Test Rune Factory 5 - Nintendo Switch

La petite Nintendo Switch continue doucement mais sûrement de proposer toujours plus de simulations de vie à la ferme aux joueurs. Après un Rune Factory 4 Special sorti il y a quelques années, voici qu'arrive désormais l'opus suivant, sobrement baptisé Rune Factory 5. Vous êtes fan de ce spin-off de la licence Harvest Moon ? Alors il est grand temps pour vous de savoir si vous allez dépenser un peu d'argent et beaucoup de temps.

Test effectué à partir d'une version Nintendo Switch

Il y a quelque chose de très important que l'on remarque la première fois que l'on lance Rune Factory 5, et qui ne nous quitte jamais vraiment durant toute l'aventure. Ce jeu est LAID. On ne parle pas ici de la direction artistique, toujours dans la lignée des épisodes précédents, mais bel et bien des graphismes en eux-mêmes. C'est bien simple : on se croirait sur un début de PlayStation 3, voire fin de PlayStation 2. Les environnements sont vides, les textures baveuses, les animations sommaires et on ne parle même pas des soucis d'aspect purement technique, comme le clipping, les nombreux temps de chargement à rallonge ou les grosses chutes de framerate qui se font sentir dès que l'on rentre ou sort d'un bâtiment. Clairement, c'est une honte de sortir un truc pareil en 2022, même sur Nintendo Switch.

Les navets, c'est la vie

Ceci étant dit, il n'y a pas vraiment grand-chose à réellement reprocher à ce Rune Factory 5, en tout cas si l'on adhère au genre. Cet épisode se classe dans la digne lignée de son prédécesseur direct avec un mélange des genres réussi entre la simulation de vie, l'action-RPG et la simulation de drague. Bien sûr, on se trouve comme toujours avec un scénario et des personnages clichés au possible, à base de héros ou héroïne amnésique débarquant dans un petit patelin et venant aider les locaux. Ici, le patelin se nomme Rigbarth (qui fait d'ailleurs peine à voir par rapport au village de Rune Factory 4) et notre personnage récupère le boulot de sentinelle pour la SEED, devant donc répondre à tout un tas de requêtes variées.

Comme pour l'opus précédent (qui plaçait le personnage principal en tant que Prince ou Princesse), ce rôle de sentinelle s'accompagne aussi de différentes petites choses à débloquer via des points spéciaux, histoire de faire vivre le village via des festivals ou de se faciliter la vie en augmentant par exemple la capacité du sac (ce qui n'est pas de trop puisque littéralement TOUS les objets du jeu peuvent être utilisés pour différentes choses). Mais ce n'est pas tout, puisque Rune Factory 5 demande aussi de réussir des examens pour débloquer certaines fonctionnalités comme la forge ou la concoction de médicaments. Rien de bien compliqué puisque l'on parle là de deux ou trois questions pas bien difficiles mais qui viennent approfondir encore un peu plus l'expérience.

L'aventure pour les nuls

D'ailleurs, quelques petites modifications ont été apportées afin de rendre cette expérience plus agréable, même s'il ne s'agit pas de choses énormes. Par exemple, il n'est plus possible de perdre des graines bêtement puisque l'on ne peut semer que sur une zone faite pour ça, et que si celle-ci n'a pas encore de graines. De quoi éviter de perdre des objets de manière idiote. Autre bonne nouvelle, il y a énormément de points de téléportation, ce qui n'est pas de trop au vu des nombreux allers-retours que l'on fait, même si hélas le voyage automatique s'accompagne d'un temps de chargement. Enfin, les quêtes sont clairement identifiées sur la map, évitant donc de tourner en rond.

Ce qui n'est pas de trop lorsque l'on sait que l'on a les quêtes principales, les quêtes secondaires et les requêtes, même si celles-ci ne sont pas indiquées sur la map. Rune Factory 5 propose en effet une histoire à suivre et venant progresser jour après jour ingame, risquant d'ailleurs de gêner ceux qui voudraient que ça aille plus vite. Les quêtes secondaires sont moins importantes mais permettent d'en apprendre plus sur le lore du jeu, là où les requêtes sont essentiellement des actions à réaliser en échange d'argent ou d'objets. A ce sujet, il est dommage de voir que certaines requêtes ne sont pas vraiment claires dans leur déroulé, obligeant parfois à tatônner pour trouver la solution. Pire, les explications sont données seulement lorsque la requête est acceptée : si vous avez lu un peu trop vite, il faudra donc la supprimer puis l'accepter de nouveau pour les revoir. Une perte de temps incompréhensible.

