Test : Super Smash Bros. Ultimate - Nintendo Switch

Super Smash Bros. Ultimate - Nintendo Switch
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Après 35 patchs notes, 18 Nintendo Direct, 367 sujets Reddit sur le fait que Masahira Sakurai serait le Diable en costume d’humain, Super Smash Bros. Ultimate est enfin sorti. Avec 11 nouveaux personnages, des niveaux en tous genres et des pistes musicales à n’en plus finir, une question subsiste : compilation sans saveur ou lettre d’amour aux fans de Nintendo ?

Test effectué à partir d'une version Nintendo Switch

L’emblématique série des Smash Bros, issue de l’esprit de Masahiro Sakurai (créateur de la série des Kirby) a pour but de se faire rencontrer les personnages de l’univers étendu de Nintendo dans des combats effrénés aux multiples règles loufoques. On pourrait même dire que la sphère d’action s’étend au paysage vidéoludique japonais tant la multiplication des développeurs participant à cette grande fête impose le respect (SEGA, Platinum Games, Capcom, Konami, Bandai Namco, etc). Ce sont donc 74 pelés (dont 11 nouveaux participants) qui ont pris rendez-vous pour se mettre sur la gueule, de Mario à Ryu (Street Fighter) en passant par Pikachu (Pokémon), Richter (Castlevania) et Roy (Fire Emblem).


Pour ceux qui n’aurait pas encore touché à un Smash, le but du jeu est d’éjecter son adversaire hors des limites de l’écran : plus les joueurs prennent de coups et plus les chances qu’ils ont d’être éjectés augmentent. Ces chances sont représentées par un pourcentage situé sous le portrait de votre avatar. Le crédo du jeu est un peu le même que pour la grande majorité des titres de Nintendo : c’est facile à apprendre mais difficile à maîtriser, le but inavoué étant un peu d’en faire le Mario Kart du jeu de combat. Les attaques ne sont pas spécialement difficiles à placer (surtout au regard des autres jeux de combat actuels sur le marché) et il est plutôt simple de prendre en main n’importe quel combattant. Chaque personnage dispose de son propre style, ses forces et faiblesses et pourra être aidé en combat à travers l’utilisation d’une foultitude d’objets directement importés des univers des jeux représentés.

Super Smash Bros Ultimate

Vous commencerez le jeu avec les 8 personnages jouables (ceux qui étaient disponibles pour la sortie de Super Smash Bros. sur Nintendo 64), le reste du roster étant déblocable au fur et à mesure de votre temps de jeu. Toutes les 10 minutes de jeu (environ), un personnage « caché » fera son apparition et vous proposera un duel dans les règles de l’art. Comme à l’accoutumée, le personnage caché doit être battu avant de rejoindre votre bande de joyeux drilles et pouvoir être joué.

Super Smash Potatoes

Apparu pour la première fois sur l’épisode Gamecube, le mode « Aventure » dans les Smash Bros n’a pas toujours été le point fort du jeu. Souvent placé là comme un petit frère gênant, le mode n’avait pas vraiment d’intérêt si ce n’est offrir un « à-côté » solo aux modes Classique et Smash. Pour Ultimate, la formule a été retravaillée et, cette fois, Nintendo entend bien accrocher les joueurs pendant une bonne grappe d’heures, comme un vrai jeu à part entière. Sous-titré « La lueur du monde », le mode raconte l'histoire de l'emprisonnement des personnages du jeu par un esprit divin du nom de Kilaire.

Super Smash Bros Ultimate

Le seul rescapé de cette rafle se nomme Kirby et devra progresser petit à petit sur une grande carte pour débloquer le reste de la clique ainsi que tous les esprits encore emprisonnés. Sachez que chaque personnage débloqué devient jouable et vous ne serez pas obligé de jouer Kirby pendant les 15 bonnes heures qu’il vous faudra pour terminer l’aventure (en ligne droite). Plusieurs parties de la carte sont cachées par du brouillard de guerre qu’il faudra progressivement faire disparaître en gagnant des combats clés.

