Resident Evil 4, c’est un peu la grande fracture de la série des Resident Evil. Toujours chaperonné par le grand Shinji Mikami, le développement du jeu s’est écarté du sentier de l’horreur pure pour rejoindre celui de l’action horrifique et, accessoirement, la fameuse vue à la troisième personne. Finis les environnements pré-calculés en 3D, finies les caméras fixes, finie la visée uni-directionnelle : Léon se déplace de manière libre dans des environnements semi-ouverts et en profite pour voyager en Europe, tiens.
L’histoire est digne des meilleurs films de 21h sur RTL9. Le pitch : Leon S. Kennedy, qui travaille désormais pour le gouvernement américain, est envoyé dans la campagne ultra-glauque espagnole pour retrouver la fille disparue du président. Finis les zombies, notre policier d’un jour affronte désormais la secte de « Los Illuminados » et les infectés du virus « Las Plagas » qui transforme les gentils villageois paisibles en sacs de viande meurtriers.
La rengaine reste un peu la même que pour les autres portages du genre : aucune grande nouveauté ni ajout de contenu ne vient garnir cette réédition sur la portable de Nintendo. Encore pire : le très réussi « motion control » de la version Wii n’a pas été implémenté ici et aurait extrêmement bienvenu. À la place, on reste avec les contrôles d’antan et mieux vaut vous mouiller un poil la nuque si vous passez du Resident Evil 2 Remake à celui-ci. Pour rappel, Resident Evil 4 ne vous permet pas de vous déplacer latéralement en visant, ce qui vous oblige à rester planté comme un clou lorsque vous combattez (nécessitant évidemment des demi-tours du malaise pour éviter un danger imminent). Aussi, l’action est plus facile à prendre en main à l’aide d’une manette « pro » plutôt que des touches en mode portable : elles sont un peu petites et cela nécessite une gymnastique particulière des doigts qui pourrait être inconfortable pour certains joueurs.
Au niveau de la technique, c’est un quasi sans-faute puisque le jeu tourne en 60 FPS constants, les graphismes sont fluides et fins (un peu moins en mode TV) et on retombe en nostalgie dès les premières minutes de jeu. Évidemment, le fait de pouvoir jouer partout et tout le temps à Resident Evil 4 est franchement un délire plaisant, même si les 30€ à débourser pourront rebuter une certaine frange de joueurs. Si vous n’avez jamais fait le jeu, que vous possédez une Switch et que vous aimez l’action-horreur, c’est un oui ferme. Pour les autres, un peu moins.