Test : Super Mario Party - Nintendo Switch

Super Mario Party - Nintendo Switch
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Alors qu'ils se posent la question depuis 1999, ça y est, Mario & Co ont enfin trouvé la vraie méthode pour déterminer qui est la superstar d’entre tous. Fini de crapahuter dans des niveaux trop longs pour se mettre sur la tronche tout du long, l’opposition se fera à travers tout un tas de mini-jeux, à coups de dés, de fourberies, d’étoiles volées saupoudrées d’un soupçon d’injustice. Un Mario Party sur une console hybride qu’on trimballe "où qu’on veut", c’était finalement ça, la formule gagnante ?

Test effectué à partir d'une version Nintendo Switch

Toad, Toadette et Kamek se sont désignés arbitres et contremaîtres de l’installation d’un camp de fortune destiné à abriter tout un tas d’activités à travers lesquelles Mario et sa bande de joyeux drilles pourront se mesurer. Le but ? Gagner sur le papier, mais s’amuser dans les faits. La formule Mario Party se répète sans vraiment se réinventer, mais elle a toujours le mérite de rassembler des gugusses devant le même écran, à portée de taloches, pour se fendre la poire tôt ou tard.

Super Mario revenu

Après avoir choisi votre avatar et ceux qui vous accompagneront (selon le niveau de difficulté), vous déboulerez dans le camp prêt à vous jeter sur les différents modes de jeu qui s’offre à votre équipe. Plusieurs écrans vous font face, chacun permettant de lancer un mode spécifique. Au centre se trouve le classique « Mario Party » où vous évoluerez sur un plateau de jeu à cases. Éternel parmi les éternels, cela fait presque 20 ans qu’on se tire la bourre sur ces maudits plateaux à la recherche des pièces, objets bonus et étoiles qui vous permettent de l’emporter. La formule n’a ici pas bougé d’un iota, hormis la possibilité d’utiliser un dé alternatif selon le personnage contrôlé.  Il est ainsi possible de calibrer ses jets selon les cases à atteindre et selon le contexte de la partie. Par exemple, le dé de Bowser où deux faces vous font perdre 3 pièces, une face à 1, puis trois faces valant respectivement 8, 9 et 10, vous permettra d’établir une stratégie du tout pour le tout quand vous serez en difficulté. Il faut savoir qu’à tout moment vous pourrez jouer le dé normal, composé des faces habituelles (1-6).

Super Mario Party

Vous avancez ainsi à coups de dés sur le plateau en direction de l’étoile à récupérer. Chaque tour terminé (lorsque tout le monde a joué) lancera un mini-jeu aléatoire permettant à celui ou ceux qui l’emportent d’empocher une petite somme de pièces afin d’être confort pendant vos tours de plateau. Car oui, les pièces sont importantes dans Super Mario Party : elles vous permettent d’acheter des objets facilitant votre progression case par case, mais vous permettront aussi de soudoyer certains PNJ afin de voler pièces/étoiles à vos adversaires. Un pécule vous sera aussi demandé pour passer certains obstacles ou, tout simplement, au moment d’acheter l’étoile à Toadette lorsque vous aurez réussi à l’atteindre.

Super Mario Party

Pour l’instant, quatre plateaux différents sont jouables, certains plus agréables que d’autres à arpenter, ce qui est lié notamment à leur structure et à la possibilité de se déplacer plus rapidement. Car si chaque plateau a son identité, ses spécificités et ses pièges propres, ils montrent encore de vrais problèmes de rythme.

Pas d'ami, pas de party

C’est un écueil récurrent dans la série : à force de vouloir toujours enjoliver la moindre action, d’avoir des animations pour tout et n’importe quoi ou encore le trop de blabla entre chaque mouvement, on se retrouve avec une mélasse qui devient lourdingue très rapidement. Alors qu’on trouve le temps long lors des entre-tours à 4 joueurs, je vous laisse imaginer le calvaire quand on est seul. Attendre que chaque PNJ termine la valse des choix d’objets, de dés, de déplacements, de validations en tous genres, de bonus, malus, etc.… Multipliez cela par 4 et par le nombre de tours et vous avez la recette type d’un mode de jeu au rythme éclaté.