La ferme et bosse

Comme dit précédemment, Rune Factory 5 mélange habilement les genres. Le premier est bien sûr la simulation de vie à la ferme, l'agriculture occupant une place importante ici. Tous les jours, il est essentiel de s'occuper de son petit potager, voire de ses animaux, si l'on veut pouvoir gagner un peu d'argent en expédiant les récoltes. On peut aussi pêcher, couper du bois ou encore briser des pierres, ces deux derniers éléments permettant de récupérer des matériaux nécessaires pour la création ou la rénovation de bâtiments ou d'items. Bref, on n'a pas vraiment le temps de s'ennuyer, et les journées en jeu passent bien rapidement. La bonne nouvelle, c'est que les points d'action, utilisés pour chaque chose que l'on fait, regrimpent avec le temps : si vous êtes à vide, nul besoin donc d'aller vous coucher ou de prendre une potion pour remplir votre barre si vous ne le voulez pas.

La drague fait aussi son grand retour, même s'il est tout à fait possible de n'avoir que des relations platoniques avec les habitants. Comme pour l'agriculture, nous sommes sur du grand classique ici puisque le joueur est invité à discuter avec tout le monde tous les jours, à leur offrir des cadeaux et à partir à l'aventure avec eux pour faire grimper la jauge d'affection. En dehors de ça, il est possible de s'aventurer dans des donjons pour combattre des monstres et récupérer des trésors, voire de traquer des monstres spécifiques. Hélas, les combats restent ici assez peu intéressants, et ce malgré la possibilité de faire ami-ami avec un monstre pour le chevaucher ou le faire combattre des adversaires.

Les runes comptent pas pour des prunes

Les affrontements sont en effet très limités, malgré la possibilité au fur et à mesure de s'équiper de nouvelles compétences runiques ou d'essayer des tas de types d'armes différents. En règle générale, on se contente de se lancer dans le tas et de marteler le bouton d'attaque sans faire vraiment attention à ce que l'on fait tant l'IA est stupide. Et on n'a d'ailleurs parfois pas vraiment le choix puisque la caméra fait régulièrement n'importe quoi et prend des angles étranges, empêchant de correctement voir. D'ailleurs, il s'agit d'un souci que l'on ressent aussi lorsque l'on s'approche de nos cultures, la caméra se déplacant de derrière le personnage a au-dessus, sans que l'on puisse y faire grand-chose (sauf aller bidouiller dans les paramètres).

En revanche, le système de progression est particulièrement satisfaisant, même si parfois un peu intrusif. Il y a des niveaux et des jauges d'expérience pour absolument tout ce que l'on fait dans Rune Factory 5, et tout ceci progresse à chaque action que l'on fait. Marcher, dormir, miner, arroser, combattre avec telle ou telle arme... On a en permanence l'impression de faire progresser notre personnage et de faire quelque chose de réellement utile. Un système particulièrement addictif qui donne envie d'en faire toujours plus, même si le fait de débloquer jour après jour un peu de l'histoire principale permet aussi de garder le joueur sur de longues heures, sans parler du côté rassurant des actions répétitives de la ferme et de l'ambiance globale charmante qui se dégage du titre. A condition, une fois de plus, d'adhérer à ce genre bien particulier.

Rune Factory 5 est aussi vilain qu'il est généreux et addictif. Techniquement hyper daté (même si au moins on n'a pas rencontré de bugs) et mettant un peu trop longtemps à se mettre en place, cet épisode nous attrape et ne nous lâche plus pendant de nombreuses heures grâce à son mélange bien rodé d'agriculture, de drague et d'action, le tout porté par une ambiance charmante. On plante des navets, on dragouille la voisine, on combat des monstres et on accomplit des quêtes en pagaille sans se rendre compte du temps qui passe, même si bien sûr la répétitivité s'installe au bout d'un temps. Bref, une bonne pioche pour les amateurs du genre qui auront en permanence l'impression de s'améliorer et de découvrir de nouvelles choses, tout en vivant leur meilleure vie de... paysan-combattant ?

22 mars 2022 à 09h01

Par Shauni