A la différence de
Root Letter,
Root film ne vous met pas dans la peau d’un héros sans visage mais bien dans celle d’un personnage haut en couleur : Yagumo, qui est un jeune réalisateur, accompagné par son assistante Magari. Le duo survit en réalisant des vidéos « paranormales », jusqu’au jour où il est appelé pour mener une enquête sur un mystère capturé sur vidéo 10 ans plus tôt. Sacré tremplin pour nos deux cinéastes qui, suite à cette affaire, auront la possibilité de travailler sur un projet télévisuel de grande envergure. Mais, malheureusement, celui-ci est interrompu à la suite d'un meurtre mystérieux survenu pendant des repérages. Et ce n’est pas tout ! Vous aurez aussi la possibilité de suivre l’aventure du point de vue de Riho, une jeune actrice prometteuse attendant son grand rôle.
Sur la root de Shimano
Un jeune réalisateur et une jeune actrice tentant de percer un mystère vieux de 10 ans, un meurtre et des secrets à révéler : voilà ce que nous propose Root Film. Et nous pouvons dire qu’il se rapproche pas mal de son ainé sur ce point-là, parfois même un peu trop mais nous y reviendrons plus tard. Le titre a la même aura de mystère lorsqu’on le commence, et force est de constater que l’on se prend très vite au jeu et que l’on veut progresser le plus vite possible afin de tout savoir. Root Film prend la forme d’un visual novel, mais le joueur n’est pas inactif pour autant. Yagumo a un don de synesthésie (non, il n’est pas fan de Tool) : les informations importantes apparaissent devant lui et il peut les utiliser afin de faire avouer des interlocuteurs en train de mentir. Ces phases s’appellent le « Max Mode » et rappellent les scènes d’interrogatoire d’un Ace Attorney. Il s’agit là du cœur du gameplay, le reste étant basé sur les dialogues ou des décors à observer afin d’obtenir des indices et établir des conclusions logiques.
Alors, qu’en penser ? C’est simple et efficace, le seul problème étant l’impression de recyclage qui s’en dégage. Le « Max Mode », par exemple, était déjà présent dans Root Letter, et certaines musiques sont même réutilisées ! Ce n’est pas forcément un problème dans une série, mais quand la musique ne colle pas aussi bien, c’est plus problématique sans être dramatique. Cependant, Root Letter se différencie assez de son grand frère et on peut même dire qu’il le surpasse en tous points. Tout d’abord, sa direction artistique est parfaite. Du character design manga à tous les petits éléments rappelant le cinéma, comme par exemple le menu pause, c'est un vrai régal pour les pupilles. L’alternance entre les environnements très colorés et les environnements sombres marche à merveille et est très bien utilisée.
Back to the root
Si Root Letter était un adolescent, Root Film, lui, est bien plus mature et ça se ressent dans ses thèmes et son écriture parfois très sombres. Tellement qu’on aura parfois l'impression de jouer à un jeu schizophrène. Et, bien sûr, un visual novel ne serait rien sans ses personnages et son écriture. Là encore, nous sommes face à une réussite : les personnages intriguent, font rire et émeuvent, on passe par tous les états et l’histoire nous donne la possibilité de visiter Shimano, de découvrir son histoire et de nous tenir en haleine jusqu’à la conclusion finale. Alors, forcément, on se demande si Root Film a un défaut, et la réponse est simple : Root Film a les défauts d’un visual novel. Ainsi, on notera des longueurs, des imprécisions et des scènes dispensables. Mais ces défauts sont bien minimes quand on voit le résultat global.