Super Mario Party

Alors que j’insiste sur la tristesse d’avoir son canapé vide dans le mode « Mario Party », il est aussi utile de rappeler que l’I.A. vous déteste cordialement. La plupart de ses actions auront pour but de vous nuire, de vous tirer vos pièces et vos étoiles, à VOUS. Pas aux autres PNJ, pas à cette infâme Koopa qui vous coupe le chemin depuis le début ou cette Peach qui a une chance incroyable au lancé de dé après avoir fait son troisième 10 de suite. À vous. Préparez-vous donc mentalement à subir les assauts répétés de ces petits saligauds qui semblent s’être alliés pour vous faire passer un sale quart d’heure, déjà que vous êtes sans amis. On remettra également en question l’intégrité de cette I.A. et la folle chance dont elle peut bénéficier au moment où, bizarrement, elle en a le plus besoin. Mais ça, ce n’est qu’une histoire d’algorithmes, n’est-ce pas ? *insérer un rire jaune ici*

Super Mario Party

Défaut déjà ouvertement décrié par les fans depuis Mario Party 7 (2006), l’obtention de l’étoile bonus de fin de partie a été préservé dans cet épisode. C’est un souci dans le sens où elle saborde les plans des fins stratèges qui misaient tout sur « la dernière petite étoile de fin de partie » ou encore de ceux qui se sont défoncés aux mini-jeux pour finalement pas grand-chose. En effet, cette étoile bonus récompense certains joueurs pour des hauts faits totalement aléatoires comme « celui qui a parcouru le plus de cases », « celui a gagné le plus de pièces » ou encore « celui qui a acheté le plus d’objets ». L’injustice peut donc frapper fort en fin de partie, notamment pour ceux qui ont sué des mains et établi des stratégies de fer pour s’en sortir avec le plus d’étoiles in extremis. Si vous débutez une partie du mode « Mario Party » avec l’objectif de gagner, il faudra passer votre chemin car, comme tout bon jeu Nintendo : il faut savoir s’amuser avant de vouloir gagner.

Super Mario Party

Balade sur l'esplanade

Une fois de retour sur l’esplanade principale (le hub du jeu), vous pourrez vous orienter vers d’autres modes de jeu en commençant par le « Mario Party en duos », mode calibré pour le 2v2 ou le lancer des dés est partagé et les déplacements sont libres sur le plateau. Vous trouverez également le mode « Excursion en rafting », où la coopération prime avant tout. Vous descendrez une rivière en kayak tout en pagayant via le Joy-Con (les joueurs de gauche pagaient pour aller vers la droite et inversement). Le but est d’atteindre le bout de la rivière avant la fin du temps imparti. Pour engrainer les secondes, il faudra ramasser des bonus sur la rivière et faire éclater les ballons pour lancer un mini-jeu. La récompense de ce dernier prendra la forme de précieuses secondes gagnées pour votre descente. Un autre mode appelé « Scène rythmique » est un ensemble de mini-jeux basés sur le rythme. Vous jouerez avec le Joy-Con en mode détection de mouvement et devrez bouger au rythme des musiques et des actions à l’écran. Mention spéciale au détecteur de mouvement de la console qui n’a pas failli en une semaine de tests intensifs et dont la capacité à reconnaître mes mouvements bizarres a moitié cachés par mes meubles me fascine encore.

Le dernier mode principal se nomme « Mode de mini-jeux » et vous permettra de prendre part à trois activités différentes : le jeu libre où vous choisirez de jouer à n’importe lequel des 80 mini-jeux ; le Mariothon où est organisé un mini-concours sur 5 mini-jeux : celui qui a le plus de points à la fin l’emporte ; le Combat des cases où chaque mini-jeu remporté vous permettra de remplir une case de couleur sur un damier, celui qui dispose du plus de cases à la fin est déclaré vainqueur. Enfin, vous pourrez débloquer un mode bonus, la « Route des défis », une fois que vous aurez débloqué tous les mini-jeux à travers le mode « Mario Party ». Cette route des défis vous offrira un challenge par mini-jeu, sachant que la route prend fin une fois les 80 challenges terminés. De quoi s’occuper, en somme.

