Test : Loop8 : Summer of Gods - Nintendo Switch

Loop8 : Summer of Gods - Nintendo Switch
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L'été arrive tout doucement dans le vrai monde de la vérité véritable, mais il est déjà bel et bien là dans Loop8 : Summer of Gods, RPG proposé par Marvelous sur tous les supports. Que vaut ce titre traitant de fin du monde et de boucles temporelles ?

Test effectué à partir d'une version Nintendo Switch

Avant de traiter de tout ce qui ne va pas dans Loop8, et croyez-nous qu'il y a beaucoup de choses à dire, évoquons ce qui est réussi dans ce titre. D'autant plus que ça va aller vite : l'ambiance globale, la direction artistique et la localisation. Car oui, une fois n'est pas coutume, ce titre est bel et bien traduit dans notre langue, ce qui est assez rare pour être souligné. Ce RPG dispose également de très beaux environnements prenant place dans un village japonais du bord de mer, avec l'ambiance qui va avec. La boucle temporelle débute le 1er août et on retrouve donc un côté estival assez typique des productions nippones, avec le chant des cigales et les rues ensoleillées. La direction artistique dans sa globalité est d'ailleurs réussie et fait fortement penser aux animes.

Quand on arrive en ville...


Voilà pour les bons côtés de Loop8, qui malheureusement loupe le coche sur à peu près tous les autres aspects. Dans ce titre, on incarne Nini, jeune homme en provenance de l'espace à une époque où l'humanité a dû se réfugier en orbite pour échapper à des monstres. Toute l'humanité ? Non ! Un village d'irréductibles a réussi à tenir bon grâce à la présence de barrières magiques. Enfin, ça, c'était avant, car les Kegai ont finalement réussi à s'infiltrer dans Ashihara. Ils vont donc faire leur boulot de destructeurs du monde, sauf que Nini va se retrouver enfermé dans une boucle temporelle qui va lui permettre à chaque fois de repartir de zéro avec une connaissance nouvelle pour tenter d'arrêter la machine.

Loop8 : Summer of Gods

Sur le papier, ce scénario a tout pour plaire, en tout cas si on est fan du genre. Malheureusement, dans les faits, Loop8 ne parvient jamais à intéresser le joueur, la faute tout d'abord à une écriture hyper lourde qui met trop de temps à déployer son potentiel. Elle n'est pas non-plus aidée par les personnages qui se montrent tous plus ou moins inintéressants et secondaires. Ce qui est franchement cocasse quand on sait que ce RPG inclut un système de liens sociaux à la Persona : il est important de discuter avec les habitants pour devenir ami avec et bénéficier de divers bonus en combat. Mais là encore, c'est un échec critique tant ce système est obscur et que les discussions sont insipides. Sans parler de celles qui se répêtent encore et encore à chaque nouvelle boucle temporelle...

Loop8 : Summer of Gods

... On a vite envie de repartir


Toujours comme dans Persona, Loop8 demande de vivre ses journées en faisant attention à son emploi du temps. Il est possible de faire plus ou moins ce que l'on veut chaque jour, sauf quand des événements spéciaux arrivent, même s'il est conseillé d'effectuer diverses actions pour ne pas être pénalisé. Par exemple, il est important d'aller à l'école (oui, même en plein mois d'août) pour faire grimper l'intelligence de Nini ou sa force physique en se rendant dans le gymnase. Malheureusement, le joueur n'est ici que spectateur de tout ça puisqu'il suffit de cliquer sur ''oui, je veux faire cette action'' et d'attendre une poignée de secondes – ou d'heures en jeu – pour que ça passe. On peut aussi se rendre en ville pour aller manger ou discuter, mais l'intérêt reste très bas, hélas, d'autant plus que les déplacements sont d'une lourdeur extrême et que le tout est hyper vide (même si c'est plus ou moins justifié par le scénario).

Loop8 : Summer of Gods

Et les combats ne sont pas franchement là pour remonter le niveau. Ces derniers se déroulent au tour par tour et opposent bien trop souvent l'équipe face à des sacs à PV. Là encore, tout est lent, inintéressant et confus. À priori, le système de lien social a son intérêt, mais rien n'est vraiment expliqué. Loop8 nous dit que les attaques ont des répercussions différentes en fonction de leur attribut, mais là encore rien n'est vraiment expliqué. On balance juste des infos sommaires au joueur dans des tutoriels sans fin pour qu'au final il se montre encore plus perdu que s'il n'y en avait pas eu. Et ça, c'est fort.

Loop8 : Summer of Gods

Lien asocial


Terminons enfin sur la technique qui est là encore une grosse douche froide prise en plein hiver. C'est bien simple : rien ne va. Durant les dialogues, Loop8 ne casse d'alterner entre mise en scène à la visual novel et cinématique... avec un temps de chargement entre les deux. Et ce n'est pas tout puisque les temps de chargement sont en fait là partout, tout le temps, obligeant le joueur à passer de longs moments devant un écran noir. Comme si ça ne suffisait pas, ce RPG tourne extrêmement mal – en tout cas sur Switch – avec des animations tellement saccadées que l'on a l'impression qu'elles tournent à 2 fps, et ce malgré le vide abyssal des environnements. Un élément qui peut sans doute être amélioré à grands coups de patchs mais, en attendant, progresser dans ce titre reste un effort de tous les instants.
Sur le papier, Loop8 : Summer of Gods avait tout pour plaire, en tout cas si l'on apprécie le principe de boucle temporelle. Dans les faits, il n'y a pas franchement d'autre terme : c'est une purge. La réalisation est claquée avec des déplacements mous et des temps de chargement omniprésents, le système social est loupé, l'univers est vide, les combats sont inintéressants et les systèmes sont très mal expliqués. On se retrouve donc coincé dans une boucle certes jolie et en français, mais qui nous donne l'impression d'avoir perdu trop d'heures de notre vie pour rien. Rageant.
01 juin 2023 à 14h49

Par

Points positifs

  • Un concept intéressant sur le papier
  • Entièrement localisé en français
  • Une jolie direction artistique
  • Une ambiance estivale convaincante

Points négatifs

  • Des temps de chargement partout, tout le temps
  • Des déplacements mous
  • Une ville vide
  • Des systèmes mal expliqués et loupés
  • Techniquement à la ramasse
  • Les combats inintéressants

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

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