Test : Travis Strikes Again : No More Heroes - Nintendo Switch

Travis Strikes Again : No More Heroes - Nintendo Switch
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No More Heroes fait partie des ovnis mythiques de la génération précédente. Avec son univers violent, sexy et déjanté, la série apparaissait comme une véritable anomalie au milieu du catalogue de Nintendo, un peu comme Conkers en son temps. Aujourd’hui, plus de 10 ans après le premier épisode, Travis, notre héros, l’assassin ultime, LE ''no more Hero'' est de retour. Pour notre plus grand plaisir ? Pas sûr…

Test effectué à partir d'une version Nintendo Switch

Tout d’abord, il est de bon ton de rappeler qui est Travis Touchdown, le protagoniste principal de ce Travis Strikes Again : No More Heroes.  Travis, c’est un otaku, un geek, un gars qui n’aime que les jeux vidéo, son chat, le catch, sa collection de figurines et sa moto. Notre compère gagne un jour un sabre laser - ou beam katana - sur un site d’enchère en ligne mais, malheureusement, cet achat le met dans le rouge. C’est alors qu’une jeune femme belle et mystérieuse nommée Sylvia Christel (non, pas la même, et ne faites pas les innocents vous la connaissez tous) apparaît et lui confie une mission. Cette mission sera le début de No More Heroes et de la quête de Travis pour devenir l’assassin ultime... et aussi pour passer une nuit avec Sylvia.  Ce Travis Strikes Again se passe plusieurs années après No More Heroes 2 : on apprend que notre cher Travis est maintenant marié et qu'il a des enfants, mais qu'il a tout laissé tomber pour vivre dans une caravane, accompagné de sa fidèle chatte Jeanne. C’est dans ce contexte que Bad Man, le père de Bad Girl, une ancienne adversaire de Travis, débarque pour crier vengeance. À la suite du combat, les deux hommes sont aspirés dans la console de Travis. Une console nommée la MK II, très rare et avec seulement 6 jeux. La légende dit même qu'une fois les 6 jeux réunis il est possible de voir l'un de ses vœux exaucé...

Secoue-moi le sabre

Notre aventure se déroulera donc dans les 6 jeux de la console. Et c’est un réel plaisir de retrouver l’univers de No More Heroes. Son ton absurde, ses blagues acides, son attitude borderline et surtout sa tendance à toujours virer au n’importe quoi. Les dialogues entre les personnages et toutes les situations rencontrées sont un réel régal. Il sera difficile de rester de marbre face à toutes les références et parodies présentées. No More Heroes a toujours été une ode au délire, à l’over the top et à la culture geek, et tous ces éléments sont bien présents dès que l’on commence l’aventure. Malheureusement, si cet épisode ne s’appelle pas No More Heroes 3, c'est qu'il y a une raison : lorsque l’on touche au gameplay, l’expérience est différente et pas toujours rose.

Travis Strikes Again : No More Heroes

Il est difficile de ne pas voir les ambitions de Grasshopper dans ce Travis Strike Again, mais malheureusement ces ambitions étaient peut-être un peu trop grandes. Voici comment se déroule le jeu : vous avez la caravane qui est le hub, où vous pourrez sauvegarder, changer de vêtements, regarder votre collection, consulter vos messages, etc. Vous pouvez, à partir de ce hub, emprunter la moto afin de découvrir un nouveau scénario. Ces scénarios sont en fait la partie histoire du jeu. Ils prennent la forme d’un visual novel et il n’y aura donc que des images et du texte à lire. De très bons textes, toujours plus surprenants et hilarants, mais c’est tout ce que vous trouverez ici. Ceci peut paraître un peu cheap et le jeu lui-même en est conscient, il y fait d’ailleurs plusieurs fois référence. Mais on suit tout de même avec plaisir Travis dans ses interactions avec d’autres personnages et dans ses aventures. Les scénarios se terminent quand Travis obtient un nouveau jeu pour sa console, nouveau jeu qui sera en réalité le prochain niveau de beat’em all.

