En poursuivant votre navigation sur notre site, vous acceptez l'installation et l'utilisation de cookies sur votre poste, notamment à des fins promotionnelles et/ou publicitaires, dans le respect de notre politique de protection de votre vie privée.
Test :
The Caligula Effect : Overdose - Nintendo Switch
Connaissez-vous la série des Persona ? Si vous êtes un amateur de RPG à la sauce lycéenne, ce nom vous dit sans doute quelque chose. Mais avez-vous déjà entendu parler de The Caligula Effect ? Sorti à l’origine sur PS Vita puis adapté en animé, ce titre édité par FuRyu n’a malheureusement pas rencontré le succès escompté, surtout en Occident. Alors pourquoi ne pas proposer un petit remake sur PC, PS4 et Nintendo Switch, histoire de lui redonner une seconde chance ? Mais la mérite-t-il vraiment ?
Test effectué à partir d'une version PS4
Quelle est, pour vous, la meilleure époque de votre vie ? Votre petite enfance ? Votre adolescence ? Votre départ de la maison familiale ? Pour les deux idols μ (Myu) et Aria, il n’y a pas de doute : rien de mieux que le lycée ! C’est pourquoi les deux demoiselles ont décidé de créer leur propre monde, baptisé Mobius, pour y envoyer toutes les personnes – peu importe leur âge – souffrant pour une raison ou une autre. Sur place, ils revivront à vie leur adolescence, en montrant leur meilleur côté et surtout en étant tout le temps heureux, notamment grâce aux concerts donnés par les chanteuses et leurs musiciens. Mais est-ce bien là le secret du bonheur ? A priori non, en tout cas pas pour le héros / l’héroïne du titre, ni pour le Go-Home Club. Ce dernier renferme une poignée de membres qui se rendent compte que quelque chose ne tourne pas rond et qui veulent tout faire pour rentrer chez eux. Malheureusement, μ et les autres lycéens ne l’entendent pas de cette oreille et ils n’hésiteront pas à user de la force pour empêcher quiconque de quitter Mobius.
Breaking Bad
Sur le papier, The Caligula Effect : Overdose part donc sur de très bonnes bases, d’autant plus que le titre a profité de l’écriture de Tadashi Satomi, homme qui a officié sur les premiers Persona. Gage de qualité ? Dans notre cas, pas vraiment, hélas. Pourtant, il y avait de quoi faire, notamment en découvrant et tentant de résoudre les traumas de chacun. Malheureusement, l’écriture est trop brouillonne et le rythme de l’aventure trop haché pour vraiment trouver un quelconque intérêt à tout ça. D’autant plus que ce remake a voulu beaucoup trop en faire avec plus de 500 personnages à découvrir ! Une véritable overdose (vous l’avez ?) et, même si les histoires peuvent être intéressantes, qui aura le temps de se lier d’amitié (ou plutôt de passer son temps à lire les dizaines de lignes de dialogues qu’ils débitent) avec tout ce beau monde et répondre à leurs requêtes ? Dommage car, une fois encore, les traumas sont globalement intéressants à découvrir, certains background étant assez durs.
Et, comme si ça ne suffisait pas, ces PNJ se ressemblent tous plus ou moins (à l’exception des membres du Go-Home Club), n’aidant clairement pas à développer une quelconque empathie du côté du joueur. Résultat, on passe totalement à côté de différents éléments proposés par le titre et qui pourtant avaient un vrai potentiel. On pense surtout à WIRE, sorte de Messenger sur lequel on peut envoyer des messages mais qui sont malheureusement trop creux, du genre ‘’Quel est ton sushi préféré ?’’ ou ‘’Qu’est-ce que tu emmènerais sur une île déserte ?’’, ainsi qu’au Causality Link qui regroupe tous les profils des lycéens ainsi que leurs liens d’amitié. On y passe quelques minutes en début du jeu par curiosité, mais face à la quantité gargantuesque de PNJ présents, on abandonne bien vite… Au mieux, on se concentre sur une petite dizaine de lycéens choisis un peu au hasard au détour d’un couloir et on tente de faire grimper au maximum le lien d’amitié avec eux, ce qui permet de débloquer de petits bonus pour les combats.
Side effects
Bonus qui, encore hélas, ne servent pas à grand-chose tant la difficulté des affrontements est ici risible. Pourtant, il y avait là aussi de bonnes idées. Pour The Caligula Effect : Overdose, on part sur un principe de combats en arènes dans une sorte de tour par tour. Concrètement, le joueur choisit au préalable les attaques que ses petits soldats (quatre maximum par équipe) vont lancer puis, une fois tout le monde ok, les attaques sont lancées. Ce qui est particulièrement intéressant ici, c’est que l’on peut modifier le rythme sur lequel chaque héros attaque, permettant d’effectuer des combos surpuissants (chacun ayant des armes différentes et plus ou moins complémentaires entre elles). Des combos que l’on peut par ailleurs visionner avant que le tout soit lancé grâce à l’Imaginary Chain, histoire de voir si l’on est sur le bon chemin. Il s’agit aussi de prendre en compte la position de chacun ou encore la jauge de Break des ennemis… Mais au final tout cela ne sert à rien, en tout cas en Mode Normal : les ennemis sont très faibles, leurs attaques n’ôtent que très peu de points de vie, l’équipe récupère tous ses PV et SP (points de skill) après chaque affrontement et il y a beaucoup de points de sauvegarde. Forcément, on ne se casse pas trop la tête et on répète toujours plus ou moins les mêmes enchaînements sans grande conviction.
Fatalement, l’ennui s’installe bien vite et, au bout d’une poignée d’heures à peine, on esquivera tous les groupes d’ennemis dans les donjons, d’autant plus que ceux-ci repopent très régulièrement. Les donjons, justement, ne relèvent pas le niveau. S’ils sont certes bien différents les uns des autres (couloirs du lycée, galerie commerçante en plein air, etc), ils sont tous aussi bien bien vides et ont des décors trop répétitifs. Ce qui d’ailleurs s’applique à tout le jeu, The Caligula Effect : Overdose ayant clairement au moins une génération de retard. Les graphismes sont certes mieux que sur PS Vita, mais le tout reste bien vilain (sauf les portraits version manga des personnages), avec des décors désespérément vides, des animations rigides et des personnages qui popent au dernier moment. Et ne parlons même pas de la bande-son, qui rejoue toujours en boucle la même piste jusqu’à en devenir fou, ou encore de la non-traduction en français, une habitude dans ce genre de jeu... Bref, vous l’aurez compris, nous sommes ici bien loin des standards actuels.
Si vous cherchez un RPG lycéen, essayez Persona. Et si vous aimez Persona, contentez-vous de ça, The Caligula Effect : Overdose n’étant clairement pas à la hauteur. Sa réalisation est datée, ses combats sont très répétitifs, son histoire a du mal à prendre et son contenu en fait vraiment trop. Dommage, car les bonnes idées étaient là, comme le fait d’explorer les traumas des lycéens ou encore le système de combat basé sur les combos et le timing. Mais les bonnes idées ne suffisent pas, il faut aussi bien les mettre en œuvre…
Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.