Vous vous réveillez dans un monde apocalyptique où la plupart des humains ont été transformés en monstres assoiffés de sang. Cela fait tellement longtemps que cela dure que vous en avez oublié votre identité avant cette catastrophe. Quoiqu’il en soit, tout cela vous paraît aussi familier qu’étrange. C’est à peu près ainsi que l’on peut décrire le début de Lone Survivor aussi bien terme d’histoire qu’en terme d’ambiance. Déjà sorti en 2012 sur PC, le jeu arrive sur PS3 et PSVita et cela nous permet de nous pencher enfin sur cet étonnant jeu qui nous glace le sang avec quelques pixels et un univers élaboré.
I am a poor Lonesome Survivor
Oui, on a les chocottes dans ce jeu surtout grâce à un gros sentiment de malaise assez permanent et cela est du à la création d’un univers assez fouillé à tous les niveaux. Visuellement, c’est du beau pixel art mais il faut aimer ce genre. Cela dit, les décors sont plutôt détaillés avec détails sanglants et autres carcasses de voitures. De plus, avec la contrainte (volontaire ou pas) d’un graphisme « à l’ancienne », le jeu y gagne un sentiment de malaise encore plus fort. En effet, on passe le plus clair de notre temps en intérieur. De ce fait, chaque pièce est une scène que l’on traverse, une scène très petite qui renforce le malaise ambiant par un sentiment très claustrophobique. Jasper Byrne a aussi fait un gros travail sur le son. Les bruitages sont flippants à souhait avec des cris au loin, des bruits de pas bien stressants ou les gémissements des monstres. Bref, vous êtes constamment sous tension. De plus, la bande originale en rajoute une couche avec des sonorités malaisantes histoire de bien faire passer le message. Quel message ? Et bien, TOUT EST BIZARRE DANS CE JEU.

Chair de Pixel
Pour ce qui est du scénario, il délicieusement fou. Entre hallucination, images subliminales et personnages mystérieux, on est perdu dans ce jeu et rien n’est mieux que de s’abandonner dans une oeuvre. Cela en déroutera plus d’un mais pour les autres ce ne sera qu’un grand plaisir. Il faudra d’ailleurs rejouer plusieurs fois au jeu pour en découvrir les tenants et les aboutissants, les différentes fins et aussi pour découvrir toutes les interactions et « missions secondaires » possibles. Un premier run du jeu aura une durée de vie entre 4 et 5 heures. Il faudra ensuite 2 heures pour venir à bout des runs suivants tout en découvrant toujours de nouvelles choses. Mais on y fait quoi dans ce jeu ? On y survit pardi et on essaye de comprendre ce qui nous arrive. La survie est simple : vous vous promènerez dans votre immeuble et la ville alentour et il faudra trouvez de quoi survivre (captain obvious) car ce jeu prend en compte pas mal de choses : il faut manger, dormir, sympathiser avec les autres survivants, trouver des piles pour sa lampe… Le personnage que vous interprétez vous rappellera régulièrement s’il a faim, s’il manque de sommeil ou s’il pête un câble, histoire d’en rajouter un peu. Il y a plein de choses à faire et on ne se rend pas compte de tout dés le début d’où la rejouabilité dont on parle plus haut. La progression est plutôt simple, il faut trouver des objets pour débloquer des portes. Ici, on sent que Jasper Byrne est un passionné du genre et il aurait eu tort de faire autrement puisque ces mécaniques sont toujours aussi efficaces. Pour ce qui est des ennemis, il est possible de les tuer (en visant la tête, oui, le jeu prend cela en compte) ou de les contourner en se cachant dans le décor. On notera aussi la présence de pilules aux effets variés qui permettent d’avoir des rêves avec des personnages bizarres qui nous donnent des piles ou des munitions en plus. Bon, on ne va pas faire la liste des choses possibles mais il y en a pas mal. Le jeu va bien au-delà de son aspect old-school à ce niveau-là.

La coupe du directeur
L’arrivée du jeu sur PS3 et PSVita se pare d’un director’s cut de bon aloi. Il y a de nouveaux objets, de nouvelles quêtes, de nouvelles fins, des nouveaux dialogues… On notera aussi que le créateur du jeu a choisi de créer un nouveau système de lumière qui fait des merveilles (ou plutôt des horreurs). Il y a aussi des trophées et un cross buy qui va bien (si vous achetez la version PS3 vous avez aussi le version Vita). On notera que le jeu est presque fait pour la portable de Sony. Les graphismes passent mieux, on sent plus le côté claustrophobique du jeu… Tout ça pour dire que le jeu est plus beau sur cette console et on vous conseille ardemment de favoriser cette version.