Super Smash Bros Ultimate

Plus de 600 combats sont éparpillés sur la carte et chacun d’eux vous proposera un challenge plus ou moins relevé (avec toutes sortes d'afflictions et de malus sur votre tronche). Ce Smash Bros. Ultimate regorge de clins d’œil aux différents univers vidéoludiques présents dans le jeu et se montre plein d'intelligence. Par exemple, un combat où l’esprit à combattre est Knuckle (de la série des Sonic) : vous affronterez un Sonic de couleur rouge qui utilisera uniquement des objets qui creusent dans les sols et murs (puisque Knuckles est un personnage dont la spécialité, à la base, est de creuser les obstacles pour mieux les franchir). Vous l’aurez compris, c’est plein de malice, ça déborde de nostalgie et, surtout, c’est très très dense.

Chaque combat gagné vous permettra de débloquer un esprit plus ou moins rare selon la difficulté du combat. Il y a deux types d’esprits à débloquer : les esprits primaires et les esprits de soutien. Vous pourrez équiper les esprits primaires dont les statistiques et bonus vous aideront en combat tout comme les esprits de soutien qui pourront également y être associés. Avant chaque rixe, il vous faudra équiper les bons esprits afin de contrer un maximum les malus qui vous tomberont dessus pendant le combat qui arrive. Il faut également savoir que les esprits évoluent, gagnent en expérience et niveaux, et peuvent même être entrainés dans des dojos situés sur la carte (possibilité de leur faire gagner des aptitudes supplémentaires, de les entraîner…). Vous débloquerez la quantité gargantuesque d’esprits (plus de 1200 !) à travers les combats remportés, les achats faits en magasin (avec la monnaie virtuelle) et même les « invoquer » dans un système où il faudra sacrifier d’autres esprits pour les obtenir. Ces esprits, ainsi que toutes les mécaniques qui y sont liées, éclipsent les fameux trophées, anciennes récompenses des opus précédents qui étaient accompagnés de petits textes descriptifs du personnage ou de l’objet en question. On ne peut pas tout avoir, n’est-ce pas ?

Super Smash Bros Ultimate

Si vous cherchez encore une dose de solo à l’issue du mode « Aventure », vous pourrez toujours prendre part aux campagnes du mode « Classique ». En effet, il vous sera proposé, pour chaque personnage, une suite de combats dont les adversaires et les stages sont calibrés sur l’histoire du protagoniste choisi. Par exemple, si vous décidez de jouer Samus, vous enchaînerez les niveaux issus de l’univers de Metroid et combattrez des adversaires comme Dark Samus ou Ridley. Cette petite campagne de combats se termine toujours sur un boss original apportant encore une touche d’originalité et de fraîcheur qui manquait au solo habituel dans la série (qui peut aussi être fait en coop').

Le mode Smash, quant à lui, vous permet toujours de lancer un combat très rapidement sans réelle finalité, outre le plaisir de se battre selon ses propres règles. Car, comme d’habitude, il vous sera possible de modifier les options en combat autant que possible, notamment à travers le mini-mode « Smash divers » (enlever/rajouter davantage d’objets, définir la taille des joueurs, les malus, etc). D'autres « sous-modes » sont disponibles comme le « Smash général » où vous pourrez jouer, à chaque combat qui s’enchaîne, des personnages différents jusqu’à épuisement du roster. Le mode « Super mort subite » vous lancera dans un combat où tous les combattants commencent à 300% de dégâts… décollage imminent, en somme. Bien évidemment, le mode Smash fait la part belle aux compétitions en local. Vous pourrez ainsi participer au « Smash en bande », permettant de faire du 3v3 ou 5v5 facilement, mais également au mode « Tournoi » qui, comme son nom l’indique, placera tous les joueurs dans un arbre et devront avancer dans les tours jusqu’à la finale.

Super Smash Bros Ultimate

Du miel dans tes yeux et tes oreilles

Techniquement, Super Smash Bros. Ultimate est une vraie pépite de finition et de détails emballée dans une boule d’amour des développeurs envers les joueurs. Les commandes répondent au doigt et à l’œil et c’est la première fois depuis Melee qu’on ressent aussi bien les impacts et les heurts du combat de manière aussi jouissive. Le plaisir est instantané, du premier coup de lame jusqu’aux cotillons qui envahissent le ring dès qu’un personnage se fait éjecter de l’écran.

