Test : The Legend of Zelda : Breath of the Wild - Nintendo Switch

The Legend of Zelda : Breath of the Wild - Nintendo Switch
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The Legend of Zelda : Breath of the Wild. Quelques mots, tous simples, qui font pourtant fantasmer tous les fans de la série depuis un petit moment déjà. Annoncé de longue date, le bougre a subi plusieurs retards et, alors qu'il devait sortir en exclusivité sur Wii U (qui n'avait pas eu de Zelda inédit jusque là), il a finalement aussi droit à une disponibilité sur la nouvelle machine de Big N, la Switch. Et c'est sur cette dernière que nous allons rendre notre verdict (la Wii U propose un contenu identique, mais la technique peut varier).

Test effectué à partir d'une version Nintendo Switch

Dès le départ, les fans étaient prévenus : le Zelda nouveau bousculerait les codes suivis par la série depuis de très nombreux épisodes, et plus précisément depuis le passage à la 3D des aventures de Link. Eiji Aonuma, le producteur, indiquait ainsi vouloir proposer un retour aux sources, à savoir une immense map sur laquelle le joueur pourrait se balader librement. Et le voilà, après de longues années de développement, notamment soutenu par les équipes de Monolith Soft (Xenoblade Chronicles), ce Breath of the Wild, avec sa carte gigantesque, ses nouveautés en pagaille et son scénario inédit. Le scénario, justement, parlons-en. Difficile de trop en dire sans spoiler, même si l'histoire est peu ou prou semblable aux autres opus. Il y a 100 ans, Ganon, appelé Le Fléau, a dévasté Hyrule et tué ses habitants. La Princesse Zelda, après une lutte acharnée, a réussi à le contenir dans le château. La vie a doucement repris ses droits et Link, mis en sommeil depuis si longtemps, parvient finalement à se réveiller afin de mener à bien le but de sa vie : s'occuper de Ganon. Faible, il lui faudra toutefois d'abord retrouver la mémoire et se trouver des alliés de taille, histoire de remporter la victoire. Mais évidemment, le chemin sera long et loin d'être aisé, surtout face aux terribles gardiens...

The Legend of Zelda : Breath of the Wild

Legendary

Afin de l'aider dans sa quête, Link peut faire confiance à un mystérieux artefact, la tablette Sheikah. Créé, comme son nom l'indique, par le peuple Sheikah, il combine de nombreuses fonctionnalités bien utiles, mais non disponibles en début de partie. La map est bel et bien là, mais totalement grisée et il s'agit, comme dans un Assassin's Creed, de grimper en haut de tours spécifiques afin de débloquer les informations de chaque zone, puisque le royaume d'Hyrule est divisé en plusieurs zones. Ne vous attendez toutefois pas à voir apparaître comme par magie tous les bâtiments importants ou encore les espèces présentes ici ou là : ce sera à vous de les découvrir. Par la suite, le radar se débloque et permet de repérer les lieux des Épreuves, dont nous parlerons tout de suite après. La tablette Sheikah sert aussi rapidement à prendre des photos, histoire de faire gonfler l'album d'Hyrule. Elle peut aussi être utilisée en tant que longue-vue, histoire que Link puisse repérer des lieux et autres regroupements d'ennemis à bonne distance, pour pourquoi pas y poser une balise afin de se souvenir de ce qu'il a vu (plusieurs icônes sont disponibles afin de bien se souvenir : épée, étoile, nourriture, etc). Enfin, elle indique sur la map l'objectif à suivre via un petit point lumineux afin de ne pas se perdre dans cet open world massif. Même si, coquine, elle lâche parfois Link dans la nature en lui demandant de chercher quelque chose de bien particulier sans lui donner le moindre indice...

