Doit-on vraiment présenter la série
Ace Attorney ? Peut-être pour les plus jeunes…
Ace Attorney est un jeu d’aventure/enquête dans lequel vous incarnez un jeune avocat nommé Phoenix Wright en Occident et Ryūichi Naruhodō au Japon. Sortie sur GameBoy Advance à la base, la série est surtout connue pour ses remakes qui ont fait les beaux jours de la DS. Les raisons sont simples : un système de jeu innovant, des personnages attachants, des histoires folles à mille rebondissements, son humour ravageur et ses gimmicks cultes. Qui ne connait pas le célèbre « Objection ! » ? La série a même donné naissance à un manga, un animé et un film. Côté jeux vidéo, elle s’est développée avec de nouveaux personnages, comme Apollo Justice ou encore le spin-off
Ace Attorney Investigations ayant pour héros le célèbre procureur Miles Edgeworth.
Monsieur 100.000 Volts (face)
Il faut cependant constater que même si la série est toujours un phénomène au Japon, elle s’est pas mal essoufflée en Occident, les derniers opus n’étant disponibles qu’en anglais, et surtout en version dématérialisée. On n'avait plus beaucoup d’espoir sur l’avenir de la série chez nous, et voilà que débarque The Great Ace Attorney : Chronicles, titre regroupant les deux épisodes du spin-off The Great Ace Attorney. Voilà donc notre avocat préféré de retour... enfin pas totalement ! The Great Ace Attorney prend place à l’époque victorienne britannique, ce qui correspond à l’ère Meiji au Japon. Le pays du soleil levant commence à s’ouvrir et à se moderniser. Un temps d’espoir et d’incertitude est sur le point de commencer, et c’est dans ces circonstances que nous rencontrons notre héros, un jeune étudiant japonais accusé injustement du meurtre d’un professeur anglais. Notre héros se nomme Ryunosuke Naruhodo et, vous l’aurez compris, il s’agit ici de l’ancêtre de notre vieil ami Phoenix/ Ryūichi.

Nous voilà donc dans un Ace Attorney se déroulant à l’ère Meiji. Dès les premières minutes, force est de constater qu’un grand soin a été apporté au jeu. Il s’agit bien évidemment d’un portage, qui n’est pas exempt de défauts techniques, mais il faut tout de même souligner que le titre - dans son ensemble - a énormément de charme. L’ambiance instaurée marche et fait mouche, les vieux de la vieille prennent un malin plaisir à découvrir des versions anciennes de leurs personnages préférés et les clins d’œil à ce qui sera le futur de nos héros. Une nouvelle fois, on fait la connaissance de personnages auxquels on s’attache dès les premières minutes. Tous ont une personnalité et un style bien précis, les rendant reconnaissables entre mille. Même si The Great Ace Attorney n’a pas été entièrement localisé et n’est disponible qu’en anglais, on suit les dialogues avec plaisir et les différentes histoires proposées se suivent, se ressemblent, s’imbriquent et surprennent. La série a toujours été une spécialiste du retournement et elle n’a rien perdu de ses compétences. On aimera aussi constater l’évolution des personnages au fil des affaires, comme par exemple Naruhodo qui commence comme un étudiant peu sûr de lui pour ensuite devenir un avocat de la défense maitrisant bien mieux son sujet.
Phoenix Rising
En général, tous les Ace Attorney sont bâtis sur le même modèle et celui-ci ne fait pas exception. Tout d’abord, l’introduction mettant en place la trame de l’affaire et ses protagonistes. Ensuite, la phase d’enquête qui ne change jamais. On passe de décor en décor, on observe, on discute et on récolte des indices, ou plus précisément ici des preuves. Il y a ensuite le cœur du jeu, et bien évidemment nous parlons des procès. C’est ici que l’on peut constater les plus grandes nouveautés apportées par cet épisode. Mais on peut aussi remarquer que les classiques bien efficaces sont toujours présents. Le but d’un Ace Attorney est de prouver l’innocence de son client. Dans ce but, vous devez écouter les différents témoignages, les attaquer et les contredire avec vos preuves. C’est en faisant ce travail que les témoins exploseront dans des animations toujours aussi hilarantes, absurdes mais tellement jouissives. Pour bien jouer, il n’y a pas de secret : il faut faire appel à votre sens de l’observation et à votre logique. Si le premier procès - qui prend la forme d’un long tutoriel - est plutôt dirigiste, les suivant pourront vous mettre des bâtons dans les roues.
Au niveau des nouveautés, on remarque la possibilité d’avoir deux témoins à la barre en même temps, ce qui donne la possibilité d’observer les réactions de l’un pendant que l’autre parle et de s’en servir contre lui. Les dossiers d’affaires contenant les preuves et profils des différents témoins/suspects sont toujours présents, mais le petit plus est que dans cet épisode un objet peut être examiné sous toutes ses coutures afin de révéler une nouvelle preuve, un peu à la manière de ce qui avait été expérimenté dans la dernière affaire du premier épisode (qui n'était que sur la version DS, et en petit bonus). Le fait que le jeu ne prenne pas place qu’au Japon apporte aussi ses nouveautés. Très tôt, notre héros se rend en Angleterre où le système judiciaire est différent. Vous serez donc confronté à des jurés pouvant voter, ce qui vous obligera parfois à exposer vos arguments de manière efficace afin de les faire changer d’avis. Vous devrez aussi aider votre nouvel ami Herlock Sholmes (rien à voir avec Arsène Lupin) en ajoutant de la nuance à ses conclusions, de loin la nouveauté la plus réussie de ces épisodes.