Test : Astral Chain - Nintendo Switch

Astral Chain - Nintendo Switch
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Il est des studios dont l’on attend les productions plus que d’autres. Et vous vous en doutez, Platinum Games fait partie de ceux-là. Malgré quelques petites fautes de parcours (Star Fox Zero, on te voit), le studio a su proposer au fil des années des jeux de qualité, comme les Bayonetta ou le plus récent NieR Automata. Autant dire que l’on attendait Astral Chain avec une certaine excitation. Alors, nouveau gros carton en vue pour la Nintendo Switch ?

Test effectué à partir d'une version Nintendo Switch

Astral Chain se déroule dans le futur. L’Humanité a failli être réduite à néant, la faute à des chimères – sortes de monstres venant d’un plan astral via des portails – qui kidnappent sans relâche les êtres humains qui leurs passent sous les griffes. Les portails apparaissant sur terre, les autorités ont eu l’idée de construire une île artificielle en plein océan et d’y regrouper les hommes et femmes encore en vie. Sauf que voilà : après un répit de courte durée, les portails se manifestent de nouveau… Heureusement, la recherche fait des merveilles et une force de police spéciale, baptisée Neuron, a désormais la faculté de combattre ces chimères grâce à des légions, qui ne sont autres que des chimères ‘’domestiquées’’. Le joueur, après avoir choisi son héros ou son héroïne (le personnage restant devenant le frère jumeau ou la sœur jumelle de l’heureux élu), est bien vite recruté par Neuron. L’occasion de sauver l’Humanité… mais aussi de découvrir que quelque chose ne tourne vraiment pas rond dans le monde.

Chaîne nébulaire

Dans la plus pure tradition des jeux Platinum Games, Astral Chain propose avant tout une action nerveuse et omniprésente, avec des ennemis assez nombreux, des combos à n’en plus finir et quelques boss gigantesques. Sauf qu’ici la prise en main se fait de manière un peu particulière puisque le joueur doit à la fois contrôler son personnage mais aussi sa légion, dans une certaine mesure. Car si cette dernière se déplace et attaque toute seule lorsque des ennemis sont présents, il est aussi possible de la diriger dans le sens voulu, histoire par exemple d’entraver l’adversaire – le héros retient sa légion avec une chaîne – ou encore d’envoyer une attaque spéciale. Le tout en prenant garde à la jauge ‘’d’endurance’’ de la légion : si cette dernière tombe à zéro, le joueur se retrouvera un peu à poil durant quelques secondes, ce qui n’est jamais bon. Quant au héros, il se défend avec une matraque, un pistolet ou un glaive. Trois armes bien différentes s’adaptant à trois manières de jouer. Par exemple, le glaive fait beaucoup de dégâts mais est lent, contrairement au pistolet. Bref, chacun devrait trouver son bonheur ici.

Astral Chain

Et si le héros dispose au départ d’une seule légion, une poignée d’autres peuvent être ‘’recrutées’’ au fil de l’aventure. De quoi là encore varier les plaisirs et s’adapter à toutes les éventualités. Ainsi, la légion épée sera très efficace et plutôt rapide au corps-à-corps, alors que la légion arc préférera viser de loin et s’avérera quasi-indispensable pour vaincre les adversaires volants, et ainsi de suite. Si nous ne dévoilerons pas ici les autres types de légions, sachez tout de même que, là encore, il y en aura un peu pour tous les goûts et toutes les situations. De quoi en tout cas enchaîner des combos dévastateurs avec les légions en passant de l’une à l’autre à la volée. Un système rendant les affrontements particulièrement nerveux et, on ne va pas se mentir, hyper jouissifs à prendre en main même si certains moments manquent un peu de lisibilité, empêchant le joueur de correctement esquiver ou viser. Mais, globalement, le système de combat est un sans-faute, comme bien souvent chez Platinum.

Astral Chain

Good cop bad cop

Et il devient même de plus en plus profond avec le temps, et plus précisément avec l’amélioration des légions. A chaque chimère tuée, le joueur récupère de l’ADN, ADN qui servira ensuite à débloquer tout un tas de choses dans un arbre de compétences : attaque plus puissante, aptitude supplémentaire, défense boostée, et ainsi de suite. Attention tout de même, chaque légion dispose de son propre arbre de compétences. A chacun de savoir s’il préfère booster au maximum son petit chouchou ou au contraire équilibrer un peu son équipe. Précisons aussi qu’il est possible d’attribuer des sortes de mods aux légions, venant là encore offrir des bonus bienvenus, comme par exemple le lancement automatique d’une attaque combinée (héros / légion) ou encore un taux de drop plus élevé. Si l’on rajoute à ça la possibilité de modifier les couleurs des légions, on se rend bien vite compte que l’on va passer beaucoup, beaucoup, beaucoup de temps dans les menus pour s’occuper de nos combattants. Le héros, pour sa part, ne peut s’améliorer qu’au sein d’une boutique spéciale qui, en échange de composants et d’argent, upgradera ses armes (entre autres).

