Test : Assassin's Creed III : Liberation - PSVita

Assassin's Creed III : Liberation - PSVita
Partager
Tandis qu'Assassin's Creed III sur consoles de salon touche du doigt l'excellence, Aveline de Grandpré débarque sur Playstation Vita. Serait-ce le moment tant attendu de dépoussiérer la portable de Sony qui traîne sur l'étagère depuis quelques mois ?

Test effectué à partir d'une version PSVita

Aveline de Grandpré est une jeune fille métissée, née d'un père propriétaire noble (et blanc, est-il besoin de le préciser) et d'une mère africaine. Alors que la jeune fille est encore toute petiote, celle-ci perd sa maman dans les rues de la Nouvelle-Orléans, et comme à l'époque il n'y a pas encore de grosses enceintes avec une hôtesse pouvant y crier « la maman de la petite Aveline est priée de venir chercher sa môme à la caisse centrale », elle ne la retrouvera jamais. Bon, évidemment, les choses ne sont pas aussi simples que cela, sa mère a été enlevée, très certainement par de bien méchants templiers... Mais il faut avouer que la mise en scène était relativement simpliste. L'histoire commence alors qu'Aveline est une grande et belle jeune femme, formée aux arts de l'assassinat par Agaté, ancien esclave et maître assassin. Notre héroïne, telle Bruce Wayne, est donc une aristocrate doublée d'une meurtrière (mais au nom de la justice, alors ça va). Aveline enquêtera donc sur la disparition de sa mère, ainsi que sur les agissements des templiers comme vous pouvez vous en douter. Et c'est donc sur un fond de guerre civile franco-espagnole, d'esclavage et de grigris vaudous que se déroule l'histoire d'Assassin's Creed III Liberation.

Femme ET noire aux US au 18e siècle, elle partait déjà pas top dans la vie

Première chose qui saute aux yeux, Assassin's Creed III Liberation met le paquet graphiquement. Ce n'est pas bien difficile, c'est probablement le jeu le plus abouti de la console d'un point de vue esthétique. De plus, les niveaux sont grands, très grands, et plutôt joliment modélisés eux aussi. Aveline voyagera entre les rues de la Nouvelle-Orléans, les sombres bayous de la Louisiane et même quelques sites Mayas du Mexique. Aveline réalise à peu près tout ce que son grand frère spirituel Connor peut faire. A peu de choses près. Elle grimpe aux arbres, elle aussi, et se déplace facilement de toits en toits comme son homologue amérindien. Niveau armes cependant, elle préférera la grossièreté d'une bonne machette (arme d'esclave par excellence, utilisée pour la récolte de canne à sucre) à la précision d'un tomahawk. Elle est elle aussi armée d'une hache de temps à autres, mais excelle surtout à distance. A vrai dire, on ne peut que vous conseiller très grandement de vous concentrer sur le combat à distance, tant le corps à corps est mal gaulé. Contrairement à la version PS3, répondant au doigt et à l’œil, la Vita ne comprend pas vraiment le bouton de contre dans les temps. Ce n'est pas bien difficile, pour vraiment pouvoir effectuer une parade, il faut quasiment prévoir avant l'indication qu'un ennemi va vous frapper. Si le jeu n'était pas aussi simple, les combats au corps à corps pourraient presque bloquer la progression. On se rabattra donc tout naturellement vers ce qui fonctionne le mieux avec Aveline, les armes à distance.

Aveline de Grandpré, fille spirituelle de Bayou Billy ?

Aveline est armée d'une sarbacane, utile pour une approche silencieuse et meurtrière. Elle est plutôt efficace même à une assez grande distance et peut même être utilisée depuis une botte de foin pour une discrétion absolue. Notre héroïne peut aussi se doter d'un fouet, capable d'attirer à elle les ennemis un peu belliqueux, ainsi que de se balancer à certains endroits pour atteindre des plate-formes difficiles d'accès. Et dans un classicisme absolu, Aveline est aussi équipée d'un flingue. Il faut savoir qu'Aveline, et c'est une nouveauté réelle dans un Assassin's Creed, peut changer d'identité, et aussi de capacités. Par exemple, lorsqu'elle est en assassin, celle-ci dispose de tout l'attirail de la parfaite tueuse et ses mouvements ne sont entravés d'aucune manière. En revanche, difficile de se mêler à des esclaves ou de passer un barrage de gardes en jouant de ses charmes. Cette dernière capacité, c'est dans son costume de lady qu'Aveline peut s'en servir. Elle pourra soudoyer des gardes, et même séduire quelques personnes pour se faire défendre en tant que faible femme. Elle n'est pas bien balèze au corps à corps mais elle peut utiliser une ombrelle afin d'exécuter des ennemis à distance. La lady a en revanche grand mal à se mouvoir et, d'ailleurs, impossible de lui faire traverser les bayous marécageux, bien trop sales pour sa condition. Enfin, Aveline peut revêtir un costume d'esclave. Celui-ci lui permet de se mêler aux autres travailleurs forcés pour s'infiltrer et peut se mouvoir comme l'assassin. En revanche, son arsenal est un peu plus limité. Il faut savoir que chaque identité d'Aveline dispose d'un degré de recherche par les autorités, qu'il faudra faire baisser en arrachant les avis aux murs, ou en soudoyant à gauche et à droite. Pour se changer, il faut acheter des endroits prévus à cet effet, disséminés un peu partout en ville.

Vaudoo doo doo wap

Le concept de changement d'identité est plutôt sympa en soit, c'est vrai. Le souci est que la majeure partie du temps, les tenues sont imposées en fonction des missions et limitent pas mal le choix. Il faut trouver certains endroits pour se changer, ce qui rend la manipulation souvent lourde alors que si seulement Aveline pouvait se dévêtir et revêtir en quelques secondes dans une botte de foin ou un coin planqué, l'utilité des différentes identités deviendrait déjà beaucoup plus évidente. Le fait est que passés les premiers émois, la constatation que la Vita en a dans le bide et qu'il est possible d'y développer des jeux quasiment aussi bien gaulés qu'au début de cette génération de salon, la déception est réelle. Tout d'abord, le jeu est très très très bugué. Bugs de collision qui font tomber quand on s'échappe dans les arbres, chutes de frame rate insupportables, gâchant littéralement les combats en rapproché... Les fonctionnalités tactiles de la Vita, au-delà d'être des ajouts très gadgets comme on n'aime pas en voir, ont parfois de vrais soucis de fonctionnement. Pourquoi nous obliger à nous rapprocher d'une source de lumière pour décoder un message ?! Déjà, cela ne requiert strictement aucun mécanisme intéressant, sauf si vous trouvez drôle de devoir allumer la lumière quelque part et de ne pas pouvoir avancer dans le jeu sous prétexte qu'on joue au lit avec sa copine qui dort à coté. Ensuite, ça fonctionne extrêmement mal. On ne sait même pas à quel moment ça se déclenche vraiment, ça marche quand ça veut... Insupportable. Et ce n'est pas la seule fonctionnalité tactile débile. AC3 Liberation déçoit finalement beaucoup techniquement.

La machette de Danny Trejo ou la sarbacane de Francis Cabrel ?

Pourquoi avoir lancé le jeu dans un état pareil ? Certainement les difficultés du calendrier, pour coller à la sortie d'Assassin's Creed III, mais même cela c'était selon nous un mauvais calcul. Idéalement, il aurait fallu que Liberation sorte quelques mois avant AC 3, mais visiblement Ubisoft Sofia était loin d'en avoir fini avec. Le fait est qu'il aurait fallu prendre la lourde décision de sortir le titre plusieurs mois après, quitte à laisser passer Noël. Il méritait plus de travail, et si on peut se demander jusqu'où la console a vraiment été poussée et ce qu'il était possible de faire techniquement parlant, le scénario, et surtout sa mise en scène, trouve moins d'excuses à nos yeux. Si l'histoire réserve quelques rares bonnes surprises, elle n'est à notre goût pas assez travaillée et pas assez bien amenée. Certaines scènes sont simplement incohérentes, incompréhensibles... L'histoire aurait mérité plus de boulot, plus d'interaction avec celle du titre principal afin que, bien qu'elle ne soit pas indispensable, elle soit au moins intéressante à effectuer. Pourquoi avoir finalement tant tenu à faire un jeu similaire au reste de la série alors que la Vita aurait pu proposer, par exemple, un excellent jeu d'infiltration, original ? Liberation n'aurait pas eu à souffrir de la comparaison avec son grand frère et aurait été un titre différent, et pourtant complémentaire... Pourtant il reste un vrai petit Assassin's Creed, et le jeu reste plutôt sympathique dans son ensemble. Mais pas assez par rapport à la promesse de départ selon nous.
Assassin's Creed III : Liberation est un titre qui, hélas, souffre de beaucoup de défauts. Trop de bugs, du tactile qui au-delà de l'inutilité en devient agaçant, et une histoire pas assez poussée et assez mal mise en scène, Ubisoft Sofia aurait eu besoin de beaucoup plus de temps pour parfaire son titre. Il reste une aventure sympathique dans son ensemble, surtout en ces temps de disette sur PS Vita, mais à notre goût vraiment pas assez aboutie. On conseille très fortement dans la mesure du possible de réaliser cette aventure AVANT Assassin's Creed III, qui lui fait tout de même beaucoup d'ombre en touchant à l'excellence sur consoles de salon.
06 novembre 2012 à 19h03

Par

Points positifs

  • C'est très joli dans son ensemble
  • Aveline peut presque faire tout ce que peut réaliser Connor
  • Vrai mini Assassin's Creed

Points négatifs

  • Trop de bugs
  • Tactile inutile, voire gâcheur d'expérience
  • Scénario décevant dans son ensemble et mise en scène bof bof

Gribouillé par...

JoKeR

JoKeR

Rédac' Chef

Présent sur le site depuis belle lurette, JoKeR est un homme à tout faire, entre la rédaction, la publication et la gestion des relations presse.
Revenir en haut