L’Ouest sauvage un peu cracra comme purgatoire, voilà le « set up » installé dans West of Dead développé par Upstream Arcade, un roguelite proposant des niveaux générés de manière procédurale qui sentent bon la mort et la poussière. Vous incarnez William Mason (doublé par l’acteur Ron Pearlman) à la fin des années 1800, un meurtrier, AS de la gâchette qui se retrouve piégé dans ce monde entre celui des morts et des vivants. À la manière de tout roguelite qui se respecte, West of Dead vous propose de traverser des niveaux, pièce par pièce, peuplés d’ennemis démoniaques qui vous attendent, tapis dans le noir. La progression de la narration du jeu se fait à travers des chapitres qui se succèdent et qui proposent un rythme plutôt soutenu, chacun se terminant par un combat de boss cohérent et raccord avec l’histoire.
Vous évoluerez donc dans des niveaux construits aléatoirement, remplis de caisses, tonneaux et piliers derrière lesquels vous cacher (le système de couverture est assez réussi, d’ailleurs), même si leur durabilité n’est pas infinie : à force de tirer sur vos abris, les ennemis pourront détruire vos protections, dégageant directement un angle de tir sur vous. Vous entrez donc dans des pièces jouant sur les contrastes entre lumière et obscurité (à l’aide d’un cel shading très réussi, il faut le dire), vos ennemis restant souvent bien cachés dans le noir, vous dissuadant de courir tête la première dans la mêlée. Car si la plupart des roguelite actuels sont résolument axés action, West of Dead apporte une touche un peu plus tactique au combat, il vous faudra souvent vous cacher pour recharger et préparer votre prochain assaut en évitant de trop vous montrer. Votre vie descend rapidement et il est vite fait de sortir sa tête un instant pour prendre un coup fatal dans le museau.
Le combat dans West of Dead est centré sur l'utilisation d’armes à feu, mais également de projectiles et de coups au corps à corps. Différents calibres vous sont proposés, chacun ayant sa propre cadence de tir, temps de rechargement et taille de chargeur. Il convient donc de bien connaître ses armes avant de considérer de rentrer dans le tas. La visée se fait à l’aide du stick droit tandis que les mouvements sont gérés avec le gauche. Pour faire pleuvoir le plomb, vous possédez une arme dans chaque main (qui peuvent être de longue, moyenne et courte portée), les tirs de chacune d’entre elles étant gérés par les gâchettes de gauche et de droite. Le bouton d’action principal vous permet de faire une roulade dynamique et, une fois collé contre une paroi, notre protagoniste se met directement en position « à couvert », facilitant les escarmouches. L’obscurité habillant la majorité des pièces que vous visiterez, il sera possible de jouer avec les lumières pour pouvoir étourdir momentanément vos ennemis et prendre l’avantage sur eux. Alors que les lanternes à leur jeter dessus seront déblocables rapidement, vous pourrez surtout utiliser certains éléments du décor pour créer un flash lumineux, comme par exemple le fait d’allumer rapidement des lanternes pendantes. Leur disposition contraindra donc un peu l’approche que vous aurez de certaines pièces et, à fortiori, la tactique que vous déploierez pour faire fi des ennemis reclus dans l’ombre.
Lorsque l’on évoque le côté tactique de West of Dead, le système de couverture est bien évidemment au centre du débat. À vous de savoir quand rester caché ou, au contraire, sortir à toute blinde de votre coin pour attaquer vos ennemis lorsqu’ils sont en train de recharger. En plus de vos armes, votre progression dans les niveaux sera facilitée par certains objets jetables et autres modificateurs de combat que vous débloquerez au fur et à mesure de vos parties. En effet, certaines salles dans le chapitre vous proposeront d’augmenter certaines caractéristiques de manière temporaire (vos dégâts, votre santé, etc) et d’acheter divers armes et objets à l’aide de fer (la monnaie du jeu). A contrario, la fin du niveau vous enverra dans le hub principal vous permettant de dépenser vos « pêchés » (l’équivalent des cellules de Dead Cells) pour débloquer des objets et des améliorations permanentes, tout comme retaper votre barre de vie et remplir votre fiole de potion. C’est un système très classique qui fera clairement tiquer les fanatiques du jeu de Motion Twin tant il est ressemblant.
Si le système de combat est plutôt original, on regrettera une certaine forme de mollesse et le manque d’impact des armes à feu. On aurait aussi aimé des niveaux un peu plus fous esthétiquement parlant ou tout simplement un peu plus originaux dans leur direction artistique. La visée n’est également pas la meilleure, la vue du dessus en légère isométrie ainsi que la direction donnée par la gâchette droite peuvent biaiser votre appréciation des trajectoires, même si un marqueur vient vous aider pour mieux « tirer droit ». Me concernant, j’ai la mauvaise habitude dans les Twin Sticks Shooters à diriger mes deux sticks dans la même direction. Je vous laisse imaginer ce que certains de mes combats ont donné dans
West of Dead. C’est une question de reformatage du cerveau qu’il faudra faire pour les gens comme moi. Enfin, on a aussi du mal, par moments, à lire l’action : les mouvements des ennemis se brouillent, la lecture de leurs déplacements est assez difficile, tout comme le fait de bien suivre notre personnage et de tout le temps savoir où il en est avec ses armes, quels sont les temps de rechargement et le nombre de munitions restantes dans ces dernières. Ce n’est pas que l’information n’existe pas, c’est un problème de liant visuel entre UI (User Interface) et UX (User Experience).