Il est de retour. Oui, "He's back" comme disent les ricains. Et comme n'importe quel individu qui revient d'un dur et long périple, il n'est pas content le bougre. Non, ce n'est ni Rambo, Jésus, ou encore NKB le fourbe, mais bel et bien Gabriel Logan, le seul agent qui peut sérieusement prétendre rivaliser avec les cadors que sont le serpent solide et Sam Fisher. Car il en a dans le bide notre Gabe, après avoir laminé Rhoemer, génocidé la population russe, et joué les Rambo dans la foret, le voici prêt à reprendre du service avec brio, le flingue à la main, et alignant les headshot le tout pour sauver le monde d'un énième attaque terroriste. Ah oui, faut pas le chercher Logan…
Au fait, vous saviez que Gabriel Logan c'est un magasin de chaussures ?
Si la série des
Syphon Filter est quand même plus appréciée pour le dynamisme de ses gunfights plutôt que l'intensité de son scénario, ce jugement ne veut forcement pas signifier que la trame des jeux était mauvaise, elle demeurait simplement… spéciale. Et l'épisode
Dark Mirror ne déroge pas à la règle avec un scénar tout droit sorti du cacao mental des scénaristes de 24 : en gros, mais vraiment en gros, voire en ridicule, on commence par siroter un vermouth cassis au bord d'une piscine, pour finir sur Pluton à faire du ski à poil. Oui, c'est fin. Plus sérieusement, l'action se révèle quasi instantanée dès la première mission ou Gabriel (oui, les vrais fans se refusent de l'appeler Gabe, na) et Lian sont balancés en Alaska afin de dessouder une certaine Red Section aux intentions les plus malsaines. Seulement, la section en question sent sérieusement le pâté… Ils ne sont pas la pour revendiquer quelque chose, menacer la nation, ou essayer de soutirer du pognon… non, ils cherchent quelque chose, voire quelqu'un. C'est ainsi que les péripéties débuteront, emmenant les protagonistes dans une course poursuite qui mènera Gabriel jusqu'à ses souvenirs les plus intimes (et y'a du scoop). Bon ok, on a connu mieux, et il arrive assez fréquemment qu'on se perde dans une trame elle-même pas très sure d'elle, mais bon, c'est un jeu PSP quand même, et dans le RER, on est pas trop prêt à réfléchir devant l'éternel.

"They're armed, but I guarantee they're not ready"
En transposant un jeu aussi complexe qu'un
Syphon Filter sur une PSP, il était écrit d'avance que les développeurs allaient être confronté à un morceau de taille : comment réorganiser un gameplay crée à la base pour une manette, sur une console portable à l'ergonomie… discutable. Les bougres ont alors eu la bonne idée de donner le choix au joueur, ainsi, on a le choix entre 3 maniabilités différentes, ayant chacune inconvénients et bon cotés. Premièrement, la jouabilité par défaut reprend le système des jeux d'action du moment, avec les contrôles séparés en deux parties, l'une pour viser, l'autre pour se déplacer, les gâchettes servant à tirer ou viser. Malencontreusement, la PSP ne bénéficiant qu'un stick analogique, cette technique se revele vite imprécise, surtout lors des combats chauds, c'est pourquoi la même jouabilité est disponible, mais inversée. La gestion de la visée passe donc au joystick, et les mouvements du personnage aux boutons, ce qui est particulièrement ingérable si on est habitués aux jeux d'action type
Conflict Global Storm sur consoles… Enfin, la dernière configuration possible est la classique, qui reprend le facon de jouer des
Syphon Filter sur PSone, c'est-à-dire sans visée "libre", pour viser, il faut être obligatoirement arrêté, le tout se faisant par visée automatique lors des gunfights, ce qui est loin d'etre avantageux face aux terroristes, mais au moins, les sensations d'antant sont restitués. Finalement, quelque soit la config choisie, vous aurez du mal à jouer lors des premières heures… donc… bah…voila.
Mais comment ce
Syphon Filter se joue t-il ? En voila une question qu'elle est bonne ! Car si le titre prend ses sources dans les opus PSone, il n'en reste pas pour autant limité à ceux-ci, le bougre propose aussi son lot de nouveautés. Désormais, la couverture devra être votre premier réflexe, car les ennemis sont souvent en surnombre, et les affronter de face est tout bonnement suicidaire. Du coup, on passe son temps à se planquer derrière les murs, jaillissant tel le tigre hors de sa cage (…) en bourrinant comme un porc. Et bourriner, on pourra s'en lécher les babines, tant l'arsenal mis à disposition de nos protagoniste est jouissif : 64 armes et équipement, dont le culte Tazer, le grilleur de Russes. On peut d'ailleurs débloquer des armes via des secrets ou encore en remplissant des objectifs cachés. Quand aux souffres-douleurs, ils ne brillent vraiment pas de par leur intelligence… Oui, l'IA n'est vraiment pas terrible, les ennemis rechargeant à découvert, ou alors étant plus prévisibles que prévisibles. Sans parler des célèbres bugs communs à des tas de jeux : les gardes aveugles qui voient pas leur pote se faire descendre en face d'eux, ou alors ceux qui passent devant vous sans vous apercevoir.
