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Disponible depuis quelques mois sur Nintendo Switch et plusieurs années sur PC (tout d'abord en early access), le Hades de Supergiant Games est enfin de sortie sur les consoles PlayStation et Xbox. L'occasion pour nous de faire amende honorable et d'enfin vous proposer un test de ce titre qui a su conquérir le cœur des joueurs. Mais est-ce vraiment mérité ?
Test effectué à partir d'une version PS5
Oui. Voilà, fin du game. Après les excellents Bastion, Transistor et Pyre, les petits gars de chez Supergiant Games montrent une fois de plus qu'ils excellent dans ce qu'ils font, peu importe le genre de jeu choisi. En ce qui concerne Hades, on se trouve devant un rogue-lite, genre déjà particulièrement addictif pour peu que l'on accroche, doté en plus de la direction artistique bien spécifique au studio. Là encore, les artistes du studio montrent qu'ils connaissent leur métier sur le bout des doigts et ont livré un titre visuellement sublime. On se retrouve ainsi avec une belle palette de personnages ayant tous droit à un aspect soigné et très réussi, à de beaux environnements détaillés ou encore à des animations très fluides (60 fps et 4K sur next-gen, 60 fps et 1080p sur les autres), et ainsi de suite. Sans aucun doute, Hades est le titre visuellement le plus abouti du studio, ce qui n'est pas peu dire au vu des grandes qualités de ses prédécesseurs. Difficile de ne pas avoir envie de faire un gros câlin à Cerbère (d'autant plus que c'est possible, instant GOTY, du coup) ou de rester ébahi devant les effets de lumière du jeu.
Nom de Zeus !
Mais Hades n'a pas seulement une belle gueule, il est aussi beau à l'intérieur, voire même encore plus. Avant de parler un peu du gameplay, évoquons tout d'abord la narration. Car le titre de Supergiant Games propose une vraie histoire à suivre, portée par des personnages tous aussi bien écrits les uns que les autres. On incarne Zagreus, fils d'Hadès, qui a décidé de quitter la maison pour s'aventurer dans le monde extérieur. Une idée que n'approuve pas du tout le maître des enfers, qui va donc envoyer ses légions aux trousses de son rejeton. Heureusement, ce dernier peut compter sur l'aide des dieux de l'Olympe, ces derniers étant tout de même sa famille (Hadès étant le frère de Zeus et Poséidon). A chaque run, on en apprend un peu plus sur la relation entre Zagreus et les habitants des enfers, comme par exemple Nyx, Achille ou encore Hypnos, mais aussi sur son passé et sur les secrets gardés par son paternel.
Qui plus est, quasiment chaque nouvelle bénédiction accordée par un dieu s'accompagne d'un petit dialogue, et même après des heures et des heures de jeu nous n'avons pas rencontré deux fois les mêmes. Un véritable tour de force pour un tel jeu et on n'imagine même pas la quantité de dialogues enregistrés... C'est d'ailleurs aussi vrai en ce qui concerne les boss, qui ont tous un petit quelque chose à dire à Zagreus à chaque fois qu'il se retrouve devant eux, comme par exemple Mégère qui ne peut s'empêcher de lui faire à savoir à quel point elle est lasse de l'affronter. Hades n'oublie pas non plus d'être drôle à certains moments, et plus spécifiquement lorsque le narrateur dit quelque chose et que Zagreus – qui l'entend – lui répond. Si l'on rajoute à ça le charisme de tous ces personnages, à commencer par le héros, on se retrouve donc devant une histoire que l'on prend plaisir à suivre, à plus forte raison si l'on apprécie la mythologie grecque.
I am Legend
Mais le cœur du jeu reste avant tout son gameplay, et les développeurs ont ici réussi à trouver un équilibre quasi parfait. Hades n'est ni trop simple, ni trop difficile, ni trop frustrant, ni trop répétitif, en tout cas durant une quantité d'heures suffisante pour s'amuser. Il est même immédiatement prenant et totalement addictif, et l'on tombe bien vite dans le ''allez, une partie de plus et j'arrête''. Rogue-lite de son état, le titre se contente donc d'une grosse boucle de gameplay qui se répète à l'infini : Zagreus doit combattre des ennemis dans des salles pour sortir petit à petit des Enfers, affrontant à l'occasion des boss et récupérant au passage des bonus temporaires. A sa mort, retour à la case départ, à nouveau sans rien. Enfin, pas vraiment, car non seulement le joueur aura appris le pattern des ennemis, mais en plus il aura amassé en chemin des matériaux à utiliser pour débloquer des boosts qui sont, pour leur part, permanents. De quoi aller à chaque partie toujours plus loin, à grappiller un peu plus, à s'aventurer dans toujours plus de salles et à enfin battre ce boss qui a eu raison de nous la partie d'avant. Bref, un rogue-lite.