Astral Chain

En dehors des très nombreux combats, il est aussi demandé au héros de faire son boulot de base, à savoir agent de police. De nombreuses quêtes annexes sont ainsi disponibles dans chaque chapitre et nécessitent plus ou moins d’investissement de la part du joueur : capturer un fugitif (à ce niveau, d’ailleurs, c’est un véritable enfer de courir et d’en même temps envoyer la légion pour tenter d’arrêter le PNJ avec la chaîne), ramener une fillette à sa mère, sauver des civils blessés ou encore ramasser des débris dangereux. Autant de missions secondaires mais qui permettent de gagner des points et d’obtenir un bon score à la fin du chapitre, histoire de gagner en renommée et donc d’obtenir un salaire plus conséquent. Salaire qui sert à s’améliorer, si vous avez tout suivi. Précisons enfin que certains éléments secondaires ne sont pas accessibles immédiatement : s’il vous manque la légion qui peut détruire des murs, par exemple, il faudra rejouer le chapitre une fois le combattant en question acquis. Une manière comme une autre de faire grimper la durée de vie via la rejouabilité.

Astral Chain

Cop and the beast

Les chimères venant d’un plan astral, le héros doit très souvent se rendre dans ce dernier pour traquer ces sales bêtes. Et surprise ! Il n’est pas rare que des phases de plates-formes soient de la partie. Rien de bien méchant ceci dit : demander à sa légion de l’envoyer sur une zone éloignée, activer des interrupteurs, pousser des blocs, on reste sur du assez basique, mais le tout a le mérite de proposer un peu de variété. Comme les phases d’infiltration d’ailleurs, qui restent néanmoins bien moins nombreuses. Enfin, de petites enquêtes sont aussi proposées. Durant ces phases, le joueur doit interroger des témoins afin de récupérer des mots-clés. Une fois le tout bouclé, il lui faudra répondre correctement aux questions d’un autre agent (la plupart du temps), en utilisant ces mots-clés au bon moment. Rien de bien transcendant là-dedans mais, une fois de plus, ce système a le mérite de varier un peu les phases et d’éviter de tomber dans l’action à outrance et sans temps mort. Bref, une bonne idée.

Astral Chain

Si, sur le fond, Astral Chain a tout bon ou presque, on reste un peu plus circonspects en ce qui concerne sa forme. Son histoire, tout d’abord, se laisse suivre sans vraiment se mettre dedans et l’on aura bien souvent envie de passer certains dialogues. Un souci qui n’est pas aidé par une mise en scène plutôt rigide, ce qui est étonnant au vu de la manière très cinématographique dont sont mises en avant les phases d’action, avec des plans de caméra bien vus, des explosions dans tous les sens ou encore des ralentis qui vont bien. Visuellement, également, le bébé de Platinum Games est assez moyen. Le chara design ne plaira pas à tous et les graphismes n’en mettent pas franchement plein les yeux, avec notamment un plan astral totalement vide. Et on ne parle même pas des textures un peu baveuses, des animations rigides et de l’aliasing, des défauts surtout prononcés en mode tablette (pitié, jouez sur votre TV !). Précisons enfin que les musiques sont globalement convaincantes et que l’anglais, proposé par défaut pour les dialogues, souffre d'un jeu d’acteur en dents de scie.
Pas bien beau et proposant une histoire assez plan-plan, Astral Chain se rattrape avec son action nerveuse et ses phases de gameplay variées qui permettent de ne pas trop tomber dans la routine. Si la prise en main de deux combattants peut faire peur au premier abord, la chose se fait finalement très intuitivement et on prend plaisir à alterner entre les légions, à enchaîner les combos dévastateurs ou encore à rester des heures dans les menus pour améliorer son équipe. Bref, un très bon Platinum Games.
26 août 2019 à 15h03

Par

Points positifs

  • Des combats nerveux, jouissifs et prenants
  • Plusieurs légions et plusieurs armes, pour plusieurs styles de jeu
  • De la variété dans le gameplay
  • Prise en main intuitive
  • Une mise en scène de l’action très réussie…

Points négatifs

  • ...Contrairement à celle de l’histoire
  • Pas bien beau
  • Les courses-poursuites
  • Le scénario et les personnages, peu intéressants

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

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