Travis Strikes Again : No More Heroes

Three strikes, you're out

Car oui, il s’agit de la seconde phase de jeu, du bon gros beat’em all bien bourrin à l’ancienne. Nous sommes dans des niveaux en vue du dessus et on avance en défouraillant des ennemis à tour de bras à l’aide de notre fidèle beam katana. Au sabre s’ajoutent des compétences spéciales qui pourront être découvertes et améliorées au fil des niveaux. Ces niveaux pourront se parcourir seul ou à deux, le second joueur incarnant Bad Man et sa fidèle chauve-souris. Dans chaque niveau, vous pourrez trouver des pièces qui serviront à vous améliorer, des toilettes pour sauvegarder, des vendeurs de ramen pour vous régénérer et de multiples objets cachés. Chaque niveau se construira de la même manière : on combat de petits ennemis faciles à battre, on évolue vers des ennemis plus forts, on arrive au mini-boss, on continue avec des ennemis intermédiaires et on arrive au boss que l’on achève toujours avec une prise de catch. Comme dans les No More Heroes, les affrontements avec les boss requièrent de bons réflexes pour éviter leurs offensives et attaquer au bon moment, même si on est quand même loin d’un Dark Souls. Les personnages bénéficient de la base de tout bon personnage de beat’em all qui se respecte : une attaque rapide, une attaque puissante, des attaques chargées, des compétences et des coups spéciaux, et on recharge évidemment toujours son beam katana en secouant la manette de haut en bas. Nous touchons maintenant du doigt ce qui ne va pas dans ce Travis Strikes Again : No More Heroes. Et vous vous en doutez sûrement déjà...

Travis Strikes Again : No More Heroes

Travis strikes again, and again, and again, and again, and again, and again, and again...

Il n’y a pas grand-chose de plus à dire sur ce jeu, et ce qui fait ça, c’est sa répétitivité. Si on est heureux de retrouver l’univers au début, le tout devient très vite ennuyeux. Certains diront qu’il s’agit seulement d’un No More Heroes avec une vue différente, mais cette affirmation est totalement fausse. Les jeux de la série principale offraient un gameplay bien plus varié. Ici, nous sommes devant des phases de jeu qui se répètent, et les phases rencontrées sont beaucoup trop longues pour être plaisantes. Arriver à un boss sera toujours très long, et même si de nouveaux éléments essayent de renouveler le game design dans les différents niveaux, ils ne sont souvent pas assez afin de rendre le tout intéressant de nouveau. Par exemple, la mécanique de puzzle et de poursuite du second niveau est l’exemple type de nouveauté que l’on trouvera sympathique au début et énervante après peu de temps. Des efforts sont faits, mais malheureusement on se trouvera toujours avec la même arme, les mêmes compétences - car oui, même si on peut en trouver un bon nombre dans les niveaux on ne les changera pas une fois les bonnes trouvées - à tuer les mêmes ennemis et à répéter les mêmes phases encore et encore.

Travis Strikes Again : No More Heroes

Alors, quand on est fan, on se force quand même à continuer, car il est toujours plaisant de voir la confrontation entre Travis et un boss, et surtout on est curieux de voir ce que le prochain niveau nous réserve en termes de blagues et de parodies. Mais un néophyte se lassera très vite, et si l’univers n’était pas si particulier, nous serions en face d’un jeu vite vu et vite oublié. C'est toutefois plus rose en ce qui concerne la réalisation. Techniquement, la série est passée à l’Unreal Engine. La patte graphique a été conservée et nous sommes devant un jeu beau et fluide, répondant bien même si on a l’impression par moments que la Switch est sur le point de se transformer en perceuse vu le bruit qu’elle fait. Vous pourrez apprécier l’aventure sur grand écran ou sur tablette, mais pour le simple plaisir de secouer la manette pour recharger le beam katana, le grand écran est préférable. Enfin, précisons que le tout est intégralement en français.
Que reste-t-il de nos héros ? Que reste-t-il de No More Heroes ? Cet épisode a pu conserver son ton, son univers et sa patte graphique reconnaissable entre mille, et rien que pour ça il mérite le coup d’œil. Mais, malheureusement, il est desservi par un gameplay répétitif et un game design peu inspiré n’encourageant pas à se jeter à corps perdu dans l’aventure, même si l’univers seul peut justifier l’envie de continuer. Nous pourrons tout de même relever un point positif : s'il s’agit ici d’une mise en bouche, alors on attendra le plat de résistance avec impatience.
16 janvier 2019 à 15h38

Par

Points positifs

  • Fluide et jouissif
  • L’univers
  • No More Heroes is back, BITCH !

Points négatifs

  • Répétitif et peu inspiré
  • Des phases beaucoup trop longues
  • Parfois injuste

Gribouillé par...

Mystère Mask

Mystère Mask

Inventeur du claquement de porte

Né en 1823 mais immortel grâce à un pacte passé avec Nicolas Cage, ce gus a eu l'idée de génie de faire breveter le claquement de porte, ainsi il empoche des royalties à chaque fois que dans le monde une porte se ferme un peu trop brutalement. C'est pour ça qu'après six titres de champion du monde poids lourd de Mahjong acrobatique il a décidé de se cloîtrer dans son chateau de Bavière dans lequel il peut passer ses journées à jouer à tout ce qu'il trouve et partager son avis... Même si personne n'en veut.
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