Test : Spiritfarer : Édition Farewell - Nintendo Switch

Spiritfarer : Édition Farewell - Nintendo Switch
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Sorti durant l'été 2020 sur tous les supports, Spiritfarer profite de cette fin d'année 2021 (et de son million de ventes) pour dire au revoir aux joueurs via une Édition Farewell comprenant toutes les nouveautés rajoutées au fil du temps par les développeurs de chez Thunder Lotus Games. Et puisque nous avons loupé ce ''jeu de gestion cosy sur le thème de la mort'' à l'époque, il est grand temps de nous rattraper aujourd'hui.

Test effectué à partir d'une version PS5

Dans Spiritfarer, nous suivons les aventures de Stella, une jeune femme constamment suivie par son chat Daffodil et reprenant le rôle du mythique Charon. Le passeur prend en effet sa retraite, et c'est à l'héroïne de continuer son job, qui est de prendre les esprits sur son bateau et de les faire passer de l'autre côté pour qu'ils connaissent le repos éternel. Mais il faudra avant toute chose les trouver et faire en sorte qu'ils embarquent à bord de la péniche, au joueur donc de parcourir les mers de Spiritfarer et d'effectuer différentes quêtes pour ''recruter'' les esprits destinés à partir pour de bon.

Esprit, es-tu là ?

Présenté comme un jeu de gestion, Spiritfarer est en fait davantage un titre mettant l'accent sur la narration et l'exploration. En effet, si on doit bel et bien construire et améliorer différents bâtiments sur le bâteau (qui est lui-même à agrandir et améliorer), mais aussi faire en sorte que les habitants soient heureux, par exemple en leur donnant à manger, l'aspect gestion n'est finalement pas si prédominant ici. De quoi sans doute décevoir ceux qui s'attendaient à quelque chose de complexe à ce niveau, mais qui au final est plutôt logique lorsque l'on sait que les développeurs ont voulu créer quelque chose de cosy, malgré le sujet lourd qui se trouve derrière.

Spiritfarer

Un peu à la manière d'un Animal Crossing, le joueur n'a ici aucun stress, aucun timing à respecter, aucune deadline à garder en tête, il peut donc progresser à son rythme. Vous voulez passer deux jours entiers en jeu à pêcher ? Très bien ! Vous voulez chercher à tout prix la recette préférée de Gwen pour lui préparer ? Allez-y ! Dans Spiritfarer, vous êtes le maître de votre progression. De quoi d'ailleurs faire grimper une durée de vie qui s'étale déjà sur plusieurs dizaines d'heures mais qui pourrait être potentiellement infinie au vu du nombre de mini-jeux disponibles ici.

Spiritfarer

Si tu es là, fais-moi un câlin

En effet, de nombreux événements en jeu sont l'occasion de maintenir le joueur actif. Cela passe par exemple par le fait de planter et d'arroser des légumes, de confectionner des tissus ou encore d'attraper des méduses pour récupérer un peu d'argent. Tous ces mini-jeux ont des gameplays légèrement différents, ce qui permet de varier un peu les plaisirs. Seul point noir à ce sujet à notre sens : le mini-jeu demandant de faire fondre des métaux pour les transformer en lingots, qui est un poil trop long et aurait mérité d'être raccourci. Dommage, mais rien de trop préjudiciable non plus.

Spiritfarer

Toujours pour varier un peu les plaisirs, il est aussi possible de poser pied à terre dans Spiritfarer pour explorer les nombreuses îles présentes. Il peut s'agir de petits villages, de mines ou encore de forêts, et c'est avant tout l'occasion de faire le plein de matériaux de base (métaux, bois, etc), mais aussi de recruter les esprits nécessaires à la progression du scénario. D'autres petites choses sont aussi présentes en mer, comme des ''arrêts de bus'' permettant de se déplacer quasiment instantanément à certains endroits de la carte (ce qui est appréciable au vu des nombreux allers-retours que l'on peut faire) ou encore un marchand itinérant. Bref, il y a beaucoup de choses à faire et à voir, au risque parfois de s'éparpiller et de ne plus trop savoir où donner de la tête.

