Test : Murder By Numbers - Nintendo Switch

Murder By Numbers - Nintendo Switch
Partager
Vous êtes-vous déjà demandé ce que donnerait un visual novel proposant pour progresser des picross ? Non ? Hé bien certains l'ont fait pour vous, comme le prouve l'arrivée du jeu Murder by Numbers sur PC et Switch. Un titre qui s'offre en plus un casting trois étoiles : Hato Mora (Hatoful Boyfriend) aux illustrations, Masakazu Sugimori (Ace Attorney) pour les musiques et enfin Ed Fear (Swords of Ditto) pour chapeauter le tout.

Test effectué à partir d'une version Nintendo Switch

La vie est rude pour certains acteurs dans l'Hollywood des années 90. Honor Mizrahi s'en rend bien compte puisqu'elle est virée du jour au lendemain du show à succès sur lequel elle exerce son art, sans aucune explication de la part de son showrunner. Et comme une mauvaise nouvelle n'arrive jamais seule, l'homme – qui est aussi son ami – est retrouvé dans la foulée mort à son bureau. Évidemment, tous les soupçons se portent sur la jeune femme, notamment de la part du très acariâtre Détective Cross. Heureusement, Honor peut compter sur l'aide de SCOUT, un robot volant qui s'est rapidement attaché à elle, pour prouver son innocence et tenter de résoudre le mystère. Et également l'aider sur les autres épreuves qui se dresseront sur son chemin par la suite...

I AM SCOUT !

Visual novel de son état, Murder by Numbers impose donc des dizaines et dizaines de lignes de dialogues à lire. Heureusement, le titre de Mediatonic rentre directement dans le vif du sujet et ne tombe pas dans le souci de nombre de titres du même genre qui mettent plusieurs heures à réellement démarrer. Une bonne nouvelle, qui vient contrebalancer le fait que le tout ne soit, hélas, qu'en anglais. Les non-réfractaires à la langue de Shakespeare retrouveront néanmoins une histoire bien ficelée, agréable à lire et qui ne lasse jamais, proposant parfois des sujets matures sans jamais tomber dans le cliché ou le larmoyant, ainsi que des notes d'humour bienvenues, notamment via SCOUT. Le robot, amnésique, découvre petit à petit la vie et ses réactions sont bien souvent amusantes. En dehors de SCOUT, le titre a également droit à un tout un tas de personnages tous plus hauts en couleur les uns que les autres. Bref, que du tout bon à ce niveau.
Murder by Numbers

Le côté picross se montre également très prenant, en tout cas pour ceux qui adhèrent à ces petits casse-têtes. Pour ceux qui ne connaissent pas, ils se présentent sous la forme de carrés divisés en plusieurs cases. Le joueur doit alors noircir certaines de ces cases en fonction des indices numériques qui lui sont donnés, le tout se transformant une fois le puzzle terminé en un objet plus ou moins reconnaissable. Dans Murder by Numbers, ces picross se lancent quand SCOUT doit scanner son environnement, ce qui lui permet de découvrir des objets plus ou moins utiles. Assez nombreux dans le jeu, ces picross manquent toutefois de variété. En dehors de certaines phases qui demandent au joueur de les exécuter dans un temps imparti, tous les autres puzzles se résolvent toujours de la même manière.
Murder by Numbers

For Honor

Les picross de Murder by Numbers devenant rapidement assez ardus pour ceux n'étant pas habitués, ou pour les moins patients, des indices sont disponibles. Attention toutefois, utiliser ces derniers empêche d'obtenir la note maximale à la fin d'un casse-tête. Ces notes permettent de faire grimper un rang de détective propre à chaque affaire, et le rang maximal débloque des picross en plus, qui débloquent eux-mêmes une fois terminés de petits bonus pour le joueur. A garder en tête pour tous les complétionnistes qui chercheront à atteindre le 100%. De quoi faire grimper encore un peu une durée de vie qui n'en avait de toute façon pas besoin avec plus d'une vingtaine d'heures minimum au compteur, même si les habitués des visual novel auraient pu s'attendre à plus, les titres de ce genre dépassant en général largement ce palier et pouvant même facilement atteindre les 30h, 40h, voire les 50h... 
Murder by Numbers

En dehors des picross, Murder by Numbers propose une interaction relativement limitée. Dans chaque lieu, SCOUT a la possibilité d'effectuer un scan afin de trouver des indices. Malheureusement, les amateurs de jeux d'enquête ne trouveront là aucun intérêt puisque le radar s'excite à proximité d'un point d'intérêt, autant visuellement qu'avec un bruitage absolument insupportable. Si ce dernier peut être totalement supprimé, ce n'est pas le cas pour l'aspect visuel. Il n'y a donc aucun challenge à ce niveau, ce qui est aussi vrai en ce qui concerne les questions que l'on peut poser aux différents protagonistes. Seules restent les preuves que l'on doit parfois présenter pour faire progresser l'aventure, même si là encore le challenge reste minime.
Murder by Numbers

You can turn a murder into art

Sans grande surprise, Murder by Numbers est vraiment très joli. Les personnages ont tous une petite patte qui fait leur charme (même s'ils n'ont que très peu de variations chacun, essentiellement trois ou quatre expressions du visage différentes) et les différents environnements (le jeu ne proposant que des plans fixes, comme tout bon visual novel) sont réussis. Coté bande son, c'est aussi un sans-faute avec des musiques certes assez peu variées, mais qui ne lassent jamais tant elles sont un régal pour les oreilles. Néanmoins, on aurait aimé des bruitages plus réussis (ou moins désagréables, comme le radar évoqué plus haut) ainsi que la présence de quelques doublages japonais, qui sont ici inexistants. Et si certains passages se retrouvent sans aucun son, ce qui se fait par exemple dans un Ace Attorney quand un événement important se produit, ces moments sont souvent étrangement longs, et bizarrement assez dérangeants. 
Seuls quelques petits soucis secondaires viennent pénaliser Murder by Numbers, comme un manque global de challenge en ce qui concerne l'aspect enquête ou encore une réalisation (illustrations et musiques) qui aurait mérité une plus grande diversité. Il serait néanmoins très dommage de passer à côté du titre de Mediatonic, qui propose une histoire très agréable à suivre, des personnages attachants et des picross que l'on prend plaisir à terminer. Et si on pouvait se poser des questions au départ, le mélange des genres fonctionne plutôt bien.
12 mars 2020 à 12h23

Par

Points positifs

  • Une histoire agréable à suivre
  • Les personnages bien écrits
  • SCOUT, le robot trop mignon
  • Très joli
  • Les picross très prenants

Points négatifs

  • Pas de traduction française
  • On aurait aimé plus de variété dans les picross
  • Mais aussi dans les illustrations et les musiques
  • Peu de challenge dans la partie enquête

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

Revenir en haut