Joue-la comme Zizou
A l’image de la saison compliquée de notre Z.Z. national, FIFA 18 a connu plus d’un couac sur le gazon lors de sa rentrée des classes. Se reposant grandement sur ses lauriers (malgré une qualité et une offre globale incomparables), les errements habituels de la série n’étaient pas - tous - corrigés, un problème que la plupart des fans ont vite compris. Scores de tennis, failles exacerbées (portiers en mousse, défenses beaucoup trop larges et frappes au-delà des 30 mètres bien trop surcotées), les équipes d’EA ont du rapidement jouer les pompiers de service pour calmer le jeu. Quatre mois après sa sortie, FIFA 18 est aujourd’hui une expérience bien plus stable et plaisante qu’elle ne l’a été en début de saison.
De manière aussi indéniable que PES 2018 a cette année su imposer son football léché, FIFA 18 reste fidèle à sa réputation d’ogre gargantuesque. La franchise d’Electronic Arts continue de péter les lucarnes et s’est déjà écoulée à plus de 9 millions d’exemplaires à travers le monde, et son offre, quant à elle, ne cesse de donner le tournis. De retour pour un deuxième acte après une première réussie, Alex Hunter est assurément la jeune pousse sur laquelle EA continue de miser. Fantastique outil pour continuer à marketer la série dans les années à venir en plus de lui donner un visage bien choisi, la seconde saison du prodige anglais est une réussite. Plus développée que l’an dernier, l’Aventure offre au joueur une dose de liberté supplémentaire. D’abord stylistique pour rester dans l’air du temps, avec la possibilité d’habiller, tatouer et coiffer à sa guise Alex (et ce sans microtransactions abusives, hallelujah), puis dans le gameplay, avec la possibilité de progresser en coop' avec un ami. Si le cœur du jeu n’a pas changé (le système de choix de réponses dans les cinématiques reste le même, avec la possibilité de jouer la modestie, l’arrogance ou la neutralité), l’histoire gagne en intérêt et en intensité, avec notamment plusieurs surprises au niveau des interactions avec les joueurs réels (coucou Cristiano). Les localités sont aussi beaucoup plus diverses, et les tournois de pré-saison à Los Angeles ou les trips à Rio de Janeiro (qui proposent une séquence « foot de rue » contre des gamins fort plaisante) apportent un vent de fraicheur. Que ce soit en VO ou en VF (toutefois incomplète, puisque les personnalités telles que Rio Ferdinand gardent leur doublage original dans la VF), la seconde saison d’Alex Hunter saura vous faire voyager pendant une dizaine d’heures, en plus de constituer un excellent point d’entrée pour tous ceux qui débutent dans le football virtuel.
Pour l’amour du cuir
En dehors de sa nouvelle coqueluche, FIFA 18 n’est pas en reste. Comme d’habitude, EA n’a pas manqué de peaufiner tous les secteurs possibles pour proposer l’expérience la plus complète à tous les niveaux. Tout comme le football moderne, FIFA endosse aussi le rôle de vitrine, en particulier avec sa bande-son au top année après année. Artistes mondiaux et indépendants se côtoient pour nous faire kiffer entre chaque match et, tout comme l’élite du ballon rond se situe en Europe, la touche britannique de la B.O. de cette année est fort plaisante (on y retrouve des artistes comme Rex Orange County, The Amazons ou encore la fleur du grime avec Skepta, Stormzy et Giggs). Véritable poule aux œufs d’or pour EA, FUT, le mode phare de la licence, n’est pas non plus en reste. De nouveaux modes comme le « clash d’équipe » font leur apparition et les ouvertures de packs de cartes sont plus festives que jamais, avec des cartes icônes qui voient triple. Des légendes comme Ronaldo, Ronaldinho ou Maradona disposent ainsi de plusieurs cartes à leur effigie, avec des particularités propres suivant la période de leur carrière concernée. Il ne manquerait plus qu’ils nous sortent un vrai jeu de carte physique FUT et on est foutu jusqu’au cou.
Et puis il y a toutes ces améliorations en pagaille, comme un moteur Frostbite peaufiné pour des visuels toujours plus réalistes (malgré quelques visages qui font toujours plastique, comme Cavani), des atmosphères plus marquées (la différence entre un match en Europe et en Amérique du Sud est flagrante, avec confettis sur le terrain, banderoles, etc), un mode carrière qui revoit ses phases de mercato pour y ajouter des cinématiques, un système de remplacement dynamique en plein match très utile pour éviter de casser le rythme, un timing pour les reprises de volée enfin correct ou encore des dribbles plus réactifs. Bref, vous l’aurez compris, la formule reste la même mais gagne en peaufinage. Si le plaisir manette en main est toujours là (notamment avec une dernière mise à jour qui visait à resserrer les défenses), on peste toujours autant sur la dynamique des matchs, parfois incompréhensible (ton défenseur de niveau 88 qui soudainement ne sait plus aligner ses passes pour offrir un caviar à l’adversaire, un grand classique) tout comme sur les frappes enroulées, arme d’une létalité absolue entre les bons pieds. Comme dirait l’autre : « FIFA gonna FIFA ».