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Le nouveau jeu de Media Molecule » : rien qu'avec cela l'attention des joueurs était au maximum. Un vrai nouveau jeu puisqu'il s'agit d'une nouvelle IP, comme diraient nos amis américains. Adieu, les niveaux à créer de
LittleBigPlanet. Bonjour, les niveaux en papier de
Tearaway. Dans ce jeu, vous êtes vous-même et vous devez aider un(e) petit(e) messager(e) (Iota ou Atoi) à vous livrer une lettre. Dit comme ça, c'est très méta et il y a un peu de ça. Quoiqu'il en soit, on se retrouve donc à traverser des niveaux de plates-formes magnifiques et bien construits. Les environnements sont variés (et certains sont un peu surprenants pour un jeu de la sorte. On a été surpris de se retrouver dans un laboratoire high-tech qui détonne avec l'aspect homemade du jeu) et cela fourmille de détails. Le jeu est donc avant tout un plaisir pour les yeux. Le joueur s'arrêtera souvent pour admirer les détails et le travail qu'a effectué
Media Molecule pour nous faire croire à ce petit monde en papier que l'on tient dans les mains.
Vos papiers, s'il vous plait
En terme de gameplay, on se trouve face à un jeu de plates-formes 3D avec quelques petites (mais vraiment petites) énigmes à résoudre, comme des mécanismes à enclencher ou des plates-formes à faire descendre. Nous sommes donc face à un jeu de plates-formes classique... Non ! Au cas où vous n'auriez pas suivi l'actualité de ce jeu, le gros point fort, outre la patte visuelle indéniable, c'est la volonté des développeurs de tirer profit un max des spécificités de la PS Vita (écrans tactiles, gyroscope, appareil photo..). Ici, en interagissant avec l'écran tactile arrière, on peut faire apparaître ses doigts pour éliminer des ennemis, nommés Scraps, ou faire marcher des mécanismes. Là, il faut déplier une passerelle pour aider notre messager à atteindre la prochaine plate-forme. Le gyroscope est aussi mis à contribution dans des passages où il faut pencher la console pour faire bouger des plates-formes mobiles afin de progresser dans le niveau. Bref, ça fourmille d'idées et ce n'est pas qu'un gimmick. Le fait d'avoir choisi un monde fait de papier et les diverses utilisations de la PS Vita citées plus haut ne font que renforcer le sentiment que ce monde est palpable et c'est assez « déstabilisant » d'aborder un jeu vidéo de la sorte. De plus, le mix entre interactions classiques (on peut sauter, se mettre en boule pour aller plus vite...) et de petites touches tactiles est parfait et évite les manipulations approximatives des jeux qui succombent à la tentation du tout tactile. Il est arrivé que l'on tâtonne un peu pour les manipulations de l'écran tactile arrière mais pas de quoi crier au scandale et gâcher l'expérience de jeu.

Du Papier Peint
Ce qui est aussi fort, c'est que l'on retrouve une patte
Media Molecule. On avait déjà ressenti ça lors de la preview mais c'est encore plus prégnant aujourd'hui. Le studio trace son chemin particulier dans le petit monde du jeu vidéo avec des thèmes et des idées qui se retrouvent d'un jeu à l'autre. La création est encore très présente ici. Bien sûr, il n'est pas question de créer des niveaux entiers mais Iota et Atoi peuvent être customisés à la manière de Sackboy et le jeu propose plusieurs séquences où il faut laisser place à son imagination et créer des accessoires pour les PNJ qui le réclament. Cela se fait par le biais d'un petit atelier avec petite feuille de papier et petits ciseaux (trop choupi) pour découper et créer les accessoires en question (une couronne pour reprendre l'exemple le plus mis en avant). Il y a aussi quelques éléments conçus par les développeurs (comme des yeux ou des stickers à coller sur le costume de notre ami(e) en papier) pour nous aider dans notre folie customisatrice (la création jusqu'au bout même avec les mots). Cette facette et tout ce qui a été encensé montre une vraie volonté de
Media Molecule de donner un aspect plus tangible et plus artisanal au jeu vidéo et de démontrer toute la diversité des possibles pour notre média préféré. On note aussi que même dans un jeu au chemin tout tracé, le studio veut encore donner quelques chances au joueur de s'approprier le jeu pour créer son propre univers. Un sorte d'alternative aux blockbusters habituels. On serait tenté de dire que le jeu apporte aussi un peu de simplicité dans ce monde de brute mais la fin du jeu nous apprend que tout n'était pas si simple que ça et cela rend notre ami(e) messager(e) un peu plus touchant(e) que le premier héros de jeu vidéo venu. Et l'univers est absolument bien pensé : les Scraps sont faits de papier journal comme une sorte de représentation de tout ce qu'il y a de mauvais dans le monde à repousser.
Quelques taches d'encres
Le jeu est donc formidable et en sortir est un sacerdoce. Ce qui fait qu'on se rend vite compte que le jeu est trop court. La durée de vie doit être de 10 heures pour boucler la trame principale. Quelques quêtes secondaires (des cadeaux, des missions avec des PNJ ou des patrons à retrouver dans le monde pour les reproduire dans le monde réel via le site internet Tearaway.me) viendront prolonger la durée de vie pour un peu plus de 15 heures. On sait de quoi on parle on a fait un 100 % dans le jeu assez vite (et platiné aussi). Le jeu peut aussi être considéré comme trop facile (ce qui influe sur le fait qu'il soit trop court) mais ce n'est pas vraiment dommageable, on ne peut que mieux profiter de l'univers. Enfin, on dira un petit mot sur la musique puisque dans les jeu de
Media Molecule ça mérite toujours le détour. Ici, ce sont des compositions originales qui ne font que renforcer le côté artisanal et magique du jeu et qui sont juste fantastiques même sorties de leur habitat naturel.