Arms propose un concept de combats basés sur, comme son nom l'indique, les bras. Chacun des 10 personnages que l'on vous propose d'incarner a un point commun avec ses concurrents, à savoir des bras modifiés. Ceux-ci sont extensibles à souhait, pouvant traverser quasi toute l'aire de combat pour distribuer des mandales à qui veut bien les recevoir. A partir de ce simple principe découle un nombre assez inouï de possibilités intéressantes, qui font d'Arms un titre beaucoup plus profond qu'il n'y parait.
Chacun des 10 personnages proposé au départ possède des qualités, souvent une précise, qui lui est propre. Outre la taille, qui permet soit d'être rapide, soit de pouvoir encaisser mieux et ne pas tomber à la moindre droite, chaque fighter a son avantage unique. Par exemple, Springman possèdera un mode berserk, qu'il peut enclencher lorsque sa vie est basse. Ribbon Girl peut exécuter un triple saut. Twintelle peut rester en lévitation et ralentir les coups de l'adversaire. Master Mummy peut se rendre 10HP lorsqu'elle est en garde... Un pouvoir souvent simple, mais dont il faudra bien souvent savoir tirer avantage.
Le gameplay est, à la manière de Smash Bros, simple de prime abord et d'apparence assez bordélique. Un bouton pour chaque poing, que l'on peut faire dévier pendant sa course, par exemple pour suivre un adversaire. Il y a une choppe aussi, une garde, un saut et une esquive (combinables). Selon le bon vieux principe du pierre-feuille-ciseau, il existe une parade à chaque chose. Il est aussi possible de charger ses coups, chaque bras et donc arme indépendamment l'un de l'autre, afin de débloquer un pouvoir spécial, qui glace par exemple, ou enflamme. Enfin, et comme souvent, vous remplissez à mesure que vous frappez une jauge de super attaque, qu'il conviendra de lancer au bon moment. En effet, si ses effets sont souvent dévastateurs, elle est très facilement contrable, ou esquivable aisément à distance. Au début de chaque match, vous aurez aussi le choix entre 3 armes, qui sont également inhérentes à chaque personnage. Celles-ci en revanche sont débloquables à mesure que vous progressez pour que finalement vous puissiez assigner n'importe quelle arme sur n'importe quel personnage.
Vitesse contre puissance
Le choix des Arms
Beaucoup de tactiques sont envisageables. Avancer derrière un bouclier, mettre HS l'un des bras de l'adversaire, devenir un incroyable sauteur/esquiveur, privilégier la distance ou le combat rapproché, etc. Avec toutes les configurations différentes envisageables, vous en aurez pour un moment avant de trouver quelle possibilité est la meilleure. De plus, les arènes ont leur importance. Elles font apparaître des bonus, par exemple de santé, dans des zones données qui deviennent les places to be. Des bombes de gel ou explosives n'y demandent qu'à être balancées sur la tronche. On peut se planquer derrière des tuyaux, etc. On aurait peut-être aimé que les arènes offrent encore un petit peu plus d'interactions.
On retrouve avec Arms quelques sensations chères à notre coeur, celles de l'inénarrable Power Stone, le jeu mythique de la Dreamcast. On apprécie énormément que le titre fasse la part belle au jeu à plusieurs notamment à 4 sur le même écran. A 4 joueurs simultané et chacun pour sa peau, inutile d'espérer faire des prouesses. Quand deux personnes décident de s'allier contre une seule, celui-ci ne pourra jamais rien faire. En revanche, à 2 contre 2 ou en 1 contre 1, la technique reprend l'avantage sur le bordel. Pour résumer, le gameplay est donc beaucoup moins simple qu'il n'y parait et offre une vraie marge de progression. D'ailleurs, bon courage pour battre l'IA à partir du niveau de difficulté 6... Par contre, on regrettera vraiment que le placement des boutons, lorsque vous jouez à la manette, ne soit absolument pas intuitif.
De la grandeur d'Arms
A 2 comme à 4, Arms est vraiment un jeu sympathique. Le mode Grand Prix propose d'affronter les 10 adversaires du roster en combat ainsi que dans différentes épreuves. On y choisira un niveau de difficulté de 1 à 7, en revanche n'espérez pas y voir un semblant de scénario, hélas. En revanche, il est possible d'attaquer le mode Grand Prix à 2 en coopération, ce qui est une option vraiment agréable à explorer. Vous pourrez aussi jouer au basket (à 2 joueurs uniquement) et faire du volleyball, à 4 en revanche. Les deux modes sont accessoires, mais permettent de changer un petit peu des combats traditionnels. Enfin, sachez que comme dans Mario Kart, le jeu tourne en 60 fps à 2 joueurs en simultané, mais passera à 30 fps lorsque vous jouez à plus, afin de ne pas souffrir de problèmes de framerate.
Nintendo Switch oblige, un petit mot sur les contrôleurs. Le titre fonctionne plutôt très bien avec la détection de mouvement des joy-con, sachez-le. C'est étonnamment agréable à jouer, mais comme vous pourrez vous en douter, soit tout le monde joue de cette manière, soit personne. Aussi agréable que celui-ci puisse être, à niveau égal, celui qui joue à la manette est beaucoup plus avantagé. Il se pourrait qu'Arms soit l'un des ambassadeurs de Nintendo pour sa véritable entrée dans le monde de l'e-sport. Difficile de juger Arms sur une période aussi courte, mais le titre pourrait être assez intéressant pour se jouer sur la scène e-sport, pourvu qu'il soit bien équilibré. Seule l'expérience des professionnels de la baston permettra vraiment de savoir ce qu'Arms a dans le ventre.
Graouh