Le Club des 12
Mais parlons tout d'abord de ce qui ne va pas, mais alors vraiment pas du tout dans World's End Club : le gameplay. Ce titre se divise ainsi en trois phases : l'histoire, les feux de camp (où l'on discute avec les autres) et l'action. Quand on se trouve dans une phase action, on doit faire évoluer nos personnages dans des niveaux en scrolling horizontal, en sautant pour dépasser des obstacles ou en utilisant des capacités spécifiques pour battre des ennemis ou des boss. Le problème ici, c'est que rien ne va. Tout d'abord, le temps de latence est bien trop long, même si heureusement la difficulté n'est pas très relevée : entre le moment où l'on appuie sur un bouton et le moment où l'action est effectuée, il se passe quelques microsecondes bien trop longues. Et comme si ça ne suffisait pas, les sauts sont hyper flottants et il n'est pas rare de tomber à côté parce que notre personnage aura glissé...
Fort heureusement, comme dit précédemment, la difficulté n'est pas bien relevée ici, et si l'écran de Game Over apparaît bien souvent durant les parties, le joueur n'est pas vraiment pénalisé et reprend quasiment immédiatement là où il est mort. Mais c'est tout de même rageant, d'autant plus qu'il suffit d'être touché une seule fois pour mourir ! Si l'on rajoute à ça des phases qui n'ont finalement pas grand intérêt, que ce soit au niveau des plates-formes ou des combats, on obtient des moments qui n'étaient clairement pas indispensables. Le seul petit point positif à ce niveau se situe dans les pouvoirs spéciaux des personnages, qui se débloquent tous petit à petit et que l'on prend un certain plaisir à découvrir. Mais, au-delà de ça, on aurait clairement préféré un visual novel pur et dur.
Le dernier voyage avant la fin du monde
De ce côté-là, bien entendu, il y a de quoi faire dans World's End Club, les cinématiques et autres dialogues étant tout de même prioritaires dans ce titre. Pour le meilleur... et pour le pire. Comme dit précédemment, nous suivons ici un groupe d'enfants, dont l'âge tourne autour d'une dizaine d'années, avec hélas tout ce que ça comprend de chamailleries, pleurnicheries et autres réactions enfantines (sans parler des scènes un peu malaisantes à base de chant et de danse !). Alors, bien entendu, tout ça est très logique, mais a-t-on vraiment envie de suivre ça dans un jeu ? Probablement pas, d'autant plus que chacun correspond à un cliché hyper classique, comme le geek, le bad boy aux cheveux longs, celui qui ne pense qu'à manger et ainsi de suite. Autant de héros qui ne sont pas spécialement attachants, mais qui au moins renvoient un message bienvenu tournant autour de l'importance de l'amitié, de l'espoir et du fait de se serrer les coudes.
Ce qui déçoit également au niveau du scénario de ce World's End Club, c'est son manque quasi-total d'enjeu. Nous sommes en effet bien loin d'un sanglant Danganronpa ou de l'impression d'urgence se dégageant d'un Zero Escape : ici, on a un peu plus l'impression de suivre un petit groupe de potes en excursion, avec une certitude presque absolue que rien n'est vraiment très grave dans ce monde. Qui plus est, ceux ayant déjà fini les jeux des deux séries précédemment citées ne seront jamais vraiment surpris des rebondissements et autres révélations, ni même du déroulé un peu spécial de l'aventure, même si là encore nous n'en dirons pas plus pour ne pas spoiler. Bref, on se retrouve ici avec une histoire qui certes se laisse suivre, mais qui ne nous implique clairement pas autant que l'on aurait pu le penser au vu des deux créateurs derrière le projet, ce qui est forcément un peu décevant.
Jusqu'au bout du monde
Il n'y a en revanche pas grand-chose à dire concernant la réalisation globale de ce World's End Club. Bon, si on enlève les environnements un peu cracras, ceci dit. La direction artistique colorée est plutôt mignonne et les petites bouilles de ces enfants rendent assez bien, même s'il s'agit d'un style qui ne plaira clairement pas à tous. Côté doublages, rien à signaler, en tout cas concernant les voix japonaises, toujours impeccables. On applaudit par ailleurs des deux mains la traduction française des textes, même si quelques coquilles peuvent être trouvées ici ou là : les traducteurs ont fait un vrai beau boulot de localisation, avec quelques références franco-françaises que l'on découvre en souriant, du style ''la question elle est vite répondue''. On vous avoue que l'on aurait jamais cru voir ça un jour dans un jeu !