Comment dit précédemment, Hades a l'intelligence de n'être ni trop dur, ni trop facile : il permet donc même à ceux qui ne sont pas forcément habitués au genre de pouvoir jouer sans être frustrés et de suivre une carotte qui reste accessible. Certes, les amateurs de challenge velu seront un peu moins jouasses, mais ils pourront toujours relever la difficulté un peu plus tard. Évidemment, cette boucle de gameplay s'accompagne forcément au bout d'un moment d'un peu de répétitivité puisque l'on finit par connaître tous les ennemis, que les salles ne sont finalement pas si variées que ça (même si l'ordre dans lequel elles apparaissent est aléatoire) et que l'on affronte toujours les mêmes boss dans le même ordre. Heureusement, cette sensation est bien vite balayée par le plaisir que l'on a à jouer, et par le gameplay qui se montre bien plus profond que ce que l'on pourrait croire au premier abord, les boutons nécessaires à l'action (au passage particulièrement nerveuse et jouissive) étant finalement assez peu nombreux.
Dieu parmi les Dieux
Hades est en effet un jeu littéralement bourré de contenus à débloquer et découvrir. Il y a tout d'abord les améliorations temporaires que l'on récupère durant chaque run et qui permettent des combinaisons redoutables, à condition évidemment d'avoir de la chance (trois bienfaits sont à chaque fois proposés aléatoirement et le joueur ne peut en choisir qu'un). Prenons la lance, par exemple (car oui, plusieurs armes sont à essayer, chacune ayant ses forces et faiblesses) : de base, elle ne fait que des dégâts classiques et ne touche que l'ennemi en face. Mais avec un peu de chance et en effectuant les bons choix, on peut ainsi faire en sorte qu'elle parte à chaque fois dans trois directions, touchant donc davantage d'ennemis, et coupler ça au fait d'empoisonner les monstres au passage. Ce n'est évidemment qu'un exemple parmi tant d'autres, et les possibilités sont nombreuses et particulièrement agréables à essayer. Il est aussi possible d'améliorer ces bienfaits temporaires, par exemple pour que l'empoisonnement dure plus longtemps, voire de faire en sorte qu'ils agissent en duo.
Au joueur de choisir à chaque fois vers quel bonus il se tournera pour la salle suivante car, la plupart du temps, deux portes sont disponibles et sont accompagnées d'un petit symbole qui explique ce qui pourra être récupéré dans la salle suivante : vie, argent, bienfaits, boutique de Charon, matériaux d'amélioration, etc. On ne sait en revanche que rarement ce qui nous attend au niveau du challenge, à part en ce qui concerne les portes de boss qui sont toujours les mêmes ou encore si une petite tête de mort accompagne le symbole. Il arrive ainsi parfois que l'on se trouve dans un mini-challenge nous demandant de survivre pendant un temps donné, devant un mini-boss ou encore dans une salle sans combats et permettant de récupérer un peu de vie. Bref, laisser le choix au joueur permet à ce dernier d'opter à chaque fois pour une stratégie différente s'il le désire. On peut ainsi se lancer dans une partie particulièrement riche en bienfaits, ou préférer opter pour des salles qui viendront faire grossir la barre de points de vie de Zagreus.
La mort après la mort
Mais le gros du contenu se trouve à la maison. En vrac, on peut citer le fait de donner des cadeaux aux personnages pour obtenir un petit quelque chose en retour et en apprendre plus sur eux, le miroir de Zagreus permettant de débloquer les bonus permanents (attaque plus puissante, davantage de points de vie, etc), le codex se complétant au fur et à mesure que l'on avance dans le titre (personnages, objets, armes, etc) ou encore la boutique permettant de rénover les Enfers. A ce niveaux, Hades a l'intelligence de ne pas sortir toutes ses cartes dès le départ, et même après des heures de jeu on a le plaisir de découvrir toujours un petit quelque chose qui viendra nous pousser à jouer encore plus, notamment lorsque l'on a débloqué toutes les armes. On peut même se retrouver parfois devant des scènes de la ''vie quotidienne'', comme par exemple Hadès qui voit défiler devant son bureau des personnes fraîchement mortes et venant découvrir la sentence que leur réserve le dieu, ou encore écouter des conversations plus ou moins importantes entre deux protagonistes.
A ce niveau, notons d'ailleurs l'excellent travail qui a été effectué sur le doublage. Uniquement disponible en anglais (pour des textes intégralement traduits en français), ce dernier est particulièrement qualitatif : les acteurs sont convaincants et leur petit accent british apporte un petit côté décalé à la mythologie grecque. La bande son se montre elle aussi d'une grande qualité, avec beaucoup de guitares saturées et des musiques plus rock, voire métal, durant les combats de boss qui deviennent ainsi encore plus épiques. Une ambiance qui, même si ça fait très cliché, correspond plutôt pas mal à l'idée que le ''grand public'' se fait de ce style de musique (métalleux satanistes, toussa toussa). Bref, un vrai plaisir pour les oreilles et un joli petit nœud venant terminer le cadeau.
Hades est une masterclass, tout simplement. Le bébé de Supergiant Games coche toutes les cases de l'excellence : aussi agréable pour les yeux que pour les oreilles, ce rogue-lite se montre immédiatement addictif grâce à sa boucle de gameplay redoutable, ses combats jouissifs, son histoire intéressante, ses personnages charismatiques, son contenu gargantuesque et un équilibre parfait (ni trop dur, ni trop facile, dévoilant de nouvelles choses au bon rythme, etc). Bref, un must-have absolu pour les amateurs du genre et une porte d'entrée (des Enfers) parfaite pour tous ceux qui voudraient s'y mettre. Et puis on peut caresser Cerbère. Que voulez-vous que l'on rajoute de plus ?
Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.