En effet, contrairement à bien des J-RPG,
Legend of Mana fait le choix de l'univers bac à sable : un monde que le joueur doit créer comme bon lui semble, en tout cas en ce qui concerne la map. Celle-ci est en effet totalement vierge en début de partie, et on commence par y placer une boite aux lettres se transformant instantanément en une petite maison bien douillette, renfermant au passage tout ce qu'il faut pour bien élever des familiers. On doit par la suite placer une seconde ''relique'', puisque tels sont les noms de ces zones que l'on installe, à savoir le premier village à visiter. Ce dernier renferme les premières boutiques et les premiers PNJ, mais offre aussi la possibilité de se lancer dans un arc narratif.
Manalogue
Bien loin de ce que font les titres de ce genre habituellement, Legend of Mana ne prend pas le joueur par la main en lui disant où se rendre et vers quel personnage se tourner pour débloquer une quête. Ici, tout repose sur l'exploration et la liberté : plusieurs arcs narratifs sont de la partie et c'est à chacun de voir vers lequel il désire se tourner en premier. Si la liberté accordée au joueur donne la possibilité de ne pas découvrir ces bouts d'histoire, il serait tout de même dommage de passer à côté puisqu'ils viennent renforcer tout un lore relativement intéressant. C'est également l'occasion de faire la connaissance avec toute une ribambelle de PNJ et de discuter avec eux, sachant que le titre dispose d'une traduction française particulièrement soignée (ce qui n'est pas de trop au vu de la durée de vis assez conséquente de cet épisode).
Le problème avec cette construction, c'est que les néophytes seront forcément perdus... et fatalement agacés au bout de quelques longues minutes à tourner en rond sans savoir quoi faire face à ce manque cruel d'instructions. Et c'est dommage car, une fois de plus, tout le background de Legend of Mana est intéressant à découvrir, et cette liberté est un vrai vent de fraîcheur dans un genre qui est globalement hyper codifié. Ce titre pousse même le vice plus loin en permettant de supprimer les combats (sauf en ce qui concerne les boss), ce qui est une option plutôt intéressante tant ces derniers sont inintéressants et manquent de patate (sans parler du fait qu'il suffit de marteler un bouton pour s'en sortir), afin de se concentrer là encore sur l'histoire. Bref, un aspect qui aurait mérité un peu d'attention pour le développement de ce remaster.
Manafique
Les développeurs de Legend of Mana ont en revanche fait un vrai beau boulot en ce qui concerne toute la plastique de ce remaster... même si le choix qu'ils ont fait de mélanger pixel-art (personnages, objets) et environnements dessinés à la main ne plaira pas à tout le monde. Les décors sont vraiment soignés et très jolis, mais le mélange est étrange, vaguement contre-nature. On peut également regretter des temps de chargement nombreux et un poil longs, même sur PS5. Rien à redire en revanche concernant la bande-son, qui profite de réorchestrations particulièrement réussies, même s'il est aussi possible dans les options d'opter pour les musiques de l'époque. Enfin, saluons une fois de plus la traduction française, impeccable et inspirée.