Cette appréhension très organique du combat se fait notamment grâce à une personnalisation des commandes poussée qui vous permettra d’être confortable comme dans vos vieilles pantoufles. Que vous jouiez sur manette Gamecube, Pro ou au Joy-Con, toutes les calibrations du pad sont permises, pour le plaisir des casu comme des joueurs plus sérieux.

Super Smash Bros Ultimate

Ces derniers seront d’ailleurs ravis d’apprendre que la maîtrise du combat repose toujours sur une gestion des déplacements et des combos de coups qu’il faudra placer à la perfection pour se défaire des plus rugueux adversaires. Entre les attaques normales et spéciales, les coups Smash, les prises, les sauts normaux, les sauts à mi-hauteur, les parades et autres roulades, tous les ingrédients sont réunis pour satisfaire les plus acharnés des compétiteurs tout en accueillant les joueurs occasionnels avec bienveillance.

Chaque sortie d’un nouvel épisode de Smash Bros. est attendue de pied ferme par les aficionados des musiques de notre beau média. Ultimate ne déroge pas à la règle puisqu’il propose plus de 900 pistes musicales issues des différents jeux représentés. Là où il fait très fort, c’est que Nintendo a convoqué un nombre indécent des plus grands compositeurs ayant travaillés sur les différents jeux représentés ici et qu’ils participent à la création de remixes d’autres licences auxquelles ils n’ont jamais touché ! Outre les pistes des jeux originaux, vous pourrez entendre un remix de « Lost Painting » de Castlevania : Symphony of the Night par Tetsuya Shibata alors compositeur chez Capcom uniquement (Monster Hunter, Resident Evil 5, Devil May Cry). Reproduisez ce schéma pour tout un tas d'autres musiques et il en résultera un doux nectar pour vos esgourdes.

Super Smash Bros Ultimate

Enfin, alors que l’équilibrage des combattants est encore à parfaire (bonne chance avec 74 zozos différents), il vaut mieux, pour l’instant, profiter du canapé en local avec des potes pour véritablement s’amuser en multi. En effet, le service Online de Nintendo semble un peu à la traîne et il n’est pas rare de rencontrer des lags et autres déconnexions en plein milieu des combats (même lorsqu’on utilise un adaptateur Ethernet sur la console). Du coup, on dira que c’est plutôt con d’avoir un si bon jeu et de ne pas pouvoir l’exploiter en ligne, le talon d’Achille de Nintendo, encore et toujours.
Avec ce Super Smash Bros. Ultimate, Nintendo a montré une réelle envie de réunir le public hardcore de Melee avec celui plus occasionnel de Brawl. Dense comme jamais, techniquement très solide et peaufiné par des fans pour des fans de Nintendo, ce Smash est un petit condensé de nostalgie au potentiel de fun instantané et difficilement égalable. Les quelques problèmes d’équilibrage et la difficulté à jouer en ligne ne terniront pas ce dernier cadeau de l’année à destination de la Switch. Super Smash Bros. Ultimate est une ode à la firme de Kyoto, voire au jeu vidéo japonais, et restera probablement longtemps comme une référence en la matière.
18 décembre 2018 à 17h53

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Points positifs

  • Extrêmement dense de contenu
  • Les différents modes enfin intéressants !
  • Le système des esprits est plutôt cool
  • Une technique au top
  • Un gameplay acéré et bienveillant
  • Peaufiné avec le souci du détail
  • Un respect total des licences Nintendo (et même des autres)
  • L’ensemble de l’OST à tomber raide d’amour
  • Le meilleur des univers hardcore et casual de la série des Smash Bros.

Points négatifs

  • Certains persos sont des échos d’autres (Ganondorf/Falcon, Pikachu/Pichu, Wolf/Fox, même s’ils peuvent se jouer différemment)
  • Le Online actuellement à la traîne
  • La fin des trophées modélisés

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