Gomez se réveille tranquillement dans sa maison où une batterie trône. En ce beau jour, il décide de sortir directement et se rend compte qu’il a reçu un message de Geezer l’invitant à le rejoindre. Une fois aux côtés de l’ancien sa vie et sa vision du monde vont être bousculés. Suite à plusieurs évènements très louches et un peu méta, il se retrouve doté d’un mystérieux fez. Il se rend compte que, grâce à cet étrange couvre-chef, il peut changer de dimension et que son monde est cubique. Il peut ainsi voir les 4 faces (en excluant le haut et le bas) d’un cube et donc du monde. Cependant, un mystérieux cube lui explique que l’Hexaèdre est cassé et que lui, Gomez, doit retrouver tous les morceaux du cube géant pour sauver le monde dont l’équilibre est en danger.
Chacun Fez Fez Fez c’qu’il lui plait plait plait
On aurait envie de classer
Fez dans le genre Plates-formes/Enigmes mais ce ne serait pas complètement juste. Il faudrait au moins y rajouter un Exploration et même un Open World car on est lâché dans un monde où l’on peut aller partout et qui est bourré de secrets. Bien sûr, il y a quelques portes qu’il faut débloquer grâce à des énigmes mais la liberté de mouvement est bien là. D’autant plus qu’hormis l’indication du début, il n’y a pas vraiment d’objectifs indiqués à l’écran, il faut juste trouver les cubes par tous les moyens possibles. C’est là qu’il faut explorer et tout regarder et ce dans l’ordre que l’on veut car les développeurs ont créé, en plus d’une mécanique de gameplay cool, tout un univers et ils ont décidé de baser pas mal d’énigmes sur la connaissance de cet univers. On voit ainsi des signes sur les murs, sur des affiches ou sur des stèles. Il faudra déchiffrer tout cela. Il y en a de trois sortes. Les premiers sont très faciles à déchiffrer, les deuxièmes demandent une logique (un peu tordue quand même) et les dernières sont impossibles à déchiffrer pour les non-anglophones (et même si vous êtes anglophone, il faut connaître la référence). C’est un peu la limite du jeu, à vouloir pousser ces énigmes très loin, il les pousse trop loin et nous pousse par la même occasion à aller sur Internet, la chose la plus frustrante pour un jeu où les énigmes sont au centre du jeu.

C’est le Fez au village
Ce sera bien le seul défaut que l’on avancera. Les autres énigmes peuvent être résolues par vos propres moyens du moment que vous faites bruler votre matière grise. Et c’est toujours très gratifiant de trouver la solution puisque que Fish et son équipe usent de moyens divers et originaux pour nous mettre sur le droit chemin. Il se sert même des vibrations de la manette pour nous amener vers la solution. L'une des meilleures utilisations des vibrations jamais faite. On a aussi droit à du flashcode ou à des pièces de
Tetris pour permettre de remporter les cubes. Bref, c’est créatif au possible et cela fait avancer le jeu vidéo. Les phases de plates-formes reprennent des mécaniques bien connues (plates-formes tournantes, ascenseurs…) en les adaptant à la mécanique du changement de dimension. Ici aussi, l’innovation a sa place et on est toujours agréablement surpris par le game design. Ce qui est formidable, c’est que tous les éléments qui composent le jeu s’imbriquent à merveille. L’histoire justifie grandement le gameplay du jeu et l’exploration du monde, là où les jeux de plates-formes ont souvent une histoire prétexte dont on se fout. La musique (formidable soundtrack de DisasterPiece) colle toujours aux univers et sert même pour le design d’un niveau où les plates-formes apparaissent en rythme. La liste pourrait continuer ainsi mais on a rarement vu un tel niveau de synergie.
Gomez sans Tavarès
Le jeu a aussi une direction artistique formidable. On donne dans du pixel art mais adapté à notre époque. Les développeurs ne se sont pas contentés de juste reprendre les graphismes d’une Super Nes pour les transposer de nos jours. On a moins droit à du gros pixel qui tâche qu’à quelque chose de plus fin et resplendissant sur les beaux écrans HD. Chaque univers est un spectacle de couleurs et a son identité propre. On ne tombe d’ailleurs pas trop dans les clichés habituels du genre (hormis le niveau cimetière). Le jeu est d’ailleurs bourré de références qui ne pourront que faire plaisir aux gamers de tout bords (il y a tout un niveau dans le style Game Boy) et de pas mal de moments très méta qui feraient presque passer Hideo Kojima pour un petit joueur. Et, comme on l’a dit plus haut, le jeu est accompagné d’une musique du feu de dieu qui ne fait que rendre ce voyage d’autant plus inoubliable et formidable.