Test : Portal Knights - Nintendo Switch

Portal Knights - Nintendo Switch
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Il est jeux qui, lorsqu'ils sortent, rencontrent un tel succès qu'ils attisent la convoitise de studios voulant s'engouffrer dans la brèche. L'un des plus connus est sans conteste Minecraft, qui a produit une ribambelle de copies plus ou moins réussies. Le plus récent en date est un certain Portal Knights, qui a décidé de se démarquer un peu en saupoudrant un peu de RPG dans tout ça.

Test effectué à partir d'une version Nintendo Switch

Qui dit RPG dit histoire. Malheureusement, ce n'est pas le point fort de ce Portal Knights tant cette dernière n'est que survolée. Il y est question d'un monde ayant subi un malheur appelé ''la Fracture'' : comprenez par là que la Terre a été divisée en de nombreuses îles connectées entre elles par des portails. Et... c'est à peu près tout ce que vous saurez, puisque même les quelques PNJ présents ne se montrent pas bien loquaces, ni même utiles. Sans parler du fait que le peu de quêtes qu'ils donnent au joueur ne sont pas bien intéressantes à suivre. Dommage, mais un autre aspect RPG est de la partie, à savoir les classes. Car, avant de vous lancer à l'assaut de ce monde cubique, vous devrez avant tout créer votre personnage (et il y a de quoi bien le personnaliser, les éléments étant suffisamment nombreux). Guerrier, Mage ou Rôdeur, il faut choisir votre camp, sachant que chacun a ses forces et faiblesses, comme par exemple la possibilité d'attaquer à distance. Par la suite, bien entendu, il s'agira de renforcer tout ce petit monde en construisant à l'établi les bonnes pièces d'équipement, puisqu'un Guerrier ne pourra par exemple pas s'équiper de quelque chose destiné à un Mage, en attribuant des points d'attributs ainsi que des compétences. Et ce n'est pas à prendre à la légère, puisque les ennemis sont nombreux dans le monde fracturé de Portal Knights. Même si, au fond, peu importe votre classe, vous viendrez rapidement à bout de tout ce beau monde.

Portal Kombat

Évidemment, les monstres présents lâchent des matériaux bien utiles lorsqu'ils meurent, certains permettant même de débloquer les fameux portails cités plus haut. Pas de gameplay trop compliqué ici, le personnage étant essentiellement doté d'une attaque et d'une esquive... Et il lui faut être relativement rapide, car les ennemis prennent bien souvent la fuite lorsqu'ils voient qu'ils ne font pas le poids – ce qui est, on ne va pas se mentir, relativement désagréable. Un autre élément désagréable, et sans transition, se retrouve dans le principe même de Portal Knights : le fait que le monde soit divisé en de nombreuses zones. Si l'on a rien contre le fait de proposer plusieurs petites maps au lieu d'une seule, cela devient déjà plus agaçant lorsque l'on a besoin d'un matériau introuvable sur l'île du moment. Car, dans ce cas, il s'agit de passer par un portail pour se rendre ailleurs, ce qui engendre un long, très long, très très long temps de chargement. Et ce n'est d'ailleurs pas le seul souci engendré par ce système : une fois votre petite maison créée dans le premier monde, et équipée comme il se doit de toutes les constructions nécessaires à la conception (comme l'établi), il vous faudra là encore faire des allers-retours pour pouvoir crafter les objets les plus poussés... Avec ce que ça engendre de temps de chargement. Là encore, c'est dommage, et l'on se lasse malheureusement assez rapidement de ce système fastidieux.
Portal Knights

En dehors de ça, Portal Knights ne dépaysera pas trop ceux ayant déjà passé des heures sur un titre similaire, son inspiration Minecraft-ienne étant clairement là. Décors cubiques à détruire via des outils spécifiques et à reconstruire, inventaire présent sous forme de barre en bas de l'écran, création basique directement via l'inventaire et plus poussée sur l'établi, etc. Bref, rien de bien nouveau à ce niveau-là, si ce n'est que ce titre se montre tout de même plus accessible que le maître dont il s'inspire. Le joueur n'est pas lâché dans la nature sans aides ni instructions, et les premiers instants sont guidés, histoire de ne pas se retrouver sans savoir quoi faire. Le craft est par ailleurs relativement limité, les recettes étant pour la plupart très simples et peu poussées. Enfin, ce système d'îles a finalement un intérêt niveau accessibilité : lorsque vous devez construire quelque chose de nouveau, la petite map sur laquelle vous arrivez propose en règle générale pile ce qu'il vous faut histoire que vous ne passiez pas trois heures à galérer à trouver le bon matériau. En somme, le titre de Keen Games est plutôt pas mal pour se lancer dans le genre, mais son aspect limité poussera sans doute rapidement les nouveaux adeptes à se lancer dans des softs plus complets.
Portal Knights

Un Portal, des Portos

Portal Knights dispose également, et ça c'est vraiment sympa, d'un mode multi. En local ou en ligne, le joueur n'est pas obligé de se lancer seul dans l'aventure, pour toujours plus de fun. Une aventure qui est d'ailleurs plutôt jolie, à défaut d'être vraiment originale dans sa forme. Les différentes îles ont toutes une thématique spécifique, et la direction artistique charmante et colorée donne vraiment une petite touche sympathique à l'ensemble. On ne peut en revanche pas en dire autant des musiques qui se montrent rapidement irritantes, poussant le joueur à bien vite couper le son. Enfin, un petit mot sur ce qui peut fâcher : les commandes, puisque ce genre de titre convient en règle générale bien mieux aux claviers / souris. Bonne nouvelle, tout se fait de manière parfaitement naturelle ici, et l'on ne peste jamais sur des commandes mal foutues ou peu intuitives. Rien à redire à ce niveau-là, les équipes de Keen Games ont fait un vrai bon boulot. Le tout tourne par ailleurs très bien, avec de très rares petits lags de temps à autres mais rien de bien méchant, que ce soit sur la TV ou sur la tablette en ce qui concerne la version Switch.
Clairement, Portal Knights n'est pas du niveau d'autres softs du genre, comme Minecraft ou Dragon Quest Builders. Le titre de Keen Games a un peu le cul entre deux chaises, en proposant un aspect RPG trop peu poussé, comme son système de craft, laissant donc un arrière-goût d'inachevé. Ce n'est certes pas un mauvais titre, mais son potentiel est un peu gâché par son système de monde divisé en plusieurs îles, obligeant aux allers-retours sanctionnés par des temps de chargement trop longs. Un petit titre mignon et plutôt sympa (à bas prix) pour ceux qui veulent se lancer dans le genre de la construction, seul ou à plusieurs, même si les limites pousseront bien vite à passer sur d'autres jeux.
27 novembre 2017 à 13h18

Par

Points positifs

  • Direction artistique plutôt mignonne
  • Un aspect RPG...
  • Techniquement bien fini
  • Mode multi sympa

Points négatifs

  • Les temps de chargement de l'enfer
  • ...Mais peu poussé
  • Tout comme le craft d'ailleurs
  • Le monde divisé, une idée mal exploitée

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

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