Super Mario Party

D’ailleurs, s’il y a bien quelque chose qu’on ne peut pas reprocher a Super Mario Party, c’est sa générosité. En plus des nombreux modes de jeu existants, c’est aussi l’ajout des 80 mini-jeux qui force le respect. Alors vous me direz, les concepts de certains sont connus et légèrement revisités, mais quand même. Alors que certaines activités sont bien mieux réussies que d’autres, on saluera l’effort fait pour utiliser, au maximum, le Joy-Con en mode détection.

Super Mario Party

D’ailleurs, en plus du mode détection, la versatilité de l’écran de la console pour Super Mario Party a été un argument de vente qui a marqué l’esprit des joueurs. Tout le monde se rappelle de ce trailer montrant deux consoles différentes s’approcher pour ne plus former qu’un seul écran. Même si nous n’avons pas pu tester cette option, le mode « Salle de jeux de Toad » propose des mini-activités mettant à l'épreuve cette fonction, comme participer à un match de base-ball, faire un combat de tanks ou encore rassembler un puzzle en blocs en coopération. L’intérêt de ces mini-jeux est de pouvoir les faire dans plusieurs configurations : la console posée à plat, sur le support, avec deux consoles différentes ou encore en mode docké. Chaque configuration vous offre un point de vue différent permettant d’avoir une visibilité idéale sur l’action selon le choix de disposition que vous avez fait au départ. C’est encore un signe de Nintendo qui, avec ce Super Mario Party, montre que selon le nombre de joueurs que vous êtes, le contexte de jeu dans lequel vous vous trouvez ou encore l’endroit, il y aura toujours quelque chose de possible à faire avec une vraie volonté de vous faire vous amuser n’importe où, n’importe quand et n’importe comment.


Au gré des compétitions âprement remportées dans les différents modes de jeu, vous gagnerez des points Mario Party qui vous permettront de débloquer des objets et astuces. Sans en dévoiler de trop, sachez que ce Super Mario Party cache également une partie de petites friandises à récolter, histoire de vous garder motivé à finir chaque mode de jeu à fond. Concernant la technique, mise à part la très bonne mise en valeur de la console et de ses Joy-Con, l’enrobage graphique et sonore est bon comme un jeu Nintendo, pas plus, pas moins.
Super Mario Party est la « Definitive Edition » des Mario Party. Plus touffue, plus généreuse et ambitieuse, touchée par les mêmes écueils depuis plusieurs années, la formule Switch réussit tout de même à tirer son épingle du jeu. Ce succès est en partie dû à une très bonne utilisation de la console hybride qui n’attendait plus que son party game pour briller encore un peu plus sur le marché (coucou Go Vacation). La force de ce Super Mario Party tient en sa capacité à s’adapter à toutes les configurations possibles et imaginables : que l’on soit seul (mais avec accès au Online), à deux, trois, quatre, en portable, sur une télé ou dans les transports, il trouvera toujours un moyen de vous divertir, et cela à l’aide d’un large spectre de gameplays que les épisodes précédents ne peuvent qu’envier.

On reste toutefois déçu du mode « Mario Party » qui avait fait tout le sel de la série, notamment à ses débuts, et qui mériterait un peu plus d’attention pour les futures itérations. Il ne faut pas oublier aussi que Super Mario Party reste un jeu multijoueur et que tenter l’aventure en solo reste périlleux. Car si le titre est gavé de bonnes attentions, il faut tout de suite prévenir les personnes qui n’ont jamais commis ce genre de sacrilège : comme une raclette ou un pack de binouzes, un bon Mario Party est un Mario Party qui se déguste à plusieurs.
03 octobre 2018 à 15h46

Par

Points positifs

  • La générosité du contenu
  • Il y a de tout, pour tout le monde
  • Jouer partout, tout le temps, avec n’importe qui, facilement
  • L’impeccable détection des Joy-Con
  • L’utilisation versatile de l’écran de la console (Salle de jeux de Toad)
  • Un must pour s’amuser entre potes en local
  • S’amuser avant de gagner, un crédo frustrant… pour notre bien

Points négatifs

  • Le mode « Mario Party » et ses habituels défauts
  • À fuir en solo (si vous n’avez pas l’abonnement Switch Online)

Gribouillé par...

Lorris

Lorris

Fin limier du mot

Jean-Claude Van Damme au corps, Jean-Claude Dusse dans la tête. C'est parfois l'inverse.

Twitter : @Yolorris

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