier en avait besoin ! En effet, vous en aurez pour des dizaines et des dizaines et des dizaines, et des centaines (?) d’heures. Ce jeu est encore une fois fait pour des acharnés bilingues et nostalgiques à donf dans le RPG tactique. Quoi qu’on en dise, le public se veut très ciblé et tout le monde n’y trouvera pas le même intérêt. Malgré tout, il est toujours agréable d’avoir entre les mains un jeu qui a su traverser les époques et être autant salué par la critique.
Tactic Ogre n’est peut-être pas le jeu qu’on attendait tous en 2011, dans cette époque futuriste que nous vivons. GameHope se devait de vous tenir en garde : oui ce jeu a peut-être été une perle mais aujourd’hui, la magie a plus de mal à prendre, surtout quand les sorts sont tous en anglais. On saluera tout de même l’immensité du titre, précurseur des RPG tactiques d’aujourd’hui.
08 mai 2011 à 14h19

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Points positifs

  • Un morceau d’anthologie
  • L’histoire (si on est bilingue)
  • La durée de vie
  • La personnalisation

Points négatifs

  • L’anglais littéraire
  • Les vieux graphismes
  • La complexité
  • Réservé à un public averti
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