Une fois l'aventure principale torchée (comptez 8 ou 9 heures en normal, et beaucoup moins en facile), on appréciera effectuer des missions bonus, assez marrantes, mettant en scène des personnages secondaires ou inconnus. Ou alors, les plus geek d'entre vous prendront un malin plaisir à débloquer toutes les armes du jeu. Du coup, il est difficile de s'ennuyer, même le jeu terminé, car les niveaux de difficultés imposent un vrai challenge, et même en Normal, on se fait bien défoncer la gueule par moments.
Eh ma couille, tu l'as filtré son siphon ?
Graphiquement,
Syphon Filter : Dark Mirror fait honneur à la PSP tant l'arborescence des textures fait palpiter nos papilles visuelles. Certes le ton est assez cubique de par la multitude de missions se déroulant en intérieur, mais le jeu propose assez d'environnements pour ne pas sombrer dans l'ennui le plus total. En y ajoutant des graphismes peu ternes, des personnages bien modélisés, et des cinématiques en images de synthèses magnifiques, on arrive à un soft impressionnant techniquement. Et que dire des effets thermiques, nocturnes, ou des diverses visions disponibles, qui foutent littéralement sur le cul, enfin, du moins si on est debout. Bien sur, la réalisation ne souffre d'aucun ralentissement majeur, et l'action péchue se savoure sans interruptions. Malheureusement, PSP oblige, les putains de temps de chargement sont encore une fois des plus interminables, surtout qu'on s'en tape à toutes les sauces possibles et inimaginables : au lancement du jeu, pour charger les menus, pour charger le chargement du chargement des missions… Bref, on se gave.
Pour la bande son,
Dark Mirror tape dans ce qui se fait le plus en ce moment : du son orchestral à la va-comme-jte-pousse, comme nous le démontre si bien le menu principal du soft. Bien sur, ce choix donne un certain style classe au jeu, surtout quand on était habitué à la techno foireuse digne d'un DJ Tomato (que j'essayerais de placer dans tous mes tests dorénavant) si rébarbative dans les précédents épisodes, mais l'essence du soft n'est pas là, si bien qu'une fois le menu en question quitté, on retrouve notre cher et tendre techno foireuse lors des gunfights, miam. Sinon, encore une fois, on ne peut que s'incliner devant les interprètes français, Stéphane Cornicard en tête de lice, pour son doublage de Gabriel depuis les prémices de la série, et qui demeure toujours aussi parfait, jamais surjoué, jamais ridicule, toujours concerné et parfait, vraiment. Les autres acteurs s'en tirent aussi pas mal, on retrouvera même le doubleur de Jack Bauer, qui squatte de plus en plus de jeux en ce moment (
Perfect Dark Zero,
Splinter Cell…).
Un Online qui ne pardonne pas d'être newbie
Disposant d'un mode Wifi via plusieurs PSP, ainsi qu'un mode Partage de Jeu, qui permet de jouer à 2 PSP, sans que l'autre joueur ait le jeu en sa possession, et enfin d'un mode Infrastructure synonyme de bastons enflammés sur le ouaibe, il est difficile de nier l'intérêt multi qu'ont voulu donner les développeurs au soft. Seulement, si la rigolade est bien au rendez-vous pour les premiers modes de jeu cités, pour le dernier en date, c'est plutôt l'arrachage de cheveux qui va devenir votre passe-temps préférée, tant celui-ci se révèle frustrant pour les noobs. D'un point de vue personnel, mon expérience du online de
Dark Mirror se rapproche plus d'un ébat sexuel avec Lexington Steele que d'une promenade de santé, car oui, ça a été dur, et long… : Premièrement, pour trouver une salle de jeu… Ah tiens, en v'la une, ah non merde, le match a déjà commencé, merde il faut attendre… Ah tiens, ça commence ! Comme un fou, Dudy se lance à l'assaut… headshot. Apres 2 pas vers l'avant, celui qui se prenait pour Rambo a perdu la tête, et pour de vrai. Bon, c'est pas super grave, du coup, je renaît, et d'un coup j'explose, visiblement victime d'une mine perverse. Sympa… En fait, c'est tout con, le soft faisant parti des nombreux titres qui proposent un système de grades à la con qui favorisent les meilleurs aux mauvais. Du coup, les meilleurs ont droit à des armes plus précises, et tuent plus, ainsi ils sont encore meilleurs… et les newbies, avec leurs armes basiques, bah ils restent newbies… Je vous vois déjà me traiter de tous les noms possibles, comme quoi je suis faible, ou payday, mais au moins j'ai une excuse, je ne suis pas le seul à en baver, de ce mode online assez bancal. Aha.
