Mon premier contact avec Star Renegades a été visuel et, autant le dire tout de suite, ça a subjugué l’indie-fag que je suis. Un RPG au tour par tour en magnifique pixel-art et utilisant une large palette de couleurs, le tout enrobé d’une synthwave percutante et entraînante : what else ? Le jeu se lance sur une animation donnant un peu de contexte au titre, expliquant que nous jouons des soldats en combat contre l’Imperium, une force destructrice d’envahisseurs qui essaient de non pas seulement s’emparer de la galaxie, mais de toutes les galaxies, englobant de ce fait toutes les réalités alternatives dans lesquelles les protagonistes existent.
À la manière d’un Into The Breach (qui joue, lui, sur les retours temporels), l’histoire de Star Renegades n’est qu’un prétexte aux mécaniques du jeu qui consistent à se battre, mourir et revenir plus fort dans une réalité parallèle. En effet, le jeu se déroule sur des « runs » à la manière d’un rogue-like classique où vous aurez un certain temps, sur une carte, pour tuer le maximum d’ennemis possible. Cette carte regorge de combats, mais également de butins à ramasser, expérience et autres soins sur le chemin. Comme une grande épée de Damoclès au-dessus de votre tête, le début de chaque « run » est marqué d’un timer vous indiquant trois jours restants avant le combat contre le Béhémoth de la planète, c'est-à-dire le boss de la région. D’ailleurs, à la manière du jeu Shadow of the Mordor, un système de « Némésis » est en place, montrant, sur un tableau à part, une hiérarchie de vos ennemis qu’il faudra abattre sur chaque planète. Ces derniers peuvent être persistants dans le sens où ils pourront fuir certains combats et se rappeler de vos points forts pour mieux vous contrer. Vous devrez donc gérer votre itinéraire selon l’emplacement des ennemis, mais aussi optimiser l’équipement de votre équipe ainsi que ses compétences pour avancer le plus loin possible, avant une mort certaine (durant les premières parties, en tous cas).
Au début de chaque partie, vous sélectionnez une équipe de trois protagonistes, chacun bénéficiant de ses propres traits, compétences et attaques. Par exemple, vous aurez un personnage dont la spécialité est d’empêcher l’ennemi d’attaquer, un autre qui est plus axé sur la défense en rechargeant les boucliers de ses coéquipiers ou encore des soldats axés sur les dégâts purs. Au fur et à mesure des parties, des personnages aux caractéristiques hybrides apparaîtront et apporteront un peu de couleur à vos choix. Le but est donc de créer l’équipe la plus équilibrée et de gérer au mieux tout un tas de sous-systèmes pour préparer au mieux vos combattants.
La guéguerre des renégats
Comme dit, le système de jeu de Star Renegades est complexe et composé de plein de sous-systèmes fastidieux à énoncer ici. Sachez simplement qu’ils existent tous pour une bonne raison et s’imbriquent ensemble pour former un tout cohérent durant les combats. Par exemple, à la fin de chaque journée de combat, la nuit tombe et vous devrez lever le camp pour récupérer vos forces. À ce moment, vous aurez la possibilité d’utiliser des cartes propres à chaque personnage pour donner des améliorations temporaires ou seulement soigner certains des protagonistes. En plus d’apporter un buff, le coéquipier visé par la carte de l’un de ses potes renforcera sa sympathie avec lui, faisant progresser une barre d’amitié. Plus cette barre progresse et plus vous débloquez de nouveaux bonus pour vous aider en combat. Une fois les cartes jouées, la nuit passe et une nouvelle journée de combats s’offre à vous.
Dans les combats, il est important de bien planifier votre stratégie, entre les besoins de ralentir les attaques ennemies, de recharger vos boucliers ou d’attaquer au bon moment. Chaque ennemi montre des points forts et points faibles (plus ou moins résistants aux éléments ou aux attaques légères/normales/lourdes…) sur lesquels jouer pour se faciliter le combat. Vous devrez ainsi constamment garder un œil sur la ligne temporelle en haut de l’écran, indiquant les ordres d’attaques entre votre équipe et les forces ennemies, mais également les effets, les statuts, la jauge de fureur et les types d’attaques à envoyer pour imprimer VOTRE rythme au combat. Chaque combat est récompensé par de l’ADN (qui est un genre de points d’expérience) permettant de faire monter vos personnages en niveau et de débloquer de nouvelles aptitudes. L’équipement est également important et il faudra le récupérer sur les ennemis morts, mais également sur les coffres disposés sur votre chemin. Les ennemis laisseront aussi tomber une monnaie permettant de faire des améliorations « permanentes » à votre partie, comme le fait de débloquer de nouveaux personnages, armes et bonus.
Toutes ces améliorations se débloquent et se gèrent via le hub central du jeu qui n’est autre que la ville de la résistance. Au début de chaque partie, vous commencerez donc dans la peau du robot J5T-1N afin de monter votre équipe et de flâner dans les diverses structures permettant de préparer au mieux votre « run ». Encore une fois, on n’en dira pas plus, mais le tout est vraiment cohérent et fun même si, au final, Star Renegades semble manquer encore un peu d’épaisseur et de profondeur. Les mécaniques sont amusantes mais, au bout d’un moment, on ne sait même plus pourquoi on joue. La finalité est de tuer tous vos ennemis, certes, mais la boucle de gameplay et le manque de contenu font qu’on finit assez rapidement par tourner en rond sans trop de motivation pour relancer une partie.
Pourtant, ce n’est pas l’esthétique folle du jeu qui nous aura fait reculer. Star Renegades est vraiment magnifique. Le pixel-art est probablement l’un des plus beaux qu’il m’a été donné de voir et, rien que pour ça, il mérite une attention toute particulière de la part des amoureux de ce style visuel. La musique, composée par Steve London, l’homme derrière la bande-son d’Halcyon 6, va parfaitement avec la « vibe » transmise par le jeu, à savoir des morceaux robotisés et synthétisés qui claquent et rythment les combats d’une belle manière.
