Fort du succès de son
League of Legends,
Riot Games ne cesse de chercher à étoffer la cosmogonie de l’univers de son jeu phare via le développement d’autres titres multigenres. Nous nous attardons aujourd’hui sur
The Mageseeker : A League of Legends Story, développé par
Digital Sun : un jeu d’action-aventure dans lequel vous incarnez Sylas de Liebourg, un mage, ex-prisonnier, maintenant guerrier sanguinaire à la soif de vengeance contre ceux qui l’ont emprisonné pendant de nombreuses années. Parce qu’il faut savoir que la ville de Damecia n’est plus le havre de paix qu’elle était : elle est maintenant le bastion de nombreux traque-mages, des individus formés à la chasse aux mages qui sont davantage perçus comme des rebuts de la société plutôt qu’humains aux pouvoirs extraordinaires. La particularité de Sylas est sa capacité à voler les pouvoirs des mages à proximité, c’est d’ailleurs de cette manière qu’il a réussi à s’échapper de sa prison, mettant, au passage, la moitié de la ville en feu. C’est ainsi que débute votre aventure : une quête de revanche qui se fera en 2D isométrique, avec un magnifique pixel-art, et bénéficiant d’une prise en main à la hauteur des meilleurs rogue-lite de la génération.
Le révolutionnaire déchaîné
The Mageseeker vous met immédiatement dans le bain, puisqu’avant même d'avoir terminé le prologue, vous aurez acquis toutes les compétences nécessaires pour déclencher des combos brutaux avec vos chaînes, contourné gracieusement les attaques de vos ennemis et volé leur magie pour la leur renvoyer. C’est un élément clé du gameplay de The Mageseeker puisque Sylas pourra effectivement voler le sort principal de ses ennemis pour l’utiliser une fois. Il faut savoir que les ennemis possèdent des faiblesses et des résistances élémentaires (feu, glace, vent, nature, mystique, tempête) et qu’il vous faudra jouer stratégiquement et rapidement. Votre succès au combat dépend donc de votre capacité à identifier les faiblesses et à cibler les ennemis en utilisant la bonne magie contre eux. On pourra éventuellement reprocher un apprentissage difficile (au début du moins) pour reconnaître les bons éléments à utiliser contre le bon type d’ennemi. Il n’est, en effet, pas forcément intuitif de comprendre que le vent contre la nature…
La maîtrise du rythme du combat est obligatoire puisque lorsque vous volez un sort, il vous faudra patienter quelques instants avant de pouvoir le revoler. Vous devrez donc courir dans l’arène en esquivant les différentes attaques, saisir les occasions d’attaquer au corps-à-corps tout en faisant preuve d’intelligence et d’un temps de réaction affuté. Dans The Mageseeker, la qualité des combats s’apparente à des puzzles et en plus de devoir être plus rapide que vos ennemis, vous pourrez aussi gagner en étant plus intelligent qu’eux. Fort heureusement, le jeu propose souvent des joutes avec des monstres issus de différents éléments (souvent opposés) pour vous permettre de faire votre tambouille et de combattre plus facilement. Sachez que chaque fois que Sylas vole un nouveau pouvoir, il peut le débloquer en tant que capacité permanente dans l'un de ses quatre emplacements de sorts. L'utilisation de votre propre magie coûte du mana, qui ne peut être rechargé qu'en infligeant des dégâts au corps-à-corps, ce qui rentre encore en compte sur le côté très stratégique des combats. Pour débloquer ces sorts « permanents », il ne suffit pas de les voler, il faut également les « acheter » ensuite dans votre hub à un PNJ faisant partie de votre troupe de rebelles, celle-ci ayant levé le camp dans une forêt aux alentours.
Le côté obscur de la Grande cité
Après s'être échappé de Demacia, Sylas commence à rallier une armée de mages dans cette fameuse forêt pour renverser les traque-mages qui chassent et oppriment les utilisateurs de magie de la ville depuis des générations. Chaque mage que Sylas recrute pour rejoindre sa rébellion débloque un nouveau menu de progression qui vous permet de débloquer de nouvelles attaques passives, d'augmenter les statistiques de celles-ci et de débloquer de nouvelles capacités. Entre les missions, vous pouvez explorer le camp, qui s'agrandit au fur et à mesure que vous récoltez des renforts. Il y a beaucoup à apprendre sur les personnages si vous prenez le temps de leur parler au camp, et l’écriture, de manière globale, se révèle vraiment satisfaisante.
Au centre de ce hub, vous trouverez une carte de bataille vous permettant de choisir les activités de votre prochaine sortie. En plus de votre mission principale faisant avancer l’histoire du jeu, vous aurez la possibilité de faire des quêtes secondaires qui consistent souvent à infiltrer un endroit et tuer tout le monde pour bénéficier d’un bonus d’objets et de monnaie. On pourra reprocher un côté copier-coller de ces activités où la mission annexe nous demandera de tuer une copie d’un boss qu’on vient d’occire sur une mission principale. En termes d’exploration, les niveaux restent très linéaires avec assez peu de possibilités de se laisser aspirer hors du chemin tracé pour vous. Les plus malicieux d’entre vous trouveront les coffres et objets cachés à droite à gauche, mais cela n’apportera rien de vraiment tangible à la narration ou à la progression centrale de votre personnage. Les énigmes dressées ici et là ne se renouvellent pas spécialement non-plus, nous faisant clairement comprendre que l’essence de The Mageseeker repose dans ses combats, et juste ça.
Techniquement, le jeu est un petit joyau de beauté en pixel-art. Les décors sont colorés et, même s’ils manquent un peu de vie parfois, les animations rattrapent largement cette carence avec un souci du détail qui ne vous laissera pas indifférent. Les combats de boss, notamment, sont très beaux et se révèlent être une expérience particulièrement amusante, aussi bien sur le fond que sur la forme. D’ailleurs, ces derniers se détachent grâce à une bande originale absolument fantastique composée par l’excellent
Gareth Coker (
Ori and the Blind Forest, Ark, Immortals Fenyx Rising). C’est vivant et mélancolique à la fois, tout en y ajoutant une bonne dose de frénésie pour les moments opportuns.
