Persona 4 : Dancing All Night, puisque tel est son nom, est donc un jeu de rythme somme toute assez classique. Comprenez par là que le joueur enchaîne les musiques en tapotant les touches en rythme histoire d'obtenir une note suffisamment élevée pour débloquer les chansons suivantes. En revanche, il n'est nulle question ici de notes apparaissant au fur et à mesure sur une ligne. Celles-ci sont en effet présentes de part et d'autre de l'écran (touches haut, gauche et bas sur la gauche, touches triangle, rond et croix sur la droite) et il faut les presser lorsque de petites étoiles - partant du centre de l'écran - passent par-dessus. Mais ce n'est évidemment pas tout : certaines notes doivent être tenues un certain temps, d'autres doivent être pressées en même temps (haut et triangle, par exemple) et les sticks permettent de ''scratcher'' lorsque des cercles apparaissent. Ce dernier élément ne représente toutefois qu'un bonus, notamment charger une jauge de Fever accordant divers bonus. Par exemple faire apparaître un partenaire ou faire compter les Good dans les combos, alors que seuls les Great et les Perfect comptent en temps normal. Nul besoin donc de stresser si on loupe un cercle. Ce qui n'est finalement pas plus mal puisque, contrairement aux notes classiques, ceux-ci apparaissent à contretemps histoire de déconcentrer le joueur. Diabolique.
Persona Live Fever
Simple ? Oui et non, car
Persona 4 : Dancing All Night se montre extrêmement exigeant. Ainsi, contrairement à un
Project Diva, par exemple, il ne suffit pas de venir à bout d'une chanson pour la valider. Ici, c'est la prestation dans son ensemble qui est jugée : il ne faut donc pas relâcher la pression avant que les dernières notes ne retentissent. N'espérez donc pas pouvoir enchaîner quelques Miss à la fin d'un morceau et vous en sortir par la suite, et ce même si tout le reste de la chanson ne comptait que des Perfect... Heureusement, la difficulté grimpe petit à petit, histoire que le joueur s'adapte au gameplay et, surtout, au fait d'apprendre à regarder en permanence des deux côtés de l'écran. Ce qui n'est d'ailleurs pas une mince affaire : l'écran de la PS Vita est finalement très large, et il n'est pas rare qu'une ou deux notes échappent à l'attention du joueur. Et comme si cela ne suffisait pas, les cinématiques de fond sont extrêmement chargées et leurs couleurs viennent parfois se confondre avec celle des étoiles.
Ce que l'on ne peut pas reprocher à ces cinématiques, en revanche, c'est leur réalisation : elles sont fluides, agréables à l’œil, le fan service est là et les danses des personnages sont plutôt réussies... Même si elle ne correspondent pas toujours aux musiques. Les musiques, justement, parlons-en, car la playlist est à la fois un bon et un mauvais point dans ce
Persona 4 : Dancing All Night. Les pistes, tantôt jazzy, tantôt pop, étaient déjà convaincantes dans le jeu de base, elles le sont donc toujours autant ici. Elles ont aussi eu droit à des remix exécutés par quelques grands noms – dont Akira Yamaoka (compositeur de
Silent Hill) - qui piochent pour leur part plutôt du côté de la techno et du dubstep. Bon, à ce niveau-là, on ne vous cache pas qu'il faut aimer tant certaines chansons se montrent assez spéciales. Ce qui déçoit, en revanche, c'est la quantité : à peine plus d'une vingtaine de musiques. Sachant que plus de la moitié sont des remix, on descend donc à une grosse dizaine de pistes, c'est qui est clairement ridicule pour un jeu de rythme. Pourquoi si peu ? Il suffit de se rendre dans la section DLC du titre pour le comprendre... Une manière de faire assez révoltante, d'autant plus que certaines musiques phares de
Persona 4 sont uniquement proposées par ce biais.
Dancing with Shadows
Et ce n'est malheureusement pas le Story Mode de ce
Persona 4 : Dancing All Night qui rattrape le coup. Les fans de la série le savent : les
Persona sont extrêmement bavards. Ce qui ne gène en rien l'expérience lorsqu'il s'agit d'un RPG, puisque jeu de rôle et dialogues à foison vont souvent de paire. En revanche, ce n'est clairement pas ce que l'on attend d'un titre de ce genre. C'est bien simple : on doit bien souvent se taper de quinze à vingt minutes de textes avant d'avoir le droit de se lancer dans une chanson... C'est certes déjà mieux que ce que proposait le spin-off
Persona 4 Arena, qui pouvait faire lire le joueur pendant une heure avant d'enfin lui proposer un combat, mais cela reste tout de même déséquilibré. Et c'est d'autant plus rageant que l'histoire ne se montre finalement que peu intéressante. Sans trop spoiler, il est question d'enquête sur la disparition soudaine d'un groupe d'idols chapeauté par Rise Kujikawa : des disparitions liées à un site Internet qui se montre peu catholique lorsque l'on s'y connecte à minuit. Ce qui n'est évidemment pas sans rappeler l'intrigue principale de
Persona 4, à ceci près que cette dernière concernait une chaîne de TV et non un site web.