The Legend of Zelda : Breath of the WIld

Si quelques donjons sont bel et bien de la partie, mais en nombre bien plus restreint que d'habitude, Breath of the Wild préfère se concentrer sur les Épreuves, qui sont présentes en bien plus grand nombre. Le joueur apprend à les reconnaître dès les départ, afin de débloquer des pouvoirs déjà dévoilés dans les trailers de présentation du titre : créer des blocs de glace dans des étendues d'eau, arrêter le temps ou encore déplacer certains objets grâce à un aimant. Une fois les pouvoirs de base acquis, les autres Épreuves permettront pour leur part d'obtenir des emblèmes à échanger contre des améliorations (nombre de cœurs et jauge d'endurance). Une fois rentré dans le bâtiment d'une Épreuve, Link se voit attribuer un objectif qui peut soit tester sa puissance en le mettant face à un ennemi redoutable, soit son intelligence en proposant un casse-tête, soit encore en mettant à profit la connaissance de ses pouvoirs. Quoi qu'il en soit, toutes ces épreuves sont assez courtes et c'est tant mieux : non pas qu'elles soient désagréables à parcourir, bien au contraire, mais surtout parce que le joueur est invité à en terminer un maximum s'il veut pouvoir améliorer Link. Car avec ses trois cœurs et sa petite jauge d'endurance en début de partie, il ne va pas loin, le bougre. Et sachant qu'il faut quatre emblèmes, et donc avoir terminé quatre épreuves, pour récupérer une amélioration, on comprend vite que l'on n'a pas vraiment intérêt à snobber ces fameuses Épreuves, ni même à désactiver le radar de la tablette Sheikah, même si les bips de cette dernière deviennent rapidement agaçants.

The Legend of Zelda : Breath of the Wild

The Elder Scrolls VI : Zelda

Chose promise, chose due : Eiji Aonuma a annoncé vouloir bousculer les habitudes des joueurs et c'est une promesse qui se concrétise très rapidement. Tout d'abord via les armes, qui se brisent désormais toutes. Évidemment, leur résistance varie en fonction de leur niveau, et une pauvre massue infligeant 5 points de dégâts finira en morceaux bien plus vite qu'une épée renforcée infligeant pour sa part 20 points de dégâts. Et, qui plus est, Link ne peut transporter qu'une certaine quantité de ces armes sur lui. Un élément qui a l'air tout bête dit comme ça, mais qui en fait change profondément la manière d'aborder les combats. Si, dans n'importe quel Zelda, le joueur pouvait foncer dans le tas avec une épée et un bouclier, se moquant bien du nombre d'ennemis à liquider, il n'en est rien ici. Car, forcément, il risque de se retrouver à poil si toutes ses armes se brisent. Et dans ce cas-là, bon courage pour continuer. Il faut alors établir des tactiques, se montrer plus malin : arriver en furtif derrière un ennemi histoire de lui asséner un coup unique pouvant être fatal, envoyer un rocher rouler sur un regroupement de monstres, lancer une flèche explosive dans un feu de camp... Alors évidemment, il faut un petit temps d'adaptation, et les habitués de la licence risquent de pester pendant quelques temps. Mais l'on s'habitue finalement bien vite à ce nouvel élément, et ce que l'on aurait pu prendre comme une fonctionnalité franchement agaçante ne l'est finalement pas tant que ça. Bon, évidemment, sauf durant certaines phases un peu plus ardues...

The Legend of Zelda : Breath of the Wild

Heureusement, le loot est souvent assez généreux et il est donc bien difficile de se retrouver sans rien. On apprend même rapidement à baisser nos exigences : même si cette arme est moins puissante que celle qui vient de se briser, c'est toujours mieux que rien. Seules les flèches sont des denrées plutôt rares et qu'il convient d'utiliser avec soin. En parlant de soin, justement, Breath of the Wild bouscule une fois encore les codes en rajoutant la cuisine. A la manière d'un Skyrim ou d'un The Witcher, le joueur est ici invité à ramasser tout ce qu'il peut : champignons, poissons, herbes ou encore fleurs en tous genres. Il suffit ensuite de choisir jusqu'à cinq ingrédients puis les jeter dans une poêle (parfois présente sur des feux de camp) afin de tenter de créer des recettes. En cas de combinaison heureuse, Link prépare un plat qui lui redonne pas mal de cœurs et le booste même pendant quelques minutes (par exemple, manger un plat pimenté avant d'aller à la montagne permet de le protéger temporairement du froid). En cas de combinaison hasardeuse, et bien... il crée un ''plat douteux'', certainement pas terrible à engloutir mais qui régénère tout de même un peu de vie. Mieux que rien, donc. Et, là encore, ce nouvel élément n'est pas à prendre à la légère, car la difficulté de cet opus Wii U / Switch est plus élevée que la moyenne de la série. Il n'est ainsi pas rare de rencontrer des ennemis qui peuvent tuer Link en un seul coup... Alors on apprend bien vite, de gré ou de force, à ramasser tout ce que l'on peut et à prendre le temps de se concocter des gloubi-boulga permettant de récupérer toujours un peu plus de cœurs qu'une simple pomme. Une fonctionnalité qui plaira ou pas, mais qui a au moins le mérite de s'inscrire logiquement dans la globalité de l'aventure.

The Legend of Zelda : Breath of the Wild

Like a Ganonball

Vous le savez sans doute déjà : l'open world de ce The Legend of Zelda : Breath of the Wild est tout simplement énorme. La map semble sans fin et Link met un temps fou pour aller d'un point A à un point B, sauf si évidemment il décide de se téléporter (ce qui se fait uniquement dans des endroits spécifiques, comme les Tours ou les Épreuves). S'il désire aller plus vite, il peut toujours se déplacer à cheval, même s'il faut tout de même au préalable repérer un cheval sauvage et réussir à le dompter. Il peut aussi grimper des parois (en faisant attention à la jauge d'endurance) afin d'atteindre les hauteurs qui lui permettront de sauter (via une touche de saut ET OUAIS) et de déployer le ''paravoile'' lui servant à planer sur de longues distances, un peu comme le foulard de Zelda dans Skyward Sword. Mais il serait franchement dommage d'aller simplement du point A au point B, tant cet épisode regorge de choses à faire. Il est vrai que, de loin, le monde dévasté d'Hyrule semble bien vide : des bâtiments en ruine, une végétation ayant repris ses droits, très peu de villages... Link est-il donc condamné à simplement ramasser les champignons et chasser le sanglier entre deux quêtes ? Bien sûr que non car, à y regarder de plus près, Breath of the Wild regorge de choses à faire. De petits choses qui semblent pourtant anodines au premier coup d’œil. Là une maison abandonnée, ici un groupe de monstres gardant un coffre, là encore un mini-boss, ici un petit chemin menant on ne sait où...

The Legend of Zelda : Breath of the Wild

Mais si le joueur décide d'aller voir l'une de ces choses vue de loin, c'est le début de la fin. Car, une fois la zone nettoyée, une autre, un peu plus loin, saute aux yeux. Puis une autre. Et encore une autre. Oh puis tiens ma tablette Sheikah indique une Épreuve à proximité... Résultat, un chemin qui pourrait se faire en ligne droite en 5 minutes se transforme en périple de plus de 3 heures. Et c'est ça, la vraie force de ce Breath of the Wild : il propose la vraie aventure, celle avec un grand A, la même qui était proposée dans le tout premier The Legend of Zelda. Celle qui donne envie d'en voir toujours plus, de flâner sur les chemins à dos de cheval, celle qui permet de faire ce que l'on veut, qui offre une liberté totale au joueur. Une liberté telle que ce dernier peut très bien choisir dès le départ d'aller se mesurer à Ganon (bon courage). Bref, un gros contenu qui ne déçoit pas. Et cela ne se limite d'ailleurs pas à la nature, car des quêtes annexes, proposées par des PNJ, sont aussi de la partie, histoire de rallonger encore une durée de vie potentiellement colossale : ici un mini-jeu de tir à l'arc, là une compétition de chasse, là encore une course, par ici des items spéciaux à ramener... Difficile donc de s'ennuyer dans ce Zelda, d'autant plus qu'avec son cycle jour / nuit, il propose qui plus est des éléments, comme par exemple des monstres, disponibles qu'à certains moments. A condition évidemment pour les puristes de se faire à cette nouvelle structure, qui laisse tomber l'éternel combo donjon / objet spécifique à récupérer et à utiliser dans ce même donjon. Mais après tant d'années et d'épisodes, un peu de nouveau ne pouvait pas faire de mal.

The Legend of Zelda : Breath of the Wild

The missing Link

D'autant plus que ce The Legend of Zelda peut réussir la prouesse de faire aimer les open world à ceux qui, d'ordinaire, restent de marbre face à ce genre. Si, il est vrai, les débuts sont assez laborieux, avec des armes qui se brisent trop vite, l'obligation de se balader à pieds sur de vastes espaces ou encore une jauge d'endurance qui se vide trop vite lorsque Link court, la magie finit par opérer rapidement, et l'on se prend finalement au jeu. La direction artistique n'y est certainement pas pour rien et il est bien difficile de ne pas succomber à l'aspect graphique (bien plus convaincant que celui de Skyward Sword) de ce Breath of the Wild au premier coup d’œil. Grouillant de vie, onirique, cohérent, le monde de cet opus n'en oublie pas par ailleurs de proposer des lieux variés auxquels il faut s'adapter : montagnes enneigées, déserts arides, plaines verdoyantes... Bref, du grand classique mais qui fonctionne très bien. Néanmoins, tout n'est pas tout rose à ce niveau-là, et il faut bien avouer que la Switch semble parfois avoir bien du mal avec cet open world, en tout cas sur la TV. Il n'est ainsi pas rare d'assister à de petits ralentissements, à un aliasing parfois très prononcé ou encore à du clipping, certains éléments apparaissant au dernier moment devant Link... Des problèmes qui disparaissent presque entièrement lorsque l'on bascule le jeu sur la tablette de la console, qui parvient à faire bien mieux tourner le titre de Nintendo. Il est malgré tout dommage de voir qu'un tel titre, par ailleurs peaufiné, peine sur ce plan là, d'autant plus que des temps de chargement un peu longuets sont de la partie (game over, téléportation) et que de petits bugs peuvent se faire sentir, comme par exemple un cheval qui se coince dans un mur. Et encore, c'est sans parler des doublages français pas franchement convaincants, mais heureusement loin d'être omniprésents. L'ambiance sonore est d'ailleurs très épurée, et les musiques restent bien souvent en retrait, laissant la vedette aux bruitages.
Vous l'aurez compris en lisant ce test, on ne va pas tourner autour du pot : oui, The Legend of Zelda : Breath of the Wild valait ces trop longs mois, ces trop longues années d'attente. Proposant un open world massif, cohérent, vivant et grouillant de choses à faire, ainsi qu'une direction artistique plus que charmante, ce nouvel épisode propose qui plus est une refonte de ses bases. Une prise de risque payante, car la plupart des nouveautés fonctionne finalement très bien, que ce soient les armes qui se brisent, la cuisine, la liberté absolue de faire ce que l'on veut ou encore les nombreuses Epreuves piquant la vedette aux donjons. Seule ombre au tableau, une réalisation un peu en retard lorsque le titre tourne sur la TV, ce qui disparaît heureusement une fois le jeu basculé sur l'écran de la Switch. Bref, si vous avez la Wii U, achetez-le. Si vous venez d'achetez une Switch, achetez-le aussi. Il serait vraiment dommage de passer à côté des nouvelles Aventures - avec un grand A - de Link.
02 mars 2017 à 11h13

Par

Points positifs

  • La direction artistique, sublime
  • La liberté absolue
  • La vraie Aventure, avec un grand A
  • Une map immense
  • Des tonnes de choses à faire
  • Des nouveautés qui fonctionnent bien

Points négatifs

  • Technique un peu limite sur la TV
  • Doublages français pas terribles
  • Le bip agaçant du radar de la tablette Sheikah
  • Des temps de chargement un peu longuets

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

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