Spiritfarer

Émotions fortes

Au milieu de toutes ces choses, il y a le vrai point fort de ce Spiritfarer, à savoir sa narration. Comme dit précédemment, il y a un certain nombre d'esprits à recruter ici, ce qui a permis aux scénaristes de créer des personnages complexes, attachants et au vécu se dévoilant petit à petit. Si Stella ne parle pas, tout comme bien entendu son chat (dont le nom nous fait beaucoup trop penser à un médicament), tous les autres ont ici des choses à dire. Bien entendu, au vu du thème du jeu, ça tourne principalement autour d'une vie plus ou moins bien vécue, de regrets ou de dernières requêtes avant de partir, parmi d'autres choses. Mais sans jamais tomber dans le pathos puisque, une fois de plus, Spiritfarer est un vrai jeu cosy, un cocon, une petite bulle de douceur où rien n'est jamais vraiment grave (Stella passe d'ailleurs le plus clair de son temps à arborer un large sourire).

Spiritfarer

Au fur et à mesure où l'on accomplit les quêtes que nous proposent nos voyageurs (essentiellement du craft), on en apprend un peu plus sur eux et l'on s'attache petit à petit à eux. Un sentiment qui est encore plus renforcé par le fait que l'on peut leur faire des câlins. Il est difficile de correctement rendre justice à l'écriture de Spiritfarer, mais croyez-nous, le pincement au cœur est bel et bien là quand il s'agit d'amener un esprit, que l'on a cotoyé durant un certain temps, de l'autre côté... Et la bonne nouvelle, c'est que tout le monde peut en profiter puisque le titre est intégralement traduit en français. On regrette simplement la présence ça et là de vulgarités (des ''merde'', principalement) qui dénotent clairement avec le ton du jeu et qui nous sortent un peu de l'ambiance.

Spiritfarer

La fin du voyage

Terminons enfin sur la réalisation, ainsi que sur la direction artistique qui rend Spiritfarer encore plus adorable. On retrouve ici un aspect très dessin animé avec des personnages tous plus mignons les uns que les autres, de beaux environnements en 2D pleins de couleurs, des effets de lumière vraiment très jolis, notamment durant les pluies d'étoiles filantes, ou encore des animations fines. La bande-son n'est pas en reste avec une ambiance très posée et venant là encore renforcer l'aspect tranquille du jeu, avec d'ailleurs la présence d'un thème pour chaque esprit. On peut certes rencontrer ça et là quelques petits bugs, mais aucun venant empêcher la progression.
Si vous n'avez pas encore essayé Spiritfarer et que vous aimez les jeux d'exploration / de craft / de gestion et/ou narratifs, vous pouvez vous lancer dans ce voyage émouvant. Le titre de Thunder Lotus Games est une vraie petite bulle de fraîcheur et de bonne humeur, mignonne comme tout et qui vient traiter avec justesse et délicatesse du sujet grave qu'est la mort. Il y a bien quelques petits points négatifs, comme des quêtes assez peu variées, une certaine forme de répétitivité ou encore la présence de beaucoup de choses à faire (certains risquent de s'y perdre), mais son écriture juste et sa vraie belle ambiance viennent balayer tout ça.
20 décembre 2021 à 16h02

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Points positifs

  • Une écriture soignée
  • Des personnages vraiment attachants
  • Beaucoup de choses à faire
  • Visuellement très mignon
  • Une vraie ambiance cosy et relaxante
  • ON PEUT FAIRE DES CALINS !

Points négatifs

  • Quelques grossièretés qui n'ont pas vraiment leur place ici
  • Des quêtes peu variées (essentiellement du craft) et donc au final répétitives
  • Une gestion assez peu poussée
  • La quantité de choses à faire pourra en perdre certains en chemin
  • Le petit pincement au cœur quand on dit adieu à un personnage...

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

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