Proposant deux jeux en un :
Guity Gear Judgment un beat'em all nerveux, et
Guilty Gear X2 Reload plus classique jeu de bastonnade, la dernière création des studios
Arc System Works présente sur le papier une association bien savoureuse, peut-être de quoi sortir nos PSP de la poussière où elles s'abandonnaient depuis de nombreuses semaines. C'est vrai quoi, il faut quand même remonter à
Metal Gear Portable Ops pour trouver un gros hit à la Playstation Portable, et pire que tout, la conjoncture ne semble pas être partie pour s'inverser à l'avenir. Pour en revenir à ce
Guilty Gear, pour être franc, pas grand monde n'en attendait quelque chose de bien bandant, les fanas de l'import le possédant d'ailleurs depuis presque un an (!) ayant confirmé l'intérêt plus que douteux du soft. Mais voilà, aujourd'hui le soft est là, confirmant un peu la nouvelle orientation de baston dite "de masse" que veulent inculquer les développeurs à la série (chose qu'on peut constater avec le nouveau
Guilty Gear Overture). Alors donc, bouse ou chef d'œuvre ?
Heaven or Hell ? Let's ROCK !
Facteur nouveau, il était comme logique que la série des
Guilty Gear passe un jour par le beat'em all… puis le flipper, et enfin le Karting. Et ma foi,
Judgment rend pas mal sur l'écran 16/9eme sur la PSP, qui se prête donc comme naturellement au genre. Tout y est simplifié : au début, vous n'avez le choix qu'entre un petit groupe de personnage (Chipp Zanuff n'en fait pas partie, sacrilège !) et vous voila déjà lancé dans un village gouverné par les Gears. Le gameplay reprend du coup exactement les mêmes bases que l'homologue typé baston, avec les mêmes combos à sortir, et donc des coups identiques, y compris les attaques spéciales engendrées par une barre de tension pleine, même le Burst est de la partie. On ne sera donc pas dépaysé par la maniabilité, même si la touche X, qui sert dorénavant à sauter, peut créer une certaine confusion lors des combats les plus tendus. Car le soft ne fait pas dans la dentelle, les ennemis arrivent vite et de partout, de quoi souligner la bonne idée de la touche R, qui lance un coup faisant passer l'adversaire touché de l'autre côté de l'écran : idéal pour grouper les pucos d'un seul côté et d'y lancer la sauce. Toujours dans les bons côtés se tiennent les Boss, très coriaces, et qui incitent à un minimum de réflexion et de savoir-faire pour les dézinguer. Cependant, beat'em all oblige, les longues cessions de jeu sont fortement déconseillées, tant on s'emmerde copieusement après 3 tableaux torchés à la suite… taper, taper, taper… c'est marrant, mais pas longtemps. Surtout que le scénario est loin de tenir en haleine… A peine différent pour chaque personnage, il emmène toujours à faire la même choses avec un goût prononcé de ridicule, rien n'est sensé quoi. Au pire, vous pourrez vous consoler avec le mode multijoueur, quant à lui fort réussi, et qui relance l'intérêt… pour un laps de temps.
Mumh, c'est booon les shorts
L'autre facette de
Guilty Gear Judgment cache donc un autre titre: la version
Reload de la véritable légende des jeux de combat 2D :
Guilty Gear X2. Bien sympa tout ça, mais on regrette néanmoins que les développeurs n'aient pas plutôt intégré à
Judgment la simple version X2, dans le but d'au moins inciter à bien parcourir le soft. Je m'explique : ici, tout est déjà débloqué, tous les personnages (Kliff et Justice) et les versions EX, Black… des protagonistes. De plus, les modes Story et Mission ont disparu, soit une énorme perte pour la durée de vie de cette adaptation. Si bien qu'on la lancera seulement pour se faire quelques combats entre deux stations, et non pour vraiment "finir" le jeu. Heureusement, le gameplay est resté à l'identique, bien qu'il soit parfois très difficile de sortir certaines attaques faute à l'ergonomie douteuse du pad PSP. Ardue est donc la tache de demeurer performant sur ce
Guilty Gear X2 Reload, que ce soit en combattant via les touches directionnelles, ou avec le joystick, tout est hasardeux. Pire, jouer longuement au titre d'
Arc System Works provoque même une douleur presque insupportable aux avant-bras, bref, on est loin du confort du stick d'arcade quoi. Heureusement, et c'est la seule nouveauté du portage, un mode multijoueur jouable en Ad Hoc est de la partie, du moins si vous arrivez à trouver du pucos ayant le même jeu, et étant bien chaud pour vous affronter en mano à mano. Si bien qu'au final, on obtient donc une adaptation qui tient indiscutablement la route graphiquement, mais qui pêche dans son gameplay et surtout son contenu, amputé de tous les modes vraiment sympas, et de leurs bonus qui roxxent (souvenez vous des artworks et surtout des vidéos de
GGX2… :love: ).
Ky Kiske sort avec Potemkin
Prônant toujours une ambiance particulière très rock gothique, la réalisation des deux jeux de
Guilty Gear Judgment est identique à celle des derniers épisodes débarqués sur Playstation 2 : c'est fichtrement de la 2D de haut niveau, avec des effets agréables de partout.
Judgment quant à lui inaugure des arrières plans inédits et fort sympathiques, dans le ton de la saga, et suffisamment variés pour ne pas complètement lasser. Tout comme les ennemis. Car si vous vous taperez certainement du Gear de base, de toutes les couleurs de l'arc en ciel, d'autres créatures auront aussi le malheur de s'opposer à votre progression. Seule ombre au tableau, l'affichage un peu brouillon de la barre de tension, très petite, et se remplissant d'une couleur fade n'attirant pas l'œil, on est donc constamment obligé de quitter l'action des yeux pour y prêter attention. Mais dans l'ensemble, tout est bien, le frame rate est nickel, rien ne rame, et visuellement, ça en jette donc.
Côté son, on parle bien de
Guilty Gear hein, donc ça tue, c'est même orgasmique. Toutes les compositions créées pour
Guilty Gear X2 sont de la partie, et on ne se lasse pas des cultes
Holy Orders de Ky ou encore
Meet Again de Justice (le Gear, pas les deux peloys…). Bien sûr, ça reste du rock aux guitares saturées, typé aussi électro-gothique, et donc forcément, ça risque de ne pas plaire à tous, mais didiou, pour les fans, c'est tout bonnement un plaisir fou. Par contre, aucune voix n'est perceptible pendant les phases de blabla, bien qu'on ne le regrette aucunement, mais c'est toujours ça de précisé. M'enfin, avec ses 18 missions,
Guilty Gear Judgment se finit quand même assez rapidement, mais sa rejouabilité plaide ici en sa faveur, car il vous faudra dépenser pas mal d'énergie pour débloquer tous les personnages. Une fois ce dur labeur effectué, sous serez alors peut-être opérationnel pour attaquer le mode survie, leitmotiv de difficulté des
GG, qui devrait intégralement satisfaire les gamers qu'on dit hardcore…