Tales of Hearts R propose aux joueurs de suivre les aventures de Kor Meteor, petit campagnard n'ayant jamais quitté son bourg d'origine. Le jeune homme est ce qui s'appelle un Somatiste, c'est-à-dire qu'il a le pouvoir de contrôler une arme unique – dans son cas, une épée – grâce à son Soma (un objet accroché à son bras), dont l'utilisation est rendue possible grâce à sa Spiria, autrement dit son âme. Alors qu'il vient tout juste d'hériter du Soma de son grand-père, il va faire la connaissance de Kohaku Hearts ainsi que de son frère Hisui, tous deux pris en chasse par une sorcière désirant visiblement les rayer de la carte. Manque de chance, en voulant sauver la demoiselle, Kor va briser sa Spiria : résultat, toutes les émotions qu'elle ressentait (peur, colère, confiance, etc) prennent la forme de fragments et s'éparpillent aux quatre coins du monde...
Tales of oblige, tout ce beau monde va rencontrer bien des personnages en chemin et se mettre bien souvent dans le pétrin, en s'attirant notamment les foudre de l'armée et de l'Eglise, rien que ça.
Listen to your heart
Les fans de la série le savent bien : le scénario, c'est jamais le point fort d'un
Tales of. Celui-ci ne fait pas exception à la règle. Il se montre en effet assez basique mais se laisse tout de même suivre avec plaisir, tout du moins si l'on se prend de sympathie pour les personnages. Ces derniers sont ainsi très clichés et ne plairont certainement pas à tout le monde (le héros naïf, le vieux combattant sage, la petite fille exubérante, etc), même si les habitués de la série sont coutumiers du fait (
Symphonia et
Graces f, par exemple, proposaient plus ou moins le même type de personnages). Deux aspects à bien avoir en tête avant de jouer,
Tales of Hearts R se montrant extrêmement bavard, par le biais notamment de très nombreuses saynètes . Heureusement, le tout est intégralement disponible en français, les réfractaires à l'anglais n'auront donc pas de souci de ce côté-là. Quant aux doublages, ils sont en japonais, ce qui est suffisamment rare dans la série pour être souligné.
Ce qui fait le cœur d'un
Tales of, et plus généralement d'un J-RPG, c'est bien entendu son système de combat. Ceux de cet épisode n'échappent pas à la règle et prennent toujours la même forme : dynamiques et en arènes. L'équipe de combattants compte au maximum quatre personnages et le joueur choisit celui qu'il désire incarner. Afin de sortir vainqueur, il s'agit d'alterner entre deux types d'attaques, les basiques et les Artes. Ces derniers sont en fait des coups plus puissants mais nécessitant des points de PT, qui peuvent toutefois se recharger en effectuant des attaques simples. Sachant qu'il s'agit du remake d'un épisode DS sorti en 2008 (mais seulement au Japon), il ne faut pas s'attendre à la débauche visuelle que proposaient les derniers opus en date. Les effets sont ainsi bien moins nombreux et les sorts se font moins impressionnants. Néanmoins, le tout se montre extrêmement fluide à tout moment et il n'y a pas grand chose à reprocher aux affrontements. Cet épisode propose même une petite nouveauté, le Mode Assaut : si le joueur déclenche une attaque dans le bon timing, il étourdit un ennemi pendant un court laps de temps et pourra ainsi le rouer de coups. Il est même possible de lancer une attaque en duo en touchant sur l'écran tactile l'icône d'un personnage s'il clignote, ou bien de sortir un coup plus puissant que les autres, qui mettra cependant un terme au Mode Assaut. Un système sympathique, même s'il a tendance à rendre les affrontements légèrement plus aisés, tout comme le fait de donner automatiquement un bon coup d'épée si le joueur se met en garde au bon moment.

Searching for a heart of gold
La personnalisation est également de la partie, via une sorte d'arbre des compétences prenant la forme d'une fleur à cinq branches. Le joueur peut ainsi attribuer les points là où il le désire, favorisant certains aspects au détriment de d'autres (attaque, défense, etc). Sympathique sur le papier, ce système ne sert cependant pas à grand chose, les différences entre les branches étant assez minimes. Une fois un palier atteint, le personnage obtient un bonus et parfois même des armes, ces dernières ne s'achetant pas en magasins. Il débloque également des compétences à activer dans les menus histoire de se faciliter un peu la vie (récupérer 5% de PV à chaque ennemi vaincu, enchaîner les Artes plus rapidement, réduire les dégâts pendant une garde...). Enfin, les titres, longtemps restés inutiles, sont cette fois-ci réellement exploités et servent à booster les différentes aptitudes des personnages. Bref, autant dire que le joueur passera dans sa partie de longs moments dans les menus à améliorer au mieux ses personnages.

En dehors des combats, la fine équipe peut se déplacer librement sur la très grande map que propose ce
Tales of Hearts R, ce qui implique malheureusement parfois quelques allers-retours longuets. Hé oui, exit les couloirs linéaires et les voyages rapides de villes en villes de
Tales of Xillia ou de sa suite : ici, la bonne vieille carte à la
Tales of Symphonia est de rigueur. Les ressemblances ne s'arrêtent d'ailleurs par là, puisque les donjons s'éloignent également de ce qui s'est fait plus récemment. Ces derniers sont ainsi beaucoup plus courts, mais ils proposent aussi de nombreux embranchements et quelques énigmes, même si l'on n'apprécie que moyennement que le titre propose parfois aux joueurs de résoudre automatiquement des puzzles sur lesquels il est bloqué. C'est non seulement un peu frustrant pour le joueur mais surtout assez inutile, les casse-têtes n'étant pas non plus insurmontables, même pour un néophyte. La seule grosse différence concernant l'exploration est que les ennemis n'apparaissent pas à l'écran et que les rencontres se font donc de manière aléatoire, ce qui a de quoi rapidement dérouter les fans qui avaient peut-être pris pour habitude de chercher ou au contraire d'éviter les combats selon leur humeur du moment.
Breaking your heart
Techniquement, on ne va pas se mentir, ce
Tales of Hearts R ne se montre clairement pas à la hauteur de ce que permet la PS Vita. La pauvre console portable de
Sony se retrouve donc avec des graphismes largement dépassés et qui auraient plus eu leur place sur PSP. Les textures sont grossières, la modélisation ne propose que très peu de détails – à l'exception des vêtements des héros, comme toujours – et les animations sont extrêmement rigides, mais au moins on échappe aux temps de chargement nombreux et longuets. La série n'est certes pas connue pour ses graphismes à la pointe de la technologie, mais c'est tout de même dommage. Les fonctionnalités de la machine ne sont pas non plus exploitées, mis à part l'écran tactile servant à tapoter sur les icônes des combattants histoire de lancer une attaque en duo ou de leur donner des ordres. Là encore, on aurait aimé un peu plus de travail. La bande-son redore heureusement le blason avec des musiques convaincantes, comme bien souvent, et allant plutôt bien avec l'action du moment. Les doublages sont pour leur part réussis, mais l'on peut regretter que tout ne soit pas doublé : en effet, certaines saynètes n'y ont pas droit. Pourquoi donc ? Le mystère reste entier... Quant à sa durée de vie, cet épisode se montre à la hauteur de ses pairs avec entre vingt et trente heures de jeu et de nombreuses